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Diderot, La Religieuse

Analyse sectorielle : Diderot, La Religieuse. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Mai 2023  •  Analyse sectorielle  •  5 780 Mots (24 Pages)  •  406 Vues

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EL n°9 : Diderot, La Religieuse.

  • Diderot, figure clé du XVIII, un des chefs de file des Lumières (1713-1784)
  • Maître d’œuvre de l’Encyclopédie qu’il défend sur tous les fronts pendant 15 ans avec le mathématicien d’Alembert
  • Un intellectuel à la pensée audacieuse, qui lui vaudra d’être emprisonné à plusieurs reprises

 défenseur à la fois de la raison, de la rigueur méthodique, et des droits de la sensibilité et de la nature : l’homme est à la fois un cerveau et un cœur, il raisonne et il a des désirs, des passions.

       pensée matérialiste : affirme que Dieu n’est pas nécessaire à l’apparition et la diversification de la vie. (Lettre sur les Aveugles)

  • dans le roman la Religieuse (1760) il s’inspire d’une histoire réelle pour critiquer la vie monastique, qui brime la nature humaine et dénonce les impostures de la religion.

-publié une première fois dans la Correspondance littéraire, de Grimm (ami de Diderot) en 1780 puis, de façon posthume en 1797.

- récit fictif à la première personne d’une jeune fille, Suzanne, enfermée contre son gré dans un couvent et ayant prononcé ses vœux religieux sous la contrainte.

http://demain-lecole.over-blog.com/2019/11/coup-de-coeur.denis-diderot.html

https://www.youtube.com/watch?v=TvsXEWZFlaw

- origine du roman : une plaisanterie imaginée par Diderot et Grimm à l’intention d’un ami, le marquis de Croismare, pour le faire revenir à Paris après une très longue absence

=> le récit se présente (comme souvent à cette époque) comme un mémoire écrit par Suzanne, et adressé au marquis, qui tombe dans le piège et ne doute pas une seconde de la véracité de l’histoire  : il s’intéresse tellement à cette religieuse fictive, mais vraisemblable, qu’il rentre à Paris pour solliciter le parlement de Paris en faveur de la jeune fille, sans même vérifier qu’elle existe !  

- ce roman polémique constitue une violente satire du monde des couvents et eut des retentissements importants : les historiens pensent qu’il a contribué à  l’anti cléricalisme révolutionnaire et à l’effondrement du monde conventuel pendant la Révolution française.

  • Situation

Après avoir confirmé ses vœux sous la contrainte parce qu’elle a à la fois été trompée et contrainte, Suzanne perd successivement ses parents et la supérieure du couvent avec laquelle elle s’était liée d’amitié.

Elle écrit alors un mémoire qui contient en abrégé tout ce qu’elle écrira par la suite au marquis de Croismare.(sorte de mise en abyme du roman lui-même)

Mais elle est surprise par les autres religieuses et  accusée d’avoir écrit contre le couvent.

         ,

On montrera l’efficacité polémique de cet extrait, qui constitue une des plus violentes charges du roman contre le système conventuel.

La supérieure, immobile, me regardait et me disait : « Donne tes papiers, malheureuse, ou révèle ce qu’ils contenaient.

– Madame, lui disaient-elles1, ne les lui demandez plus, vous êtes trop bonne ; vous ne la connaissez pas ; c’est une âme indocile, dont on ne peut venir à bout que par des moyens extrêmes : c’est elle qui vous y porte ; tant pis pour elle.

– Ma chère mère2, lui disais-je, je n’ai rien fait qui puisse offenser ni Dieu, ni les hommes, je vous le jure.

Ce n’est pas là le serment que je veux.

Elle aura écrit contre vous, contre nous, quelque mémoire au grand vicaire, à l’archevêque ; Dieu sait comme elle aura peint l’intérieur de la maison ; on croit aisément le mal. Madame, il faut disposer de cette créature, si vous ne voulez pas qu’elle dispose de nous. »

La supérieure ajouta : « Sœur Suzanne, voyez... »

Je me levai brusquement, et je lui dis : « Madame, j’ai tout vu ; je sens que je me perds ; mais un moment plus tôt ou plus tard ne vaut pas la peine d’y penser. Faites de moi ce qu’il vous plaira ; écoutez leur fureur, consommez votre injustice... » 

Et à l’instant je leur tendis les bras.

Le premier mouvement relate l’interrogatoire de Suzanne, d’abord victime de violence verbale de la part de la supérieure et des autres religieuses.

La succession des répliques au discours direct souligne la solitude et l’impuissance de Suzanne face à la supérieure, encouragée à sévir par les autres religieuses.

