Analyse lettre de la mère de Gudrun (DDR-BRD)

Lettre de la mère de Gudrun le 12 septembre 1961 et analyse.

texte :

Ma chère Gudrun, Berlin, le 12 septembre 1961.

Comme tu avais raison d'aller à l'Ouest quand c'était encore possible ! Aujourd'hui je suis en prison dans ma ville, dans mon pays. J'ai été séparé de mes frères et sœurs et de par un mur. Tu m'avais prévenu, tu voulais m'emmener avec toi et j'ai dit non. J'avais peur d'une nouvelle vie, je ne voulais pas abandonner mon travail, je ne voulais pas quitter mon appartement. Tu sais, Gudrun, quand ton père a été envoyé à la guerre, tu avais huit mois et nous venions d'avoir notre appartement. Malheureusement, il n'est pas revenu. L'appartement faisait partie de ma vie avec lui.

Berlin a été divisée après la guerre et notre quartier était dans le secteur russe. Lorsque la RDA a été fondée en 1949, vous aviez dix ans. Ma famille était à Westberlin et tante Hilde m'a écrit : « Ma sœur, viens ! Rapide! Tu pourrais vivre chez nous avec Gudrun et décrocher un poste de secrétaire chez le docteur Ansfeld." Mais j'étais infirmière et j'aimais ça à l'hôpital. Surtout, je ne pensais pas que je ne pourrais plus sortir de Berlin-Est. Il y a plus d'un mois, je n'en croyais pas mes yeux lors de la construction du Mur. Je ne pouvais plus comprendre le monde. Tu étais déjà parti. Sais-tu que le fils de Frau Bähmann, Franz, a été abattu alors que lui et ses amis tentaient de prendre d'assaut le chantier de construction et écrasé? Oh, mon enfant, si je pouvais remonter le temps, j'irais vers l'ouest avec toi. Je suis si triste. Je me sens si seul. J'espère que cette lettre te parviendra. Sois serré dans tes bras par ta mère aimante

analyse :

Ce texte est une lettre poignante et émouvante, datée du 12 septembre 1961, écrite par une mère à sa fille, Gudrun, depuis Berlin. La lettre exprime des regrets et un profond chagrin liés à la division de la ville par le Mur de Berlin.

La narratrice commence par reconnaître que la décision de Gudrun de partir à l'Ouest était justifiée, et elle regrette de ne pas l'avoir suivie lorsqu'elle le pouvait encore. Elle se trouve désormais emprisonnée dans sa propre ville, séparée de sa famille par un mur, regrettant amèrement sa décision de rester. Le regret et la tristesse transparaissent à travers ses mots alors qu'elle évoque la peur d'une nouvelle vie, la perte de ses proches et de son appartement, qui était lié à son mari disparu pendant la guerre.

La lettre aborde aussi le contexte historique, expliquant comment Berlin a été divisée après la guerre, et comment cette division a affecté sa famille. La narratrice mentionne une opportunité offerte par sa famille à l'Ouest, mais son attachement à son travail d'infirmière et à son environnement à l'Est a prévalu à ce moment-là. Elle exprime également son incompréhension face à la construction du Mur et à la réalité soudaine de ne plus pouvoir sortir de Berlin-Est.

La lettre est empreinte de douleur et de désespoir, surtout lorsque la narratrice évoque le destin tragique

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