Dissertation sur une citation de Beaumarchais, de la préface au Mariage de Figaro
Cours : Dissertation sur une citation de Beaumarchais, de la préface au Mariage de Figaro. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ROB-SANTOS _007 • 31 Décembre 2019 • Cours • 536 Mots (3 Pages) • 2 694 Vues
Entraînement à la dissertation :
Beaumarchais, dans la Préface au Mariage de Figaro, écrit :
« Le défaut même dont je l’accuse (le comte, de libertinage) n’aurait produit aucun mouvement comique, si je ne lui avais gaiement opposé l’homme le plus dégourdi de sa nation, le véritable Figaro, qui, tout en défendant Suzanne, sa propriété, se moque des projets de son maître, et s’indigne très plaisamment qu’il ose jouter de ruse avec lui, maître passé dans ce genre d’escrime. »
« Dans quelle mesure Figaro est-il le personnage qui suscite le rire du spectateur ? »
Analyse du sujet :
La citation et la question engagent au débat, et invitent donc à un plan dialectique : certes, Figaro est le moteur principal du comique dans la pièce, dans son affrontement avec le comte ; mais il n’est pas le seul et c’est ce qui constitue l’un des intérêts de cette comédie.
La citation soutient le premier temps de la concession en présentant Figaro comme « le jouteur » ou « l’escrimeur », métaphores signifiant l’adversaire le plus habile auquel le Comte puisse être confronté – on notera que ces deux arts sont normalement réservés à l’aristocratie et que faire de Figaro un maître en ces techniques est déjà une provocation quasi politique.
Voici donc comment pourrait s’organiser le plan :
- Certes, Figaro est au centre du comique dans son affrontement avec le Comte
- C’est tout d’abord le ressort traditionnel de la comédie dans cette inversion des rapports de force, tragiques dans la vie réelle, qui permet le relâchement des tensions
- Figaro est « le plus dégourdi de sa nation » : l’habileté de Figaro dans l’art de ruser est époustouflante (II, 2 et 21 ; III, 5 par ex.)
- On peut rapidement évoquer les différents types de comique associés à ses interventions.
- Mais Figaro n’est pas le seul tenant de ce registre
- Suzanne, en soutien de la Comtesse, est presque plus rusée que lui : lors des scènes du fauteuil, elle est seule à devoir manipuler les prétendants secrets et, dans la fin de l’acte, avec la comtesse, elle établit un plan différent de celui de Figaro qui ne sera pas dans le secret ; en conséquence, à l’acte V, scène 8, elle le remet aussi à sa place au sujet de ses soupçons déplacés).
- Plusieurs personnages secondaires soutiennent le comique
- La fameuse scène du procès est une parodie dans laquelle le rapport direct entre maître et valet est secondaire, et où le comique repose avant tout dans la caricature des hommes de justice et le point central sur un détail, un mot illisible.
- Enfin, le comique tient aussi au rythme de la pièce : la gaieté et la légèreté triomphent
- Vaudeville, chanson et chorégraphie complètent cette comédie d’une bonne humeur portée par la musique
- Le rythme endiablé qui accumule les rebondissements multiplie le même procédé en le complexifiant (celui de la cachette, répété 3 fois, de façon toujours plus complexe). Il oblige à la légèreté et à la rapidité, et donne à la pièce son sous-titre « la folle journée ».
- Enfin, le personnage de Chérubin ou les propos de Suzanne dans le chant final érigent le plaisir en valeur absolue et fon bien sûr écho au plaisir du spectateur.
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