Les échanges littéraires internationaux
Dissertation : Les échanges littéraires internationaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 03081993 • 10 Janvier 2018 • Dissertation • 991 Mots (4 Pages) • 587 Vues
Paris et New York sont deux centres du marché mondial de l’édition. La concentration des maisons d’édition en leur sein fait qu’elles jouent un rôle majeur dans les échanges culturels transnationaux. Pendant longtemps, Paris a été la capitale de la « République mondiale des lettres » . Depuis les années 1960, New York, s’est imposée à 1 son tour. Cette position centrale leur confère un rôle de médiation sur le marché de la traduction : ce qui est traduit en anglais ou en français, langues véhiculaires, a plus de chances d’être traduit en d’autres langues. Grand est donc leur rôle dans la « bourse mondiale des traductions » 2 , qui se traduit notamment par leur pouvoir de consécration au sein la République mondiale des lettres, ainsi que par leur rôle dans le maintien (ou non) de la diversité culturelle. Les échanges éditoriaux entre ces deux centres du marché mondial du livre depuis 1990 constituent de ce fait un terrain privilégié pour en comprendre les transformations à l’ère de la mondialisation. Les études sur la traduction constituent un domaine à part entière, appelé les translation studies, qui a produit des travaux de référence. Cependant, tout en s’étant intéressées aux enjeux sociaux de la traduction 3 , ces études demeurent centrées sur les textes, sans s’interroger sur le fonctionnement du marché de la traduction et sur le rôle des médiateurs dans les transferts interculturels. C’est à cela que s’est attelée la sociologie de la traduction, développée au Centre de sociologie européenne. Sur le plan théorique, cette approche articule deux modèles : la théorie des champs de Pierre Bourdieu, dont il a élaboré une application au monde de l’édition 4; le modèle d’analyse centre-périphérie appliqué par Abram de Swaan au système des relations entre les langues et transposé par Johan Heilbron au système des traductions : l’asymétrie des flux de traduction entre langues révèle la structure inégale de cet espace, les livres circulant plus massivement du centre vers la périphérie qu’en sens inverse 5 . 1. Pascale Casanova, La République mondiale des lettres, Paris, Seuil, 1999 ; Jean-Yves Mollier, « Paris, capitale éditoriale des mondes étrangers », in Pierre Milza et Antoine Marès, dir., Le Paris des étrangers depuis 1945, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995, pp. 373-394. 2. Daniel Milo, « La bourse mondiale de la traduction : un baromètre culturel », Annales, n°1, 1984, pp. 2-115. 3. Gideon Toury, Descriptive Translation Studies and Beyond, Amsterdam-Philadelphie, Benjamins, 1995 ; Lawrence Venuti, The Translator’s Invisibility, London, New York, Routledge, 1995 ; Id. The Scandals of Translation. Towards an ethics of difference, London, Routledge, 1998. 4. Pierre Bourdieu, « La production de la croyance : contribution à une économie des biens symboliques », Actes de la recherche en sciences sociales, n°13, 1977, pp. 3-43 ; Id., « Une révolution conservatrice dans l’édition », Actes de la recherche
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