Comment la consommation engagée s'est-elle développée ?

Aujourd’hui près d’un consommateur sur deux consomme plus de produits bio, locaux, trie ses déchets ou achète des produits recyclables. Selon une étude d’Oney et Opinionway, en France, ils sont 51 % à consommer de cette façon. De plus, 90 % des consommateurs européens se disent sensibles à la consommation engagée et ont le sentiment d’agir pour atteindre leurs objectifs. Ainsi, si la consommation est un moyen d’expression identitaire, elle permet aussi de faire valoir des positionnements politiques et éthiques. Chaque individu peut user de son pouvoir de consommateur pour manifester son soutien ou son désaccord vis-à-vis de pratiques d’entreprises, en achetant des produits ou en en boycottant d’autres. C’est ce qu’on appelle la consommation engagée, elle traduit ainsi la volonté des citoyens d’exprimer directement, par leurs choix marchands ou par leur mode de vie, des positions politiques.

Nous pouvons donc nous poser la question, comment cette consommation engagée s’est-elle développée ?

Tout d’abord, nous nous intéresserons à l’origine de cette forme de consommation puis nous verrons par quels moyens elle continue d’évoluer.

traditionnellement, le consommateur est une personne ou un groupe de personnes qui utilise un bien ou un service pour satisfaire des besoins individuels ou collectifs. Il est acteur central du marché. L’acte de consommer est avant tout un acte de nature économique et la consommation une pièce maîtresse du marché concurrentiel. Cependant, aujourd’hui, et spécialement depuis les années 1970, le consommateur a beaucoup changé. En effet, l'émergence de la société de consommation dans les années 60 a transformé la vie quotidienne des Français. Les nouvelles techniques de production de masse à bas coûts et le développement de la grande distribution ont permis l'accès des ménages à de nombreux biens et services. Selon l’INSEE, en France, le volume annuel de consommation par habitant est aujourd'hui trois fois plus élevé qu’en 1960. Cette consommation de masse a entraîné des effets néfastes sur l'homme et sur sa santé (problèmes sanitaires, marginalisation des petits producteurs, dégradations des conditions de travail, chômage dû aux délocalisations), ainsi que sur l'environnement (pollution, épuisement des ressources naturelles, accumulation de déchets). Ainsi, consommer n’est pas sans conséquence, cela a un impact direct sur notre vie mais aussi indirect sur toutes les vies qui nous entourent.

Le consommateur recherche alors des produits et services plus durables, plus sains et plus en lien avec ses convictions et ses valeurs. On parle donc depuis plusieurs années de consommation engagée. Les consommateurs se mobilisent. Consommer devient un acte militant. La consommation n’est plus conçue comme une fin en soi mais comme un moyen.

Pour comprendre comment la consommation engagée continue d’évoluer nous allons tout particulièrement nous intéresser au boycott ainsi qu'au buycott.

Le boycott, c’est refuser d’acheter des produits provenant d’une entreprise et le buycott, c’est privilégier l’achat de produits respectant une certaine éthique. Ce sont des pratiques devenues incontournables puisque, selon un sondage réalisé sur les français par le centre de recherches politiques de Sciences Po en janvier 2018, le boycott d’entreprises ou de produits est plus efficace pour influer sur

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