Annie Ernaux extrait de la femme gelée

Ce texte est extrait d’un roman de Annie Ernaux appelé « la Femme gelée »; roman paru en 1981. Une époque où les droits et la place des femmes dans la sociétés évoluent énormément (droit de vote, avortement, divorce par consentement mutuel ect). Ce texte évoque la place de la femme dans un couple des années 80.

Mais comment le texte montre-t-il une vision désillusionnée de la vie en couple dans les yeux d’une femme du 20eme siècle ?

Pour répondre à cette problématique, nous traiterons premièrement de l’illusion que cette femme se fait du parfait couple moderne.

Ensuite nous traiterons de la différence avec la réalité; les faits seront confrontés a l’espoir

Enfin, nous verrons comment cet extrait peut se traduire par une incitation à l’égalitarisme.

Dés le début de l’extrait nous voyons l’expression du couple dont la narratrice fait partie. Ce couple semble idéalisé et rêvé.

On sent par exemple cela par les souvenirs d’enfance qu’elle exprime. Nous retrouvons des images qu’elle peut avoir de sa vie d’enfant par « les bocaux multicolores » (l.24) et l’énumération qui s’en suit. Cette nourriture décor qui semble si colorée, drôle même quand elle évoque les surprise du restaurant chinois. Cette image de la nourriture qui, un peu avant par « dans les jupes de maman » (l.13) semble être associé, comme dans la société en général, à la femme.

On voit également, l’image de l’homme de la maison, le rôle de « monsieur père » (l.20). La narratrice, elle, revoit son père, avec un tablier. Elle le revoit « peler des patates » (l.19). On imagine donc un père plutôt présent aux cotés de la mère, en prenant l’exemple de la cuisine par le tablier et la « corvée de patate » qui, par convention, au même titre que mettre la table par exemple, représente l’aide que quelqu’un peut donner à la maîtresse de maison qui ici est la narratrice.

Enfin, dans l’image du couple idéalisé que nous avons, nous pouvons penser à l’idée introduite au début du texte. Cette « image attendrissante du couple moderno-intellectuel » (l.3) qui est dépeinte ici comme un couple étudiant ensemble, lisant de la littérature française, érudits et cultivés. Un couple où les époux semblent plutôt égaux. Après l’installation d’un quotidien qui semble répétitif ou même morose ; par exemple « un mois, trois mois » qui nous montre que le temps, dans l’extrait n’est pas défini. Ce n’est pas l’histoire d’un seul jour, d’un instant choisi, c’est une déclaration intemporelle qui nous pousse a nous identifier à la narratrice ou au moins à réfléchir à sa condition.

Les premières phrases du poème instaurent un calme, une ambiance qui peut encore nous laisser croire que leur couple est un couple idéal, digne d’un conte pour enfant. Seulement, en avançant dans l’extrait nous nous décelons que des problèmes bénins mais accumulés vont apparaître petit à petit.

La premier moment où nous voyons que la réalité est différente de l’espérance c’est à la fin du premier paragraphe. La phrase « l’un des deux se lève » (l.8) marque le début d’une inégalité. On pouvait déjà le sentir avant. En effet, les expressions « s’enliser doucettement » (l.4/5) ou « consentant lâchement » (l.5) sont preuves du changement de mentalité. Ces phrases s’inscrivent dans une sentiment d’ironie. En effet l’association du mot « s’enliser » et « doucettement » peut sembler étrange et se rapproche d’une oxymores mais elle est ici justifiée par le fait qu’on veuille instaurer encore une fois un trouble chez le lecteur, une recherche plus poussée dans l’interprétation de la lecture.

La différence entre les deux personnes qui constituent le couples est clairement énoncée à la fin du premier paragraphe. Cela vient tout d’abord confirmer que l’expression s’enliser doucettement n’est pas sincère mais est bien ironique. Ensuite, ça marque la fin du toute sur la potentielle égalité rêvée qu’on aurait pu leur

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