  • la supérieure cherche à l’intimider en jouant de son autorité :

                -par son attitude : regard qu’on imagine accusateur du fait de son immobilité

                -par son discours : apostrophe péjorative « malheureuse » ; tournures à l’impératif ; phrase négative cassante où elle réaffirme ses exigences (« je veux »)

  • les deux répliques des autres religieuses, plus longues, sont constituées de propositions souvent brèves juxtaposées : la parataxe, de même que les tournures présentatives répétées « c’est une âme », « c’est elle »  mettent en valeur leur insistance pour accabler Suzanne et persuader la Supérieure de la punir.  

-elles commencent par flatter sa générosité tout en soulignant son aveuglement : « vous êtes trop bonne ».

-elles humilient Suzanne et la déshumanisent, en parlant d’elle à la 3e personne, comme si elle n’était pas présente, comme s’il s’agissait d’un animal ou d’un objet ;

- elles accusent Suzanne d’avoir dit du »mal » du couvent, mais sans preuve, à partir d’hypothèses non vérifiées : c’est ce qu’expriment l’emploi du futur antérieur, le déterminant indéfini « quelque mémoire » et la formule « Dieu sait comme » dont on sent bien la portée satirique : Diderot se moque de ces religieuses qui invoquent Dieu pour justifier leur malhonnêteté intellectuelle.

- elles la présentent comme un danger pour leur communauté, qu’il faut absolument mettre hors d’état de nuire.

        les périphrases péjoratives « âme indocile » et surtout « cette créature », font de Suzanne une espèce de monstre, une figure diabolique.

        La proposition « vous ne la connaissez pas » souligne ce qu’elle peut avoir de menaçant et d’insidieux.

        L’utilisation du pronom « vous » puis du collectif « nous » opposé au pronom « elle » fait de Suzanne une espèce de paria, qui met en péril la communauté toute entière

        Le danger vient du fait, pour les religieuses, que l’être humain est naïf et facilement impressionnable par le vice : « on croit aisément le mal » ; ici le mal peut désigner « le mal » que Suzanne aurait dit du couvent, mais aussi, par métonymie, Suzanne elle-même.

-elles pressent donc la supérieure de sévir contre Suzanne en multipliant les tournures injonctives (impératif ; négation restrictive « dont on ne peut venir à bout que » ; tournure impersonnelle « il faut »)

        =>Les expressions « venir à bout », « moyens extrêmes » ne précisent pas la nature des sanctions requises contre Suzanne mais suggèrent très clairement qu’elles doivent être très sévères.

        => la Supérieure doit avoir d’autant meilleure conscience que la supposée perversité de Suzanne ne saurait être neutralisée autrement et qu’elle en portera l’entière responsabilité : c’est ce que souligne ici la répétition du pronom « elle » : «c’est elle qui vous y porte ; tant pis pour elle. »

  • la répétition en polyptote du  verbe « disposer » (signifiant « exercer son droit de propriété sur ») et la prop circonstancielle hypothétique  « si vous ne voulez pas … » soulignent encore la menace que représente Suzanne, à laquelle on ne peut répondre que par une menace équivalente (sorte de loi du Talion « œil pour œil, dent pour dent »)

         

  • Face à ce mur hostile formé par la Supérieure et les autres religieuses, Suzanne est réduite à l’impuissance.

-la supérieure reste sourde à la politesse affectueuse dont elle fait preuve par l’apostrophe « ma chère mère », à ses protestations d’innocence.

NB : le serment de Suzanne, objectivement sincère et juste, alimente la portée polémique du passage en soulignant déjà l’injustice de l’acharnement qu’elle s’apprête à subir : dans l’ensemble de  l’extrait, Suzanne est la seule à rappeler les valeurs que sont censées honorer les religieuses : le respect de Dieu au service du salut des hommes. La Supérieure n’a que faire de ce serment « là », qui devrait cependant lui suffire : ce qu’elle « veut », c’est la garantie que les mauvais traitements dont les novices sont victimes ne soient pas ébruités. 

-l’acharnement des Religieuses a raison de l’abnégation de Suzanne, qui renonce à obtenir une quelconque indulgence : elle semble se résigner au châtiment qui l’attend (« faites de moi ce qu’il vous plaira ») et tend elle-même les bras en signe d’abandon.

-Mais la brutalité de sa réaction exprime en même temps le sentiment de révolte qui l’habite face à l’injustice dont elle est victime.

        =>elle coupe la parole à la Supérieure en se levant brusquement de sa chaise. La locution temporelle « et à l’instant » souligne le caractère précipité, instinctif de sa réaction.

        =>elle fait amèrement état de son sentiment d’impuissance : « j’ai tout vu ; je sens que je me perds » ; quoi qu’elle puisse dire ou faire, elle sait qu’elle sera châtiée : il lui semble donc vain de continuer à se défendre : elle préfère écourter cet interrogatoire aussi inutile qu’humiliant.

