Partis Politique
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La nomination du Gouvernement Benkirane : Les 5 points à retenir
10 janvier 2012
Jalil El Outmani
10.01.2012
Le gouvernement Benkirane vient d’être nommé!
Je souhaite partager ma lecture articulée sur 5 axes :
Ce que je retiens de cette nomination
1. La nomination du Chef du Gouvernement
Le Roi a nommé le Secrétaire Général du Parti en moins de 48 heures après la proclamation des résultats.
Très bon point qui s’accorde avec les prérogatives de la nouvelle constitution qui donne au Roi le pouvoir de nommer le Chef du Gouvernement au sein du premier parti. N’oublions pas que le Roi a nommé Abbas El Fassi le 19 septembre 2007, soit douze jours après les législatives du 7 septembre 2007 et après avoir reçu plusieurs chefs de parti.
Avant cette désignation, beaucoup de débats se sont estampillés entre qui de Benkirane ou de El Othmani sera notre premier Chef de Gouvernement.
Le choix du Secrétaire était un message de respect à la volonté démocratique du parti gagnant.
2. La coalition Gouvernementale
Aussitôt nommé par le Roi, