Alcools/ Apollinaire

        Deuxième partie de la dissertation sur Alcools d’Apollinaire 

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Alix Lefebvre 106

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Apollinaire se caractérise comme un novateur « je me vois comme un bâtisseur et  non un destructeur ». Ainsi dans son recueil Alcool, le poète utilise la tradition du « monde ancien » afin de sublimer son écriture moderne.

Le recueil Alcools ne fait pas table rase du « monde ancien ». De nombreuses notes et références traditionnelles se retrouvent dans de nombreux poèmes. Apollinaire ne rejette pas l’héritage du passé, au contraire il s’en empare et le remanie.

 C’est pourquoi, il est possible de retrouver des contes traditionnelles dans ses poèmes.

Dans un premier temps, le poète rend hommage à la tradition poétique à plusieurs reprises en utilisant ou réinterprétant les formes telles que le sonnet.

En effet, il n’est pas rare qu’il utilise des formes comme le quatrain, le quintil ou le distique, communes des courants poétiques antérieurs. Il utilise aussi l’alexandrin, l’octosyllabe, le décasyllabe (etc), caractéristiques de la poésie traditionnelle.

Par exemple, Apollinaire s’inscrit dans cette tradition en respectant les mètres dans le poème « L’Ermite ».

« Un ermite déchaux près d’un crâne blanchi

Cria je vous maudis martyres et détresses

Trop de tentations malgré moi me caressent

Tentations de lune et de logomachies »

Par ailleurs, certains poèmes élégiaques du recueil rappellent les complaintes médiévales.

C’est le cas des poèmes « La chanson du Mal Aimé », un poème très musical basé sur le ton pathétique et élégiaque ainsi que « Nuit Rhénane » dont le jeu de rimes croisées ainsi que les allitérations et assonances reprennent un lyrisme traditionnel.

Certains chants du poème « A la Santé » ont une tonalité élégiaque des plus explicites.

« Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur

Toi qui me l’as donnée

Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur

Le bruit de ma chaise enchaînée »

(Chant IV du poème)

D’autre part, les thèmes abordés dans certains de ces poèmes sont particulièrement lyriques. Il parle de l’amour, du temps et du malheur. Ces poèmes peuvent renvoyer aux héros dramatiques et aux traditionnelles romantiques comme Victor Hugo. L’exemple du « Pont Mirabeau », un poème moderne mais dont les thèmes abordés sont eux traditionnels. Il parle de l’amour impossible et de la fuite irrémédiable du temps. Ce sont des thèmes abordé depuis le  classicisme avec Pierre de Ronsard. Apollinaire expose aussi un intérêt cru pour l’Automne « Automne malade », une saison majoritaire chez les poètes de tout temps.

Attaché à une époque encore antérieur, il n’est pas rare de trouvé des références mythiques dans ces poèmes, notamment ceux de la section « Les Rhénanes » écrite lors d’un voyage en Allemagne. Il mêle alors la modernité de l’époque avec les mythes et légendes du monde ancien.

Il s’inspire du monde antique, féru de références classiques grecques et romaines, Apollinaire évoque dans bon nombre de ces poèmes des mythes de l’antiquité ; comme lorsqu’il fait référence à Dionysos, dieu de la vigne de la folie et de la démesure. En effet, les allusions à l’ivresse sont  nombreuses, y compris dans le titre même du recueil Alcools.

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