Alcools d'Apollinaire. Problématique: En quoi Alcools est un recueil moderne ?
Dissertation : Alcools d'Apollinaire. Problématique: En quoi Alcools est un recueil moderne ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar a.belloy25 • 2 Janvier 2023 • Dissertation • 2 109 Mots (9 Pages) • 351 Vues
Dissertation Bac blanc Sujet c Alexis Belloy
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Le recueil poétique Alcools, écrit par Guillaume Apollinaire, un poète et critique d’arts français du XX eme siècle, est un recueil paru en 1913, et qui fut écrit sur de nombreuses années. Il comporte alors plusieurs parties, qui évoquent différents moments de sa vie, comme la section « Rhénane » qui évoque son voyage initiatique en Allemagne. Ou encore les sections traitant de ses relations amoureuses qui marqua sa vie comme avec Marie Laurencin ou encore Annie Playden.
Nous essaierons de comprendre comment cette œuvre varié peut être décrite comme « moderne ». Soit si la modernité est présente et comment elle se représente.
Pour répondre à cela, nous verrons premièrement, par quels moyens Apollinaire établit la modernité au sein de son recueil poétique. Puis, nous essaierons de comprendre comment le passé s’inscrit aussi dans ce recueil affin de créer une œuvre nouvelle et moderne. Enfin nous verrons comment le mélange du passé avec le présent réussi a créer la modernité et ainsi renouveler la poésie.
Pour commencer, la modernité peut s’exprimer par des formes différentes. Elle est l’œuvre d’un travail d’invention, dont le but est d’apporter quelque chose de nouveau au monde. Elle est au centre des recherches, des besoins et des volontés des poètes romantiques, un mouvement du XIX eme siècle, et ensuite des poètes du XX eme siècle qui sont en quête permanente de modernité. Pour eux la poésie, du grec poiêsi, signifie création et donc par conséquent, ce qui est création est moderne. Le poète Rimbaud dira même « On doit absolument être moderne » dans le poème intitulé « Adieu », prouvant cette quête permanente. Ainsi, pour être moderne, Apollinaire doit donc créer et inventer. Pour cela, il commence sa quête de nouveauté en réinventant la forme de ses poèmes. Il ne met aucune ponctuation dans son recueil. Cela permet au lecteur de réfléchir au différend sens possibles que peuvent prendre les vers. Un mot peut ainsi se rattacher a un autre placé avant, ou après lui. Cela donne aussi une liberté au lecteur. Celle de choisir et interpréter le poème a sa manière, de le lire a son rythme et ainsi de mieux s’y refléter. Il emploie aussi une liberté concernant la taille de ses poèmes. L’hétérométrie de ces derniers est mise en place. On peut ainsi constater au sein du recueil des poèmes longs, de cinquante-huit strophes, comme « la chanson du mal-aimé », ainsi que des poèmes plus courts, voir d’un seul vers, comme avec « Chantre ». Apollinaire utilise aussi des formes différentes, allant de libres, avec « Vendémiaires », à plus versifié comme « Le Brasier ». Il va même jusqu’à créer une nouvelle forme, l’alexandrin vertical, comme dans « Automne malade », ce qui donnera lieu ensuite à l’invention du calligramme, un genre mélangeant art et poésie.
Puis, dans sa quête de nouveauté, il traite alors de nouveaux sujets. Il va premièrement centrer sa poésie sur des sentiments plus personnelles et évoquer cela avec des sujets comme l’amour, ou la mélancolie, que l’on décèle dans le poème « Cigne » avec « O ma saison mentale ». Il est aussi le premier pas et le pionner d’un mouvement qui émergera plus tard et qui s’inspirera de lui, le surréalisme. Il crée des images insolites et centre sa poésie sur des objets de la vie quotidienne. Il va notamment employer des images très orientés sur la modernité industrielle qui se met en place a son époque en France et que l’on retrouve par la suite dans ses poèmes, comme dans « Automne malade » et l’évocation du train, ou encore dans « Le Pont Mirabeau » avec un pont métallique, une matière nouvelle. Cette modernité est aussi visible chez Blaise Cendrars, qui écrivit durant la même période, et qui fit paraître son recueil la même année qu’Alcools, « La Prose du Transsibérien » qui évoque également la modernité avec les trains et s’inscrit donc dans l’air du temps.
Enfin, cette même modernité se retrouve dans les poèmes d’Apollinaire, car il s’engagea de nombreuses fois dans la vie artistique de son pays. Étant critique d’arts, il s’investit dans les milieux culturels et artistiques, côtoyant et devenant ami avec de nombreux peintres et auteurs. Ami de Picasso, il rédigera également un essai défendant le cubisme, un mouvement artistique du XX eme siècle, qui s’intitule « Peintre cubique ». Apollinaire va aussi demander à Picasso d’illustrer son recueil Alcools avec des peintures cubistes. Il écrira aussi des lettres et des poèmes à des peintres et écrivains, comme à Félix Fénéon, critique littéraire, qui s’intitule « L’ermite », ou encore avec « Palais » adresser à Max Jacob, peintre et romancier.
On comprend donc que la modernité chez Apollinaire est bien visible avec une quête de nouveauté de la forme, des sujets abordés ainsi que de la vie artistique dans laquelle il s’investit.
Mais l’emploie et la création de signes de modernité n’est pas suffisant pour prouver que cette œuvre est moderne, car la modernité résulte dans dans le mélange du passé, ainsi que du présent. On comprend alors qu’Apollinaire ne délaisse pas le passé mais l’incorpore a son œuvre.
Ceci est visible premièrement grâce à son inspiration dans un registre ancien. Il ne s’invente pas tout seul. En effet, il se sert du passé pour créer sa poésie du présent, s’inspirant de poètes qui l’ont précédés comme Rimbaud ou Baudelaire, de qui il s’inspire pour leurs libertés d’écriture ainsi que de certains sujets ancestraux comme avec «Le Bateau Ivre » de Baudelaire » qui l’inspira pour le titre de son recueil, Alcools, ou l’on retrouve la thématique de l’ivresse et de l’alcool. Apollinaire garde aussi une utilisation de forme stricte, coutume du passé, avec la versification, comme avec « Clotilde » qui montre une forme très versifié. Il puise aussi son inspiration dans des thèmes anciens que l’on trouve très souvent dans ses poèmes, notamment avec les thèmes mythologiques grecques, ou l’on retrouve fréquemment Orphée, ainsi que des mythes germaniques et scandinaves, que l’ont retrouvent dans la section « Rhénane » évoquant son voyage en Allemagne, et plus particulièrement avec « Nuit Rhénane » ou l’on y découvre le mythe de fées d’eaux douces, « aux cheveux verts », appelés Ondines. Ce qui nous renvoie au poème « Ondines » de Bertrand dans son œuvre Gaspard de la nuit. Les mythes religieux sont également abordés dans le recueil avec « La Chanson du mal-aimé », ou avec la réécriture parodique du mythe de « Salomé ».
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