La filière manioc à Madagascar
Dissertation : La filière manioc à Madagascar. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Doum70 • 11 Mai 2019 • Dissertation • 957 Mots (4 Pages) • 979 Vues
La filière manioc à Madagascar
Au niveau national, le manioc tient après le riz la deuxième place parmi les cultures vivrières aussi bien en nombre d’exploitants qu’en production. Le manioc représente 14 % de la superficie de toutes les productions végétales,17% des cultures annuelles , 18% des cultures vivrières et 69% des racines et tubercules cultivées à Madagascar .
La production nationale de manioc est environ 2,9 millions de tonnes en 2009. Ce qui correspond à une superficie cultivée d’un peu plus de 400.000 hectares avec un rendement de 7Tonnes/ha. La production a triplé de 1955 à 1995, contre une augmentation plus ralentie de 30 % ces 15 dernières années. La production nationale de manioc est à la baisse ces cinq dernières années. Cette diminution s’explique par une demande interne de plus en plus saturée qui a encore été accentuée par la crise survenue en 2009 .
La culture de manioc convient à toutes les régions agro écologiques de l’île. Toutefois, la moitié Est et le quart Sud Est de l’Ile et en particulier quatre régions peuvent être distinguées comme zones principales de production : Matsiatra Ambony , Androy , Anosy et Atsimo Andrefana .Elles représentent environ la moitié de la production nationale . La production de la zone d’implantation de l’usine est environ 150.000 Tonnes par an.
Le manioc malgache est essentiellement utilisé par les ménages .La consommation et transformation par les ménages représente à elle seule 91 % de la production nationale . Le reste de la production est destinée à la provenderie et transformation artisanale en aliments de bétail et en farine alimentaire. La transformation par les ménages constitue un volume assez important .Il s’agit du manioc transformé directement par les ménages en aliments de l’élevage porcin et bovin , en réserves pour la sécurité alimentaire et en produits alimentaires commercialisables pouvant générer des revenus . Il faut préciser tout de même que pour un peu moins de 80 % de la production , les usages du manioc sont hors marché . La production nationale mise en marché est estimée à 642.000 Tonnes de manioc équivalent frais , ce qui correspond à un taux de commercialisation de 22% ( calculée sur une production nationale de 2.900.000 tonne).
Malgré la demande du marché européen et l’existence d’accords commerciaux préférentiels, l’exportation malgache du manioc n’a cessé de diminuer et s’est arrêté en 1997(de 20.000 tonnes en 1993 à 30 Tonnes en 1996). Par contre Madagascar importe des produits industriels non couverts par l’offre locale de transformation de manioc : farine, amidon, fécule, glucose et sirop de glucose. Les importations en produits dérivés du manioc sont stipulés dans le document annexe 2.
Quant à l’analyse des acteurs de la filière manioc, nous distinguons les deux sous filières du manioc : manioc frais et manioc sec .
Pour la sous filière manioc frais , les acteurs sont :
- Les producteurs : seuls les producteurs situés à une distance de 15 km au plus des marchés vendent leur manioc en frais . Les produits sont transportés par taxi-brousse ou bicyclettes ou charrettes pour un volume de 70 kg maximum. Les ventes sur la place du marché se font soit directement aux consommateurs soit via des revendeurs/intermédiaires.
- Les acteurs approvisionnant les marchés urbains : ce sont des collecteurs à la fois des transporteurs spécialisés en manioc frais, en situation de monopsone dans leur zone respective de collecte. Le volume réalisé en haute saison est de 2 à 3 opérations par semaine, à raison d’une dizaine de tonnes par opération.
Pour la filière manioc sec, les acteurs sont :
- Les rabatteurs : ils identifient les stocks villageois prêts à être vendus et ils les indiquent aux collecteurs venus
- Les sous collecteurs : ils achètent le manioc avec les producteurs sur les avances octroyées par les collecteurs. Fins connaisseurs de leur zone d’intervention et des producteurs, ils constituent de longs bras permettant aux collecteurs d’atteindre leurs objectifs de volume et de prix. Souvent les sous collecteurs sont des gros producteurs et ils peuvent avoir un gain assez important avec cette double activité.
- Les collecteurs :
Il existe trois types de collecteurs qui développent chacun leurs propres stratégies :
- Les collecteurs résidents ( locaux ) : ils prospectent dans des localités les plus reculées en pratiquant des prix bas tout en entretenant des bonnes relations avec les producteurs . Ils évitent le stockage en livrant aux grossistes avec une fréquence de 2 à 3 fois par semaine ( une dizaine de tonnes par livraison ).
- Les collecteurs non résidents : ils pratiquent par contre des prix forts afin d’avoir le maximum de quantité possible en une courte durée
- Les collecteurs dits fantômes : ce sont des simples camionneurs qui agissent pour rentabiliser leur activité de frêt . Ils achètent le manioc ponctuellement
- Les grossistes et stockeurs en aval : souvent la commercialisation du manioc est une activité secondaire pour eux
- Les détaillants de manioc sec
- Les unités de broyage : ils transforment le manioc sec en farine alimentaire et farine animale ( artisanale ). Les unités ne sont pas spécialisées en transformation de manioc , elles diversifient leur activité : décortiquerie ( riz/paddy ) , transformation farine alimentaire à base de riz ,maïs , manioc
En analysant les organisations entre les différents acteurs de la filière , on constate que les transactions sur contrat n’existent pratiquement pas . Les marchés sont le plus souvent spot . Les rapports commerciaux s’établissent dans la confiance et la fidélité par des relations ou des connaissances de longue date. Travailler sur la commercialisation du manioc implique de savoir gérer des incertitudes sur les débouchés et les prix.
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