        =>la phrase où elle s’en remet aux volontés de la Supérieure est particulièrement agressive du fait de l’accumulation des trois tournures à l’impératif :

                l’expression « ce qu’il vous plaira » dénonce à la fois l’arbitraire du châtiment qu’elle s’attend à subir, mais aussi sa cruauté.

                de même, le parallélisme des deux propositions « écoutez leur fureur, consommez votre injustice » renvoie violemment dos à dos l’inhumanité des religieuses et l’iniquité de la mère Supérieure.

Ses compagnes s’en saisirent. On m’arracha mon voile ; on me dépouilla sans pudeur. On trouva sur mon sein un petit portrait de mon ancienne supérieure ; on s’en saisit ; je suppliai qu’on me permît de le baiser encore une fois ; on me refusa. On me jeta une chemise, on m’ôta mes bas, on me couvrit d’un sac, et l’on me conduisit, la tête et les pieds nus, à travers les corridors. Je criais, j’appelais à mon secours ; mais on avait sonné la cloche pour avertir que personne ne parût. J’invoquais le ciel, j’étais à terre, et l’on me traînait. Quand j’arrivai au bas des escaliers, j’avais les pieds ensanglantés et les jambes meurtries ; j’étais dans un état à toucher des âmes de bronze. Cependant l’on ouvrit avec de grosses clefs la porte d’un petit lieu souterrain, obscur, où l’on me jeta sur une natte que l’humidité avait à demi pourrie.Là, je trouvai un morceau de pain noir et une cruche d’eau avec quelques vaisseaux3 nécessaires et grossiers .

La natte roulée par un bout formait un oreiller ; il y avait, sur un bloc de pierre, une tête de mort, avec un crucifix de bois.

Cependant l’on ouvrit avec de grosses clefs la porte d’un petit lieu souterrain, obscur, où l’on me jeta sur une natte que l’humidité avait à demi pourrie. Là, je trouvai un morceau de pain noir et une cruche d’eau avec quelques vaisseaux3 nécessaires et grossiers.

La natte roulée par un bout formait un oreiller ; il y avait, sur un bloc de pierre, une tête de mort, avec un crucifix de bois.

Dans le deuxième mouvement, Suzanne décrit une véritable scène de torture, en soulignant la violence physique avec laquelle elle est conduite jusqu’au cachot où elle sera enfermée.

  • La brutalité des religieuses est d’abord mise en relief par la juxtaposition en parataxe de propositions brèves au passé simple.

  • La répétition du verbe « s’en saisir » et celle du verbe « jeter » soulignent la violence de leur gestes : Suzanne est traitée comme un objet qu’on manipule brutalement (« on me jeta une chemise » => « on me jeta sur une natte ») ; (elles se « saisissent » de son bras, puis du petit portrait)
  • L’anaphore du pronom « on » immédiatement suivi du pronom de la 1ère personne « me » met en valeur la persécution dont Suzanne est victime, martyrisée par un groupe indistinct de religieuses, incarnation de la violence contraignante du système conventuel. C’est ce que suggère aussi l’accumulation « on me jeta, on m’ôta, on me couvrit et on me conduisit ».
  • Diderot insiste sur la manière dont les religieuses humilient Suzanne, en lui arrachant sa dignité, en contradiction complète avec les valeurs sacrées qu’elles sont censées représenter : de nombreux verbes évoquent l’action de retirer, de confisquer : Suzanne privée de son voile, est ensuite mise à nu jusqu’au « sein » (« on me dépouilla sans pudeur », « on m’ôta mes bas »), couverte d’un sac, contrainte de marcher pieds nus, trainée à terre.
  • Les conséquences de ces mauvais traitements sont décrits de façon réaliste : Suzanne est couverte de sang et d’hématomes.

=>on constate en outre qu’elle est progressivement réduite au silence : ses suppliques se transforment en cris d’appel au secours,  jusqu’à ce qu’elle soit réduite au silence.

  • Tout au long de cette scène de torture,  Suzanne essaie en vain d’en appeler à l’humanité des religieuses. Le récit progresse suivant une succession de frustrations infligées à Suzanne, exprimées soit par des asyndètes, soit par des connecteurs d’opposition

-ses compagnes restent sourdes à ses suppliques pour pouvoir embrasser le portrait de son ancienne supérieure : la proposition brève « on me refusa » met en valeur leur fin de non-recevoir.

-les appels à l’aide sont étouffés par les cloches qui sont sonnées au même moment par d’autres persécuteurs anonymes.

NB : la prop inf de but « pour avertir que personne ne parût » confirme que Suzanne fait l’objet d’un châtiment concerté, organisé, qui ligue tout le couvent contre elle et l’enfonce dans la solitude : elle ne peut espérer aucune marque de solidarité.

