Sociologie de l'immigration
Analyse sectorielle : Sociologie de l'immigration. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gaetane85 • 21 Février 2018 • Analyse sectorielle • 9 924 Mots (40 Pages) • 1 135 Vues
SOCIOLOGIE DE L’IMMIGRATION
22.1.2018
thibaut.menoux@univ-nantes.fr
Bureau F 215
INTRODUCTION
L’immigration, un objet illégitime des sciences sociales ?
Pourquoi l’histoire de l’immigration dans le cadre français des sciences sociales a-t’il mit autant de temps à être étudié ?
Quels sont les signes de l’institutionnalisation de sous-champ de la sociologie ?
Institution : un système de relations sociales qui est caractérisé par une certaine stabilité dans le temps.
Institutionnalisation : un processus de création d’une institution, un système de relations sociales (cours de socio de l’immigration etc…).
- Objectivation de l’institution qu’est la socio de l’immigration : illustrer par des faits concrets, tangibles, mesurables.
- Retour historique,
- Travaux, articles, ouvrages, manuels sur la question de l’immigration,
- Associations professionnelles – Association Française de Sociologie,
- Maquettes de cours.
Emile DURKHEIM (1858-1917)
Les règles de la méthode sociologique, 1895
PRENOTION : Toute idée qu’on se fait sur un objet et la formuler avant d’en avoir fait l’examen scientifique. Peut-être affirmer ou infirmer par la recherche scientifique.
I – UN OBJET POLITIQUEMENT CHARGÉ
- Quelques idées reçues et prénotions
Catherine WITHOL DE WENDEN :
Atlas mondial des migrations. Un équilibre mondial à inventer, 2016
« Migrations, une aventure humaine » (revue), 2015
Idées reçues et prénotions :
- La France est victime d’une invasion : sur les 66 millions d’habitants que comptent le pays, on ne compte environ que 250 000 entrées légales soit 0,3% et 60 000 demandes d’asile par an. En revanche, la visibilité de cette population peut-être forte dans certaines zones car elle est concentrée. Chose facilement manipulable politiquement, instrument politique, instrumentalisation :
EX : « La Jungle », Calais.
- L’immigration n’a jamais fait aussi peur : a toujours fait peur en France et surtout aux moments des crises : entre-deux guerres, crises économiques, etc… En général, mal perçue.
- Murs et frontières sont la solution : sur les trente dernières années, cette politique de contrôle et de dissuasion a plutôt été un échec (FRONTEX – agence européenne de garde et de contrôle des côtes et de l’espace Schengen → émergence de filières clandestines de l’immigration + 40 000 aux frontières de l’Europe depuis 1990).
- L’aide aux pays en développement fera cesser l’immigration : les migrants sont des acteurs de développement de leur pays d’origine → renvoie de l’argent à leur famille, 400 milliards de dollars par an soit 3 fois que plus le budget d’aide au développement.
- La France n’est pas un pays d’immigration : la France vit sur la mythologie de l’autochtonie (originaire d’un même milieu) alors qu’1 français sur 4 a un parent ou un grand parent étranger. C’est historiquement un lieu de passage. Mis à l’écart pour valoriser le sentiment nationaliste et d’appartenance à une patrie.
- La « troisième voie » des sciences sociales
Gérard NOIRIEL, Le Creuset français. Histoire de l’immigration, XIXe-XXe, 1988
- Voir notamment le chapitre 1 : « Non-lieu de mémoire », p. 13-50.
Historien – Trouver une troisième voie :
L’Histoire et les Sciences Sociales sont devenues un enjeu lorsqu’il s’agit des politiques actuelles sur les étrangers et l’immigration pour parer à ceux qui veulent présenter la situation comme nouvelle et préoccupante en minimisant le passé migratoire : instrumentalisation du passé et ceux qui interpellent le passé migratoire français pour parler d’une France enrichie par les effets migratoires. Dans ce tumulte, le chercheur en SS est le seul qui ne se fait pas entendre selon G. NOIRIEL. Il souligne que le simple fait de devoir répondre à une injonction d’actualité est en soit un problème d’un pdv scientifique. Le rythme des agendas politiques diffère de celui de la recherche est un problème.
1ère voie : répondre aux injonctions des calendriers politiques et journalistiques.
2ème voie : le chercheur fait la sourde oreille à ces injonctions.
3ème voie : ne pas refuser les apostrophes de l’actualité mais à revendiquer le droit d’y réfléchir autrement → revendique le droit à l’autonomie scientifique. Les SS permettent le recul sur la longue durée des problématiques étudiées, de dépasser une analyse conjoncturelle en montrant, par exemple, que certains phénomènes sont récurrents grâce à une épaisseur historique.
Andrea REA et Maryse TRIPPIER, Sociologie de l’Immigration, 2008 :
Eviter des écueils :
- Rien ne change sous le soleil : les mêmes carrières de migrants pour tous, ne voir que les régularités, « mettre tout le monde dans le même sac ».
- Tout change, rien n’est pareil : dire qu’il est impossible de généraliser quoi que ce soit.
II – DE PART ET D’AUTRE DE L’ATLANTIQUE : CHASSE-CROISE AUTOUR D’UN (NON) LIEU DE MEMOIRE
- Objectiver l’illégitimité de l’immigration
G. NOIRIEL :
- Regarder le nombre de thèses d’histoires : très peu de thèses produites sur la question de l’immigration dans les années 1970
- S’intéresser aux manuels d’histoires de France : ? de l’immigration expédiée
- Manuels scolaires : ? de l’immigration là aussi oublié – « amnésie collective » jusque dans les années 1980.
- Deux modes de construction de la nation
Dès l’entre-deux guerres aux USA, l’immigration occupe une place de choix dans les recherches. Comment est-elle objectivée ?
- 1959 : Prix Pulitzer offert à un historien travaillant sur l’immigration.
- Manuels d’histoire étasuniennes laissent une grande place à la question de l’immigration, qui également illustrée par de nombreux lieux de mémoire.
EX : Ellis Island.
- Nombreuses figures américaines issues de l’immigration.
Question centrale aux USA alors qu’extérieure en France. Pourquoi ?
Ce phénomène ne peut pas être expliqué par les chiffres, le constat statistique:
Dans les années 1930 :
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