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La représentation féminine dans la vie politique française sous la Ve République

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Par   •  26 Avril 2021  •  Chronologie  •  3 633 Mots (15 Pages)  •  418 Vues

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=Augier Killian, Grabit Léo, Kouache Camille

Sciences Politiques

La représentation féminine dans la vie politique française sous la Ve République

INTRODUCTION

« Nous, les femmes, nous sommes la moitié du ciel et même un peu plus (…) Nous voulons être la moitié de tout, pas vos moitiés, la moitié de tout. Et surtout, être au moins la moitié partout où se prennent les décisions. Le monde qui vient devra s’habituer partout à la présence de nos filles, de vos filles. » Voici une déclaration de Christiane Taubira en 2017, réaffirmant le combat pour les droits civiques et la reconnaissance en politique des femmes, cette lutte qui dure depuis des siècles et qui pose toujours questions dans notre société et république actuelle.

Le 21 Avril 1944, alors que la France est plongée dans la crise de la seconde guerre mondiale, le général de Gaulle octroie aux femmes françaises le droit de vote, cela permet qu’enfin leur voix soit entendu dans la vie politique dominée par les hommes. Pour autant, les pensées réactionnaires et l’oppression des hommes persistent dans la société et dans la politique, limitant ainsi l’émancipation de celle-ci. Dans l’immédiat après-guerre, les femmes restent prostrées aux tâches domestiques au mépris de leur engagement dans la guerre et la résistance.

La Ve république précède à la guerre d’Algérie (1954 – 1962) qui mandate le retour de Charles de Gaulle au pouvoir. Soumise à un référendum le 28 Septembre 1958, la Constitution est approuvée et donne naissance à la Ve république le 4 Octobre 1958, cela engendre au sein de la vie politique nombre de bouleversements.

La vie politique est fondée l’ensemble des institutions qui doivent permettre le bon fonctionnement des principes démocratiques et républicains. Les institutions sont divisées à deux échelles. L’une centrale, d’une part : l’Assemblée Nationale, le Sénat et le Gouvernement. Puis décentralisé d’autre part : les conseils départementaux et régionaux, les préfectures et les communes. Au sein de ses deux échelles sont représentés et distingués, les différents pouvoirs du cadre démocratique : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire.

La particularité de la Ve république consiste à une séparation souple des pouvoirs, donc par définition, un régime parlementaire, cependant elle présente aussi de forte tendance présidentialiste. En effet, une incarnation importante de l’exécutif dans la personne du président et sa légitimité électorale décisive lui confèrent un pouvoir accru. Ce fonctionnement hybride est ainsi qualifié par les politologues et les spécialistes du droit constitutionnel de « régime semi-présidentiel ». Cela à son importance dans notre sujet car la place des femmes dans la vie politique en France dépend éminemment du président et de ses politiques.

Ainsi, dans cet configuration politique, nous nous demanderons en quoi la place des femmes au sein de la vie institutionnelle de la Ve République évolue-t-elle avec la considération des femmes dans la société française ? Pour répondre à cela, nous traiterons chronologiquement la question. En commençant par le constat d’une persistance du monopole politique dans les premiers mandats, évoluant lentement vers une féminisation relative de la vie politique, puis nous questionnerons la place actuelle, plutôt affirmée, des femmes.

  1. La politique une affaire d’homme (1958 – 1974)

A l’aube de cette Ve république, les femmes françaises ont acquis depuis 14 ans seulement la citoyenneté, le droit de vote et l’éligibilité dans les instances républicaines. Mais dans une société où elles ne peuvent ni travailler ni gérer leurs biens sans tutelle d’un homme, les premiers temps de la Ve république n’accordent que très peu de place aux femmes dans la vie politique et ce, dans toutes les institutions.

A : L’absence des femmes dans les premiers temps de la Ve République

Dans le pouvoir exécutif, tout d’abord, le Président Charles de Gaulle (1958 – 1969) exclue pendant dix ans, soit sept gouvernements, les femmes. Biaisé par une vision traditionnelle du rôle de la femme comme mère puis épouse, le président né au XIXe siècle maintient l’exclusion des femmes qui sont sources de désordres. Lors de trois gouvernements seulement, une femme est nommée : Marie-Madeleine Dienesch, comme secrétaire d’état aux affaires sociales en 1968 puis à l’éducation nationale en 1968 – 1969. Le président Pompidou (1969 – 1974) se place dans la continuité avec une place minime des femmes dans ses différents gouvernements : 3%, il ouvre cependant de nouvelles places aux femmes en s’entourant de cinq femmes dans son cabinet.  De la même façon, les femmes sont presque inexistantes des autres institutions. Aux élections législatives de 1958, neuf femmes sont élues sur 586 députés soit 1,5% des sièges. Puis lors des élections municipales de 1959, 2,4% des élus en conseil municipal sont des femmes avec 1% de mairesse. Les conseils départementaux et le Sénat sont particulièrement exclusifs : la représentation des femmes est systématiquement inférieure à 3% pendant les quinze premières années de la Ve république.

Cette absence notable des femmes peut s’expliquer par la place des femmes au sein même de la société. En effet, elles sont placées sous la tutelle des hommes légalement jusqu’à la loi du 13 juillet 1965. Cette loi leur permet de s’émanciper sur le plan financier et de l’emploi. De fait jusque-là, leur dépendance aux hommes ne leur permettait pas d’accéder à des places de responsabilité. Par ailleurs, ces institutions, électives notamment, sont plus difficiles d’accès aux femmes car en oppositions aux hommes : leurs accès à la politique est récent et ne repose pas sur une longue carrière politique.

B : Une tolérance dans les affaires féminines ou les responsabilités moindres

Nous avons vu, dans le paragraphe précédent une exclusion des femmes dans la vie politique de la première quinzaine d’année de la Ve République. Par honnêteté intellectuelle, nous admettrons une place pour les femmes en politique à cette époque. Mais quelle place ? Nous constatons dans, ce faible pourcentage, que l’on accorde aux femmes, un accès limité aux affaires traditionnellement de féminines, et dans les instances les moins convoitées et compétitives.

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