Sociologie générale
Étude de cas : Sociologie générale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Delena9o • 2 Avril 2013 • Étude de cas • 4 707 Mots (19 Pages) • 682 Vues
Sociologie générale
Introduction
I Qu’est-ce que la sociologie
Définition : R. Aron a dit : « Le seul accord qui subsistait entre les sociologues portait sur la difficulté à définir la sociologie. »
1) Des objets d’études
On peut dire de manière très générale que la sociologie c’est l’étude et la compréhension de la réalité sociale qui peut être macro, dans ses dimensions globales (la société), la famille, l’école, les entreprises, l’armée. Ce sont tous des institutions, des collectifs. C’est aussi l’étude de la réalité sociale dans ses dimensions particulières (l’individu). Par exemple on va se focaliser sur les relations parents-enfants. C’est donc plus une approche micro.
C’est une définition consensuelle, très générale, insatisfaisante.
2) Une démarche spécifique
Comme toute discipline elle n’a pas d’objet propre. C’est le sociologue qui construit son objet selon une démarche spécifique : - on a tout d’abord un questionnement qui se met en place
- on a ensuite une méthodologie
- enfin on a une grille de lecture, une grille d’interprétation de théories
C’est cette démarche qui fonde la sociologie en discipline autonome et qui propose une interprétation originale des faits observés.
- En sociologie (comme dans toute discipline) la réalité n’a jamais l’initiative, les faits sociaux ne sont pas immédiatement compréhensibles.
« Interpréter » :
* « Le sociologue cherche toujours à mettre de la cohérence dans le foisonnement de la réalité » (D. Schnapper).
* « Le sociologue cherche toujours à proposer une reconstruction interprétative de la réalité » (J-C Passeron).
- La sociologie propose toujours une interprétation des faits
3) Une attitude compréhensive
Les connaissances sont importantes mais pas suffisantes car la sociologie est une attitude de compréhension ou une posture d’esprit.
• Qu’est-ce-que comprendre ?
*Pour comprendre il faut prendre ses distances sur les idées reçues, les préjugées
*L’écoute est très importante
*Spinoza disait « Ne pas déplorer, ne pas rire, ne pas juger mais comprendre »
Candide, ou l’Optimiste de Voltaire c’était surtout savoir lire des étrangetés, se laisser surprendre sans émettre de jugement d’un point de vue supérieur. Et c’était également ne pas ‘enfermer dans ces représentations, préjugés, qui sont de véritables obstacles à la connaissance, à l’apprentissage de savoirs nouveaux.
• En sociologie tout phénomène social est appréhendé comme une construction dont il faut reconstituer la dynamique contre « l’illusion naturaliste », c’est-à-dire qu’on refuse de considérer les phénomènes sociaux étant évident et donc tout de suite compréhensible.
Exemple : la notion de travail, l’adolescence ou le genre (féminin ou masculin) vont nous démontrer que la représentation qu’on en a aujourd’hui n’est pas universelle.
- Le travail n’est pas une catégorie invariante. Des significations différentes selon les époques et les lieux sont visibles. Aujourd’hui on considère que le travail est une valeur centrale donc, d’un point de vue de l’existence de l’identité sociale et individuelle le travail est essentiel. Selon les époques, on passe du travail méprisé au travail valorisé. Ceux qui travaillaient auparavant c’étaient les esclaves, les femmes, les voyageurs étrangers. On a le passage du mépris à sa valorisation car pour l’élite chrétienne ne pas travailler c’était l’oisiveté. Le travail va donc prendre une autre signification pour arriver à un autre vecteur central. Selon les lieux : toutes les sociétés ne sont pas organisées autour du travail.
- L’adolescence n’est pas un âge de la vie systématique sur toute la planète. L’adolescence en tant qu’âge de la vie n’a pas toujours existé en France. Sa diffusion est liée à l’éducation extrafamiliale. On met en évidence deux épisodes au fondement de l’âge de la vie, des événements qui ont participés à sa construction : * de l’obligation scolaire cf Lois Ferry (1881 : l’école est gratuite ; 1882 : l’école devient obligatoire et laïque ; 1886 : laïcité des enseignants à l’école). A cette époque, il y a bien l’obligation scolaire mais la scolarité est plutôt brève et irrégulière : en effet, on y entre 7 ans et on en sort à 12 ans. Dans les campagnes beaucoup d’enfants, pendant la haute saison, allaient participer aux travaux. De 12 ans en 1936 on passe à 14 ans, puis en 1959 on passe à 16 ans. Cela sera véritablement respecter quelques années plus tard en 1963 (avec notamment les réformes d’Herpoint en 1967).
* ... à l’explosion scolaire. Pierre Bourdieu a dit : « L’adolescent est pourvu d’un statut, il est lycéen ou apprenti. Une partie des jeunes (biologiquement) qui jusque là n’avait pas accès à l’adolescence a découvert ce statut temporaire mi-enfant, mi-adulte. Les enfants sont placés dans cette position pendant un temps relativement long à l’âge où, auparavant, ils auraient été au travail. Pour si courte et si superficielle qu’elle ait pu être, cette expérience est décisive car elle suffit à provoquer une rupture avec le cela va de soi ».
- Le genre. Le sexe va être différencié du genre (féminin ou masculin). La théorie du genre distingue l’identité sexuelle biologique du genre et insiste sur la construction sociale et culturelle de l’identité féminine et masculine. Il y a eu une polémique concernant les manuels de SVT, qui distinguent clairement d’un côté l’identité sexuelle et les rôles sexuels (S. de Beauvoir : « on ne nait pas femme, on le devient »), et de l’autre l’orientation sexuelle, soit la sexualité.
Le travail, l’adolescence, la vieillesse, le genre, la virilité, la féminité sont des phénomènes contingents (ils peuvent exister ou non selon le ton, les époques ou les espaces).
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