  • Même le secours de Dieu lui est symboliquement refusé, comme le suggère l’antithèse : « j’invoquais le ciel, j’étais à terre ».
  • Enfin, l’état lamentable dans laquelle elle parvient « au bas de l’escalier » ne semble provoquer aucune compassion. La périphrase imagée « un état à toucher des âmes de bronze » est suivie de l’adverbe d’opposition « cependant » : les religieuses semblent donc dénuées de toute humanité.

  • La description du lieu dans lequel est jetée brutalement Suzanne révèle au lecteur le châtiment qui lui est réservé par la Supérieure : humiliée, brutalisée comme une chose, elle est enfermée dans un cachot étroit, sombre, inconfortable et insalubre.

-l’antithèse formée par les deux GN « grosses clefs » et « petit lieu souterrain » traduit l’épouvante de Suzanne, qui découvre au fur et à mesure le sort qui lui est réservé.

-la tête de mort et le crucifix posés sur un bloc de pierre évoquent les représentations picturales de « vanités », mais sans rien qui puisse rappeler les douceurs de la vie. Cette mise en scène macabre a évidemment pour but d’épouvanter Suzanne : c’est donc à une sorte de châtiment infernal auquel est condamnée, dans le but de l’éprouver autant physiquement que psychologiquement voire spirituellement.  

Mon premier mouvement fut de me détruire ; je portai mes mains à ma gorge ; je déchirai mon vêtement avec mes dents ; je poussai des cris affreux ; je hurlai comme une bête féroce ; je me frappai la tête contre les murs ; je me mis toute en sang ; je cherchai à me détruire jusqu’à ce que les forces me manquassent, ce qui ne tarda pas. C’est là que j’ai passé trois jours ; je m’y croyais pour toute ma vie. Tous les matins une de mes exécutrices venait, et me disait : « Obéissez à notre supérieure, et vous sortirez d’ici.

– Je n’ai rien fait, je ne sais ce qu’on me demande. Ah ! sœur Saint-Clément, il est un Dieu... »

Le troisième jour, sur les neuf heures du soir, on ouvrit la porte ; c’étaient les mêmes religieuses qui m’avaient conduite. Après l’éloge des bontés de notre supérieure, elles m’annoncèrent qu’elle me faisait grâce, et qu’on allait me mettre en liberté. « Il est trop tard, leur dis-je, laissez-moi ici, je veux y mourir. »

Le dernier mouvement détaille les conséquences de ces violences faites sur Suzanne, qui, par désespoir, retourne cette brutalité contre elle-même.

  • Ces sévices transforment Suzanne en une espèce d’animal affolé qui cherche instinctivement à s’anéantir.
  • À l’accumulation des actions brutales des religieuses dans le mouvement précédent répond maintenant celle des gestes violemment désespérés  de Suzanne.
  • Déshumanisée par les humiliations subies, elle se conduit comme un animal blessé et furieux.
  • En réalité, elle ne fait que poursuivre avec une plus grande brutalité encore le processus de destruction déjà commencé par les religieuses qui lui ont auparavant arraché ses vêtements religieux, meurtri les pieds jusqu’au sang, et traînée à terre jusqu’à l’épuisement.

  • Physiquement anéantie, Suzanne fait cependant preuve d’une grande résistance morale face à celles qu’elle appelle ses « exécutrices » (terme polémique qui présente les Religieuses comme des bourreaux)

-elle refuse de céder au chantage qui lui est infligé trois jours durant, alors même qu’elle est persuadée de ne jamais sortir de son cachot. L’utilisation de l’imparfait itératif et le GN « tous les matins » souligne sa résistance.

-elle s’en tient aux mêmes protestations d’innocence qu’au début de l’extrait tout en essayant de ramener la sœur St Clément à des sentiments chrétiens…

NB : on remarque que Suzanne est la seule, ironiquement, à invoquer la grandeur de Dieu dans tout l’extrait.

  • La fin de l’extrait confirme la portée polémique du récit.

-l’éloge de la supérieure par les religieuses est évidemment ironiquement paradoxal : les mots « bontés » et l’expression « faire grâce » sont incompatibles avec les sévices que Suzanne vient de subir. Diderot fait ici la satire le l’hypocrite mauvaise foi des religieuses.

- même si Suzanne n’a pas cédé, elle est détruite, anéantie : il ne lui reste de cette sanction que le désir de mourir, ce qui désavoue clairement les méthodes coercitives de ce couvent.

=> les trois propositions brèves juxtaposées au présent, la tournure à l’impératif, le verbe de volonté « je veux » font écho cependant au premier mouvement du texte et aux discours autoritaires de la Supérieure : Diderot met ainsi en valeur la force de caractère de Suzanne, qui fait éclater au grand jour l’inhumanité de cette congrégation religieuse.

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