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Santé et normes sociales

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Par   •  14 Novembre 2020  •  Dissertation  •  1 062 Mots (5 Pages)  •  635 Vues

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Santé et normes sociales

Invariant culturel de pensée et d’action normative, la question de la santé s’impose comme un élément indispensable, tant dans l’organisation de la société que pour la socialisation des individus. Si la santé est un “bien premier” (John Rawls), sa définition est pourtant complexe, changeante et protéiforme. Dès lors, dans quelles mesures peut-on définir un paradigme de santé dans une société régie par une multitude de normes et en constante évolution ? Dans un premier temps, nous montrerons que la notion d’équilibre représente une notion fondamentale de la santé afin de développer, par la suite, les représentations multiples qui émergent dans une société où la pluralité des normes est essentielle.

La santé est définie par l’OMS comme un idéal, un « état complet de bien-être physique, social et mental », ces trois composantes font écho à l'Illness, au Desease et au Sickness de Claudine Herzlich et aux notions d'équilibre, apparues dans l’Antiquité et développées par Hippocrate via la théorie des humeurs. Largement explorée, la notion de santé vue comme équilibre du corps sain, tant à l’intérieur qu’en relation avec son environnement, permet l’émergence de la saignée comme panacée des XVI et XVIIème siècles. La permanence de cette idée permet, par la suite, l’essor de la santé, reflétant le bon fonctionnement mécanique d’un corps, interprété physiquement comme une pompe ou encore une horloge (Descartes). Cependant, les épidémies comme la peste, touchant des villes entières, témoignent d’un grand bouleversement : la santé est alors préservée en fuyant les individus atteints d’un air qualifié de “pestilent” car considérés comme non conformes aux principes de santé ancrés dans les pensées. L’hôpital traditionnel est donc caractérisé par une fonction sociale (étymologiquement : “hospitalitas” = lieu d’accueil et d’hospitalité des indigents). « Les hôpitaux sont en quelque sorte la mesure de la civilisation d'un peuple » (Jean Tenon). Les conceptions et les actions de santé menées sont donc le résultat de l’évolution de normes différant à la fois par l’existence de catégories sociales multiples au sein d’une même société, que par les diverses visions de la maladie.

Cependant, les maladies chroniques devenant omniprésentes, font émerger une nouvelle représentation de la maladie : celle de la vie malgré la pathologie. La personne malade a un nouvel objectif à atteindre, celui de trouver ses propres normes pour se sentir en bonne santé afin d’apprendre à vivre malgré son état biologique. Cette notion de norme prescriptive comme idéal de santé individuel, défendue par Canguilhem, est ainsi permise par la normativité ; un individu en bonne santé est un individu capable de redéfinir ses propres normes en répondant à son milieu. L’objectif illusoire de santé pour tous en l’an 2000 énoncé lors de la conférence d’Alma Ata (1977-1979) se retrouve perturbé par l’épidémie du Sida. En effet, l’avènement du Sida en 1981 stigmatise des populations à risque avec des pratiques à risque. Surgit alors un nouveau militantisme thérapeutique qui fait de la maladie un objet politique.

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