En France, dans les années à venir, pourquoi le sport est-il utilisé à des fins politiques plus que d’habitude ?

En France, dans les années à venir, pourquoi le sport sera utilisé à des fins politiques plus que d’habitude ?

 De quelle manière ?

Au XXIe siècle, le sport est devenu une entreprise très contestée et paradoxale. Les défenseurs du sport affirment qu'il rassemble les gens et les communautés et qu'il a une valeur éducative, morale et sociale importante. D'autres, un peu plus sceptiques, affirment qu'il est une source de division, un créateur de conflits, un outil du secteur corporatif privilégié et l'auteur d'inégalités et d'injustices. Elle est exploitée par divers systèmes politiques afin d'atteindre des objectifs gouvernementaux. Si ces dichotomies existent et continuent de façonner, de modifier et de changer le sport, l'ensemble de la construction sociale du sport est entré dans une période de transformation rapide influencée par des facteurs économiques, technologiques, culturels et politiques.

Le sport subit une transformation spectaculaire, passant "de la diversion à la consommation, du spectacle à l'au-delà, où les événements et les équipes sportives sont devenues des véhicules pour promouvoir des stratégies de croissance, d'investissement, l'accumulation de capital, le succès politique national et les sites de solidification et de régénération de l'identité nationale ou régionale".

Alors que divers systèmes politiques utilisent le sport comme un moyen d'atteindre des objectifs politiques nationaux, le sport est devenu une industrie mondialisée où la priorité est donnée aux impératifs économiques et aux formes dominantes de culture. D'un point de vue économique, la philosophie néolibérale du marché libre, qui met l'accent sur le libre-échange, a entraîné la marchandisation du sport et de l'athlète. Ici, les biens et les services (événements, athlètes, marchandises et médias) sont contractés et échangés à l'échelle mondiale. D'un point de vue culturel, la mondialisation (" le flux et les processus multidirectionnels de capitaux, de produits du marché et d'images entre les cultures ", a vu les pratiques culturelles du sport, appartenant généralement à l'Occident ou aux puissances impériales, gagner en domination et se voir accorder des privilèges, par exemple en privilégiant les formes occidentales de sport, et l'adoption d'une couverture médiatique à orientation commerciale de style américain pour la diffusion du sport à l'échelle mondiale.

En France, les politiques sportives se caractérisent par une trajectoire spécifique due en partie au rôle central joué historiquement par l'Etat. La structuration initiale des politiques publiques du sport va de 1919 à 1939. En l'espace de deux décennies, de nouvelles représentations de l'action publique se dessinent et s'affirment autour du thème du sport, en lien avec le projet d'une société moderne et démocratique. Depuis la Libération jusqu'à aujourd'hui, on assiste à une complexification des politiques sportives, ponctuée de lois successives régissant le sport. Dans un premier temps, la transformation des modes d'action de l'Etat, l'engagement des collectivités locales (principalement urbaines), la question de l'adossement du sport à un service ministériel et l'affirmation progressive d'un système de référence partagé sont les facteurs les plus déterminants. Aujourd'hui, la logique contractuelle engagée par l'Etat (ses administrations) et les fédérations sportives tend à produire un modèle -propre à la France -.

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