Stop au sexisme décomplexé dans le monde de l’audiovisuel

Stop au sexisme décomplexé dans le monde de l’audiovisuel

Entendu à la radio l’année dernière : « Pourquoi n’appelons-nous pas la galette des rois la galette des reines, puisque ce sont les femmes qui la préparent, la cuisent et la servent ».  Vu à la télévision ces dernières années, une femme se faire embrasser les seins de force, une chroniqueuse obligée de toucher le sexe d’un présentateur mais aussi des acteurs de la vie politique, économique, chroniqueurs et des personnalités de téléréalité accusés d’abus sexuels.

Je représente l’Association de Lutte contre le Sexisme dans l’Audiovisuel et nous appelons à une prise de conscience et de mesures afin de lutter contre ce sexisme décomplexé à la télévision ainsi qu’à la radio. Nous demandons au CSA de renforcer son rôle en matière de lutte contre le sexisme dans les programmes audiovisuels et de s’interroger sur la question de la représentation et de la place des femmes dans les médias français. 

D’après Sylvie Cromer, sociologue de profession : « Tout système de représentation est aussi un système de valeurs. Il est important de souligner que les représentations ne sont pas le reflet de l’état de la réalité́, mais donnent à voir une mise en forme, voire une mise en ordre de la réalité́, visant non seulement à expliciter un ordre social établi, mais aussi à le légitimer. » Comment expliquer alors que la place et l’image de la femme à la fois à la radio et à la télévision ne correspond absolument pas à leur rôle et à leur place dans notre société ?

Pour faire un rapide état des lieux de la situation, à l’heure actuelle, la part des femmes présentes en télévision et à la radio est de 39% mais elle passe très rapidement à 29% aux heures de forte audience. Le nombre de femmes invitées politiques en télévision est de 27% mais elles sont bien évidemment sollicitées à 40% pour des sujets de santé ou des sujets people. Dire qu’il y a encore très peu de temps en radio, le caractère jugé aigu de la voix des femmes constituait un argument suffisant pour justifier cette faible représentation. Lorsqu’elle est présente en télévision, la femme se doit d’être agréable à regarder. Ses compétences et ses propos vont bien évidemment passer au second plan face à l’importance de son apparence physique, de son âge et de sa situation familiale. Prenons l’exemple des présentatrices télé dont l’apparence doit très souvent être à l’image des normes de beauté de notre société occidentale. 

Si vous ne saisissez pas encore mon propos, allumez simplement votre télévision à l’heure de nos programmes de téléréalité préférés et appréciez les stéréotypes véhiculés à la fois à l’égard des hommes et des femmes mais également la manière avec laquelle ses dernières sont dénigrées et insultées fréquemment. 

Ce constat ne peut plus être une banalité. Les programmes audiovisuels ont une réelle responsabilité

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