La jeunesse n'est elle qu'un mot ?

La jeunesse n’est-elle qu’un mot ?

Quelle limite y a-t-il entre le jeune et l’adulte ? Où se trouve t-elle ? Qu’est ce qui la caractérise ?

Existe-t-elle ou le terme « jeunesse », n’est-il qu’une construction sociale artificielle ?

C’est ce que nous allons tenter de déceler à l’aide d’une documentation axée sur la jeunesse.

Mais tout d’abord, que désigne le terme « jeunesse » ? Il est difficile de définir « jeunesse » car son sens est variable. En effet, sa signification peut différer en fonction du cadre spatio-temporel dans lequel il est utilisé. Elle peut être affectée par les lois en vigueur d’un pays, par exemple celles qui indiquent l’âge de la majorité, mais aussi selon la date à laquelle on l’utilise étant donné l’évolution de la société, ce qui constituait la jeunesse il y a 50 ou 100 ans ne désigne pas forcément la même chose aujourd’hui. Par exemple le terme adolescent n’existait pas au XVIIIème siècle. La définition de « jeunesse » dépend aussi de la perception des individus, on est toujours le jeune ou le vieux de quelqu’un. La définition du terme « jeunesse » est aussi variable dans le langage. En effet, on parle de « jeunes » mais aussi de « jeunes adultes », d’adolescents ou encore d’enfants. Mais alors où la frontière s’arrête-t-elle ?

D’autre part l’autre terme important pour répondre à cette question est « mot » qui dispose de nombreuses connotations. Néanmoins, on retient que dans son acceptation la plus courante, on utilise « mot » pour renvoyer au langage, à la communication.

On pourrait donc reformuler la question de la façon suivante : « La jeunesse, n’est-elle qu’un construction artificielle créée de toute pièce pour permettre la communication ou existe-t-elle vraiment ? ». L’enjeu de cette question est de pouvoir définir ce qu’est la jeunesse et éventuellement de dégager des caractéristiques communes, des limites, des différences par rapport aux autres classifications, etc. Mais ce, uniquement si la jeunesse n’est justement pas « qu’un mot ».

Nous allons répondre à cette interrogation en confrontant le courant réaliste et le courant nominaliste.

Dans un premier temps, nous adopterons le point de vue selon lequel le terme « jeunesse » n’est qu’une construction sociale. Puis nous verrons quels sont les arguments qui permettent de penser que le terme « jeunesse » désigne vraiment une catégorie de la population.

I) La jeunesse est une construction artificielle

Si on prend comme référence la vie professionnelle et le fait de fonder une famille comme limite entre la jeunesse et l’âge adulte comme le soutient Pierre Bourdieu et d’autres sociologues, on peut dégager le problème qui intervient quant à l’utilisation du terme « jeunesse ».

On cherche à trouver les différences internes au groupe appelé « jeunesse »

- La détermination de ce qu’est la jeunesse par une tranche d’âge (biologique) n’a aucun sens puisque la vie familiale et la vie professionnelle n’intervienent pas au même moment pour chaque individu.

- On trouve notamment des différences entre les classes sociales. Les jeunes de la classe dominante ont des attributs d’adultes ou de vieux, ils ont accès à des études prestigieuses financées par leur famille, ils n’ont donc pas besoin de se préoccuper de l’aspect économique de leurs études et de les financer eux-même. Les jeunes des classes populaires doivent faire face à plus de contraintes et sont plus enclins à entrer tôt dans l’âge adulte. En effet, leurs études sont souvent moins longues et donc la vie professionnelle intervient plus rapidement. De plus, l’aspect pécuniaire de leurs études est omniprésent puisque certains doivent travailler (et donc s’insérer dans le monde du travail) pour financer leurs études.

- L’inflation scolaire fait en sorte qu’il y ait plus d’individus faisant de longues études et donc cela retarde l’arrivée de l’âge adulte néanmoins les divisions entre les classes existent toujours puisqu’en plus du développement précédant, on trouve différents types de diplômes (Bac+2, Bac+3 / grandes écoles, master) et de filières (bac général/

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