Correction de l’explication du texte de Nicolas Go extrait de L’Art de la Joie, Essais sur la Sagesse
Dissertation : Correction de l’explication du texte de Nicolas Go extrait de L’Art de la Joie, Essais sur la Sagesse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gringrin 43 • 3 Décembre 2020 • Dissertation • 3 086 Mots (13 Pages) • 968 Vues
Correction de l’explication du texte de Nicolas Go extrait de
L’Art de la Joie, Essais sur la Sagesse
Introduction
Thème et question
Ce texte de Nicolas Go extrait de l’Art de La joie, traite de la sagesse et plus particulièrement, de notre difficile rapport au savoir. Nous avons en effet tous des convictions qui nous animent et ne doutons pas de détenir toutes sortes de connaissances . Cependant, savons nous vraiment ce que nous savons ? Qu’est-ce qui distingue une opinion, même savante, d’un véritable savoir ?
Thèse
L’auteur confronte ici différentes figures du savoir : l’homme d’expérience qui a « les pieds sur terre » et l’intellectuel ou l’érudit qui plane dans le monde des idées et semble dominer les hommes ordinaires par la « supériorité de sa culture » . Il montre que tout semble les opposer mise à part leur commune attitude dogmatique. Cette confrontation permet à Nicolas Go de montrer que la véritable sagesse philosophique se situe en un lieu intermédiaire entre l’ignorance et le savoir, dans le doute et l’errance.
Problématique
Cependant, le penseur peut-il se satisfaire de cette perpétuelle incertitude ? Il doit bien pouvoir progresser dans la démarche de la connaissance sans quoi il risque de sombrer dans le silence et l’ignorance. Ainsi, ne faut-il pas mettre un terme au doute ou le philosophe est-il condamné à errer sans jamais parvenir au terme du voyage ?
Plan
Nicolas Go examine dans un premier temps les préjugés réciproques des hommes ordinaires et des intellectuels. Il montre dans un deuxième temps que ces préjugés reposent sur la même « prétention de savoir » et l’angoisse face à l’incertitude. Enfin il qualifie la démarche philosophique comme une démarche d’errance qui se traduit cependant par une exigence du discours, c’est à dire une pensée rationnelle.
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Qu’est-ce qu’une opinion ? c’est un jugement subjectif et infondé qui prétend être vrai . Elle se veut personnelle mais elle l’est rarement car elle traduit le plus souvent une façon commune de penser, propre à un groupe, un milieu social ou une culture. Dans la plupart des cas, on juge avant d’avoir pensé, ce que l’on peut traduire par le mot préjugé. Or, Nicolas Go commence par mettre en lumière un certain nombre de préjugés concernant le savoir. Tout d’abord, ceux que l’on peut trouver chez l’homme d’expérience et de bon sens, celui dont la connaissance ou savoir-faire est acquis par la pratique, hors d'un enseignement théorique. Ce savoir-faire peut être défini comme une sagesse pratique car il repose sur des connaissances pouvant être transmises. Cela suppose une compétence que ne possédaient pas par exemple les sophistes qui prétendaient pouvoir parler de toutes choses sans véritablement connaître ce dont ils parlaient. L’homme qui possède un savoir-faire a non seulement de l’expérience acquise tout au long de sa vie mais aussi le bon sens , c’est à dire la capacité de bien juger. Ce bon sens serait une sorte d’instinct qui permet à l’homme d’expérience de trouver des solutions dans des situations délicates par exemple. Le bon sens qualifie ce qui est sensé (raisonnable, prudent ou judicieux). On emploie ce terme pour dire qu’il n’est pas besoin de passer par de longs détours de la pensée ou des raisonnements compliqués pour savoir certaines choses. Il faut juste avoir ce bon sens que l’on oppose aux notions abstraites ou confuses (les deux étant ici associées). Descartes affirme notamment dans son Discours de la Méthode,que tous les hommes possèdent le bon sens car il est la « chose du mode la mieux partagée ». Il veut dire par là que tous les hommes possèdent également la raison, c’est à dire la faculté de bien juger et de distinguer le vrai du faux. Cette faculté est une, universelle. Cependant il ajoute cette précision ironique « car chacun pense en être si bien pourvu, que même ceux qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont ». C’est une sorte de preuve par l’absurde : nous avons tous la raison, la preuve c’est que nous n’en voulons pas plus. Nous considérons tous que nous avons suffisamment d’intelligence. De ce point de vue, on ne doute pas ! Descartes démontre donc l’existence de la raison chez l’homme par la bêtise dont il fait preuve lorsqu’il pense être suffisamment pourvu du côté de l’intelligence. Or, si nous possédons la faculté qui nous permet de juger nous n’en faisons pas toujours bon usage. Ici, on se dispense de remettre en question ses préjugés au nom de ce fameux bon sens !
Examinons de plus près le préjugé de cet homme de bon sens. Il s’agit du jugement porté sur les philosophes et leurs spéculations qualifiées d’ « obscures, inutiles et ridicules ». Une spéculation est une pensée abstraite, une étude, une recherche purement théorique. Une démarche spéculative recherche la connaissance d'objets qui sont hors de portée de l'expérience. Par exemple, la métaphysique qui s’interroge sur les causes premières ou les principes de toutes choses est une démarche spéculative. Or, on peut s’interroger sur l’utilité d’une telle démarche qui semble très éloignée du réel, des préoccupations concrètes et pratiques. Cependant la liberté ne consiste t-elle pas justement à pouvoir s’adonner à des activités qui ne sont pas utilitaires ? Dans ce sens, les grecs définissaient la philosophie comme une activité libérale, qui trouve sa fin en elle même et ne dépend pas d’une fin étrangère à sa nature d’homme. Elle ne sert à rien sinon à susciter notre étonnement naturel, parce qu’on éprouve du plaisir dans la connaissance. Il en est de même pour la démarche scientifique qui n’est pas au départ motivée par des questions utilitaires. Or, pour l’homme de bon sens, qui représente le sens commun, l’opinion, il s’agit là d’un scandale ! Ce jugement repose sur le problème de l’utile (le philosophe ne semble pas être utile à la société) et des considérations morales sur le mérite ( le philosophe ne travaille pas à la sueur de son front). Il est donc inutile, et improductif. Nicolas Go illustre son propos avec l’exemple rapporté par Platon de la servante de Tharce se moquant de Thalès qui tomba dans un puits alors qu’il observait les étoiles. Sa maladresse et
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