Sérialité dans l’autoportrait et plus particulièrement
Dissertation : Sérialité dans l’autoportrait et plus particulièrement. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tlacro • 3 Février 2020 • Dissertation • 2 565 Mots (11 Pages) • 663 Vues
Tiphaine Lagriffoul
Numéro étudiant : 21909822
Sérialité dans l’autoportrait et plus particulièrement
dans l’OEuvre de Bryan Lewis Saunders
Tiphaine Lagriffoul
Numéro étudiant : 21909822
Sérialité dans l’autoportrait et plus particulièrement
dans l’OEuvre de Bryan Lewis Saunders
10mg Ambien 20mg V Morphine IV Psilocybin Mushrooms alium Marijuana
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PORTRAITS AU QUOTIDIEN
« Au cours des 23 dernières années, j’ai créé au moins un autoportrait chaque jour et je continuerai de le faire
toute ma vie. J’ai commencé ce projet le 30 mars 1995 et à l’heure actuelle, j’en ai réalisé plus de
11 200. Comme les empreintes digitales, les flocons de neige et l’ADN, ils sont tous différents, il n’y a pas deux
autoportraits quotidiens identiques. Pendant des centaines d’années, les artistes se sont mis à représenter le
monde qui les entoure. Avec ce travail, je fais exactement le contraire. Je place le monde qui m’entoure dans
des représentations de moi-même (...). Presque tous les autoportraits mesurent 8,5 po x 11 po (21 x 29,7 cm)
et se trouvent dans des cahiers à dessin cartonnés. L’artiste vidéo David Larcher a intitulé cette oeuvre
‘‘La reconstruction sans fin de l’auto-autopsie’’, mais je les appelle simplement mes autoportraits quotidiens. »
Bryan Lewis Saunders (2018)
J’ai découvert cet artiste au fils de mes recherches sur le du traitement pictural et les représentations de soi par
les artistes de tout temps.
Bryan Lewis Saunders est un artiste controversé, tantôt décris comme un génie, tantôt comme un psychopathe en
quête d’absolue, parcourant les limites de sa conscience. À 44 ans, il poursuit une recherche de lui même à travers
une multitude d’autoportrait, qu’il peint ou dessine chaque jours depuis 1995. L’exposition ‘‘Sous influences’’ à la Maison rouge, qui s’est déroulé du 15 février au 19 mai 2013 montre jusqu’où cet artiste est capable de pousser
son processus artistique avec des autoportraits réalisés sous l’emprise de drogues et de médicaments divers,
prescrits par des psychiatres et des médecins complices de son projet artistique.
Au delà du problème de déontologie que cela suscite au premier abord, il y a les aspects créatifs, surprenants qui se révèlent dans cette collection spectaculaire. Il y a également avant toute chose un homme cultivé, intelligent
- il a suivi dans sa jeunesse un programme pour surdoué - curieux de tout et fasciné par l’histoire de l’art.
Il va développer au sein des beaux-arts de l’Université d’Est du Tennessee State cet amour pour l’art, qui lui
permettra ainsi de mieux appréhender ses failles, ses problèmes identitaires et autres troubles psychotiques par
le biais d’expérimentations créatives et plastiques.
Bryan Lewis Saunders est connu pour faire des discours oratoires qui sont à la fois poétiques, tragiques et
autobiographiques où il se met en scène à travers des performances théâtralisées. Il est également connu pour
ses talents de dessinateur qu’il livre à son public via ses portraits du quotidien et qui sont l’objet de cette
analyse.
Les autoportraits de Bryan Lewis Saunders sont intéressants à plusieurs niveaux, que ce soit par leurs aspects
graphiques ou par leurs lectures sous-jacente. Et nous pouvons alors nous poser la question : qu’est-ce qui peut
bien pousser Bryan Lewis Saunders à se copier à l’infini ? Dans quels buts ?
La recherche du soi est assez explicite et sa démarches artistique semble assez claire; il travaille ses oeuvres et
réfléchi ses concepts esthétiques à la manière d’une enquête artistique et comme une forme de thérapie.
Aussi, le choix d’une approche sérielle dans son oeuvre lui permet-il de mieux répondre à cette problématique ?
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En outre, puisqu’il est question d’aborder la notion de sérialité, cet artiste me parait intéressant.
Le caractère sériel de l’OEuvre de Bryan Lewis Saunders me semble d’emblée évident : un même sujet, un
même format, une multiplication, ainsi qu’une certaine ritualisation, qu’il me semble intéressant d’aborder
dans son travail, lui conférant une incontestable symbolique de collection.
Observons de plus prêt le principe de collection chez Bryan Lewis Saunders :
Ce dernier peint un autoportrait chaque jour depuis 1995 et il continuera vraisemblablement de le faire tous
les jours de sa vie.
Bryan Lewis Saunders s’est choisi lui-même comme sujet d’observation. Il se représente inlassablement,
créant une répétition de sa propre image sur un cadre commun : une feuille blanche, de 90 gr, aux dimensions
identiques de 21 x 29,7 cm (format classique A4). Par conséquent, il est bien question d’une ‘‘copie’’, d’un
‘‘duplicata’’ d’un même sujet et d’un même format.
Tentons de saisir également la singularité d’un autoportrait ritualisé :
On devine l’artiste, qui, dans un geste
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