Commentaire littéraire du portrait de Julien Sorel / Le rouge et le Noir
Cours : Commentaire littéraire du portrait de Julien Sorel / Le rouge et le Noir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar d.allabaku • 19 Juin 2022 • Cours • 820 Mots (4 Pages) • 570 Vues
Commentaire littéraire du portrait de Julien Sorel in Le rouge et le Noir
Introduction
Stendhal est également un des romanciers majeurs du XIXème siècle qui met au cœur de ses romans la recherche du bonheur par l’amour. Le Rouge et le Noir raconte la tentative de Julien Sorel, fils d’un charpentier de Franche-Comté de s’élever dans la haute société grâce à son intelligence, son ambition et sa beauté juvénile. Ce roman est un tableau social et politique d une société déchirée entre monarchisme et libéralisme. Dans cet extrait tiré du livre I chapitre IV on découvre pour lq première fois Julien Sorel un personnage sensible et instruit.
L’extrait s’ouvre sur un point de vue distancié, celui de la description à l’imparfait et à la troisième personne du singulier « Il avait les joues pourpres et les yeux baissés ». Les phrases suivantes offrent un plan resserrer sur l apparence physique « des traits irréguliers » notamment le visage dont on repère le champ lexical : « le nez », « les yeux », « les cheveux », « le front ».L’expression « et un nez aquilin » permet de imagine ce portrait
Au moment même ou l’on découvre la couleur noire des yeux (« de grands yeux noirs ») qui contraste avec la couleur « pourpre » des joues et rappelle par ce jeu de mots le titre du roman Le Rouge et le Noir, on prend connaissance interior du personnage. des connotations à la fois positifs et négatifs qui influent sur son physique : la fougue amoureuse « le feu » que l’on peut mettre en relation avec le « pourpre » des joues ; la « haine la plus féroce » dont l’expression hyperbolique renouvelle le lien avec le rapace. Enfin le sentiment de « colère » qui lui donne « un air méchant » souligne, y compris par la mise en apposition, le lien contrasté qui s’établit entre l’apparence physique du personnage et son intériorite .
Le deuxième mouvement propose d’abord un plan large (« Parmi les innombrables variétés de la physionomie humaine ») qui progressivement se resserre sur le personnage de Julien, plus précisément sur sa « spécialité » la « plus saisissante ». On pourrait s attendre à un portrait en pied positif annoncé par l’expression binaire « taille svelte et bien prise ». Il n en est rien. Cette précision méliorative est immédiatement contrebalancé par le signalement d une faiblesse : « plus de légèreté que de vigueur. On remarque aussi que ce rejet est bilatéral : Julien est à la fois objet dans l’espace privé – « objet du mépris de tous à la maison » – et dans l’espace public – « sur la place publique, il était toujours battu » – et sujet – « il haïssait ses frères ». On observe que ce double rejet, engendré par « son air extrêmement pensif et sa grande pâleur » qui le disqualifie au sein de sa famille, est à l’origine du départ de Julien. Le lecteur découvre le parcours de Julien à travers une perspective temporelle double et sous tension un retour en arrière d’une part, une perspective d’avenir d’autre part.
On remarque ici, dans le texte, l’harmonie qui se dégage au sein du milieu féminin dans lequel le personnage s’inscrit. Harmonie au plan social également : « Julien avait adoré ce vieux chirurgien-major qui un jour osa parler ». On assiste à un moment charnière de la vie du personnage, une amorce de changement dans son parcours initiatique, qui se fait grâce à l’entremise de tierces personnes : « les jeunes filles », le « vieux chirurgien-major ». L’emploi du plus-que-parfait – « Julien avait adoré » – met en évidence ce qui était « Méprisé de tous » et ce qui n’est déjà plus. On a l’impression de découvrir un personnage en perpétuelle tension au sens propre (familial, affectif, social) et au sens figuré (une tension vers l’avenir).
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