Cours de sciences politiques
Étude de cas : Cours de sciences politiques. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar seph100 • 3 Mars 2025 • Étude de cas • 10 746 Mots (43 Pages) • 8 Vues
I – Qu’est-ce que la politique
La politique peut être analysée par différents prismes. La sociologie politique s’intéresse notamment aux motivations qui poussent tel ou tel individu à voter pour tel ou tel candidat ou encore à voter blanc. Ce vote particulier peut être interprété de différentes manières. Il peut être vu comme la conséquence de l’essoufflement du système actuel ou encore constituer l’expression d’un rejet du jeu politique, notamment due à la reproduction sociale au sein de l’élite gouvernementale.
La politique se caractérise aussi par ses symboles qui peuvent être au fil des époques, appropriés de manières différentes. La bonnet phrygien, originellement un symbole révolutionnaire, deviendra largement celui des républicains. Il a ensuite été approprié par la gauche bien que, paradoxalement, la Manif pour tous se l’ait également approprié.
Il est tout à fait possible de considérer que la politique se fait en dehors des institutions classiques, l’enjeu étant de déterminer ce qui, en dehors de ces institutions, est bien politique ou ne l’est pas. Certains avaient ainsi considéré que les Gilets jaunes n’étaient pas politiques. Si ce mouvement était largement composé d’acteurs éloignés du champs politique, il a été le l’espace d’une sociabilité particulière dans lequel des acteurs défavorisés se sont unis collectivement pour revendiquer leur vision de la société. D’autres moyens d’actions émergent également. Ce fut le cas de la vandalisations de la Joconde, affichant l’objectif d’alerter sur la futilité de l’art face aux enjeux écologiques actuels. Ainsi, de nombreuses formes d’expression qui, à première vue, n’étaient pas politiques, le dont inévitablement devenues. Ainsi, le mouvement MeToo a atteint des sphères politiques importantes, notamment au sein de l’affaire Quatennens. De même, la politique peut parfois s’emparer de sujets autrefois cloisonnés à d’autres sphères, comme c’est le cas dans le milieu de la culture où de nombreuses actrices se mobilisent politiquement. Cependant les modes de revendication classiques ne disparaissent pas pour autant. Ainsi, si l’opposition à la réforme des retraites s’est remarquée au sein de nouvelles sphères comme la culture ou les réseaux sociaux, cette opposition a principalement été marquée par de nombreuses et vastes manifestations dans les rues des grandes villes de France.
Le sport peut également devenir un terrain politique, notamment sous l’égide de la culture, ce qui fut bien le cas lors de l’annonce des Jeux olympiques de Paris. Des tensions avaient alors eu lieu entre ceux soutenant l’organisation olympiques, notamment en raison du centenaire et d’une recherche de dynamisme parisien, et ceux préférant accueillir l’Exposition universelle de 2025. Le e collectif « Non au Jo 2024 à Paris » avaient notamment, après l’attribution de l’organisation olympique à la France, demandé à ce que soit tenu un référendum, compte tenu de tous les enjeux sociétaux de logement et de transports de les jeux impliquaient. Il s’agit donc d’une revendication éminemment politique, ce qui est tout de même rare dans le sport. Certains mettent derrière ces JO des enjeux qui relèvent indéniablement de la sphère politique. Ils y voient donc un risque écologique, financier et notamment de gentrification. Cependant, d’autres soutiennent que le sport a tendance à dépasser les clivages politiques et qu’il constitue une sphère où la politique tend à s’effacer.
Cependant, ce refus quant à la politisation n’a pas toujours été la norme mais est le fruit d’une émancipation qui s’opère tout au long du XXè siècle. Avant cela, l’Église et d’autres organisations se disputaient la gestion des organisations sportives. Le fondateur du club Red Star en 1897 est l’un des premiers à proposer de quitter ces sphères pour défendre l’idée de l’autonomie du sport. Ce mouvement, peu à peu, a fait émerger les fédérations disciplinaires qui sont donc spécialisées dans une discipline sportive exclusivement, faisant progressivement accepter l’idée que le sport est indépendant. Cependant, certains organisations sportives ont tendance à parfois se comporter comme des organisations politiques. Le sociologue Jacques de France avait ainsi estimé que la FIFA était devenue une arène internationale où différents enjeux, notamment financiers, se déploient. De plus, les organisations sportives restent très dépendantes, notamment économiquement, des Etats mais aussi des grandes multinationales en raison du sponsoring. Le sport peut également être l’objet d’une instrumentalisation politique. Jean Marie Lepen avait ainsi créé une forte médiatisation par sa critique de la composition ethnique de l’équipe de France.
Le caractère politique de l’art fait lui aussi parfois débat. Alors que certains estimaient que le projet d’« empaquetage » de l’Arc de triomphe faisait amplement partie de la vie politique, Roselyne Bachelot avait défendu la thèse opposé, ce qui paraît paradoxale du fait de sa position alors de ministre de la culture.
Dans le milieu du cinéma, lors de la remise d’un prix à Roman Polanski, une actrice quitta la salle, revendiquant que le cinéma devait changer quant aux questions féministes actuelles. D’autres ont revendiqué que le cinéma devait rester un espace hermétique aux considérations politiques. La remise d’un prix au cinéma, qui s’accompagne d’un discours de la personne récompensée, fait également généralement l’objet d’une revendication, que ce soit à l’égard de la situation des femmes, des plus pauvres, de certains situations internationales, ou encore des agriculteurs, selon les sensibilités de chaque récompensé.
Ainsi, si chacun débat de si tel sphère est politisé ou non, d’autres revendique que tout, sans exception, est politisé, car rien ne peut échapper à la politique qui nous entoure. Ainsi, pour Michel Édouard Leclerc, le simple geste de faire ses courses est un acte politique.
Afin de caractériser ce qui devient ou non politique, il faut mener un travail sociologique. Il est ainsi possible de remarquer que certains objets deviennent un problème public. C’est ainsi le cas du tabagisme dans l’espace public qui est devenu un enjeux de santé publique. Il est également important de comprendre qu’un fait social est fortement imprégné de représentations collectives à la fois diffusées par des acteurs politiques mais aussi par des acteurs extérieures. Ainsi, au début du XXè, le lobby du vin avait réussi à convaincre que cette boisson était un symbole de virilité. Cependant, en 1954 Pierre Mendes France crée le comité sur l’alcoolisme et remplace deux ans plus tard à l’école le verre de vin par un verre de lait. L’idée que l’alcool est néfaste pour les enfants se développe et Mitterrand étend cette interdiction aux lycées. Cet question d’alcoolisme est ainsi devenu un grand problème public du fait d’études scientifiques dont la sphère politique s’est emparée. Il s’agit donc d’une lutte qui se fait d’abord en dehors des structures politiques avant de faire l’objet de décisions étatiques.
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