Les riches font-ils le bonheur de tous?
Fiche : Les riches font-ils le bonheur de tous?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marka Razz • 4 Avril 2016 • Fiche • 1 226 Mots (5 Pages) • 975 Vues
RAZANAMPARANY Marka
[pic 1]SOCIOLOGIE
Année universitaire 2014-2015 L1 ISIC
Zygmunt Bauman est considéré comme l’un des grands sociologues actuels. Il est le théoricien de la «modernité liquide». Né d’une famille juive à Poznan le 19 novembre 1925, il s’est réfugié en URSS après l’invasion de la Pologne par les nazis. Il a combattu dans une unité militaire soviétique en tant que marxiste, et a par la suite occupé la fonction de commissaire politique. Il revient ensuite à Varsovie et enseigne la philosophie et la sociologie. En mars 1968, il est contraint à quitter son pays suite à une menace antisémite, et émigre en Israël, puis en Angleterre où il acquiert la nationalité britannique. En 1971 il rejoint l’université de Leeds. Il a beaucoup critiqué la modernité à travers le totalitarisme, la Shoah et la mondialisation. En 1998, il lance sa métaphore de la « société liquide », où l’unique référence est l’individu intégré par son acte de consommation.
Dans Les riches font-ils le bonheur de tous ? Bauman défend une thèse : «La richesse amassée au sommet de la société n’a absolument pas "ruisselé" sur les niveaux inférieurs. Elle ne nous a pas rendus plus riches, ni plus heureux, ni plus sûrs, ni plus confiants dans notre avenir et l’avenir de nos enfants»[1]. On peut d’ailleurs s’attarder un instant sur la couverture du livre, qui illustre bien la thèse de son auteur, en mettant en évidence une certaine différence hiérarchique entre les verres, allant du gobelet banal en métal à la flûte à champagne, cette dernière pouvant être considérée ici comme un symbole de l’aisance matérielle. Depuis la crise financière de 2007, les plus riches, en plus de provoquer «la dégradation des "classes moyennes" en "précariat"»[2], ont failli à leur rôle de garant de l’accroissement du bien matériel. Comment peut-on encore tolérer ces failles sociales entravant l’unicité du « peuple » ? L’auteur met en avant, parmi d’autres explications, la persistance des « principes d’injustice »[3] considérés comme des évidences, à savoir : « la croissance économique […] ; l’augmentation perpétuelle de la consommation […] ; [l’aspect naturel de] l’inégalité des hommes ; [et] la rivalité »[4].
Zygmunt Bauman se contentera ici de contester ces mythes et d’appeler à la réflexion afin de dénoncer l’effet néfaste de la consommation de masse sur la démocratie. Pour cela, il se réfèrera à différentes personnalités telles que Canetti, Descartes, Lansley, Thatcher…
Synthèse
Pourquoi tolérons-nous l’inégalité ? Questionnement faisant office de titre au deuxième chapitre de l’œuvre, et auquel Bauman apporte une réponse nous révélant que la perpétuation de notre malheur collectif est due à de fausses croyances, selon lesquelles les inégalités auraient des effets positifs. Parmi ces croyances se trouvent l’idée que l’élitisme est efficace, et le caractère normal et nécessaire de l’exclusion. Il existe d’autres croyances contribuant à l’absence de contestation des inégalités. Nous parlons ici du culte de la croissance économique, de l’association étroite entre consommation et bonheur, de la naturalisation des inégalités entre les hommes et de la nécessité de la compétition afin de garantir la justice et l’ordre social.
Le désir fondamental de l’homme est d’aimer et d’être aimé, c’est à travers cette idée de Jonathan Franzen, un romancier américain, que Bauman introduit la notion de consommation dans son analyse. Elle serait une source d’amour idéale pour l’Homme étant donné qu’elle n’implique aucune réciprocité, contrairement aux relations humaines : les appareils électroniques en sont une parfaite illustration, et induit une compétition constante entre les individus. Compétition se traduisant par une distribution inégale des richesses, mais qui reste acceptée comme étant un fait inévitable.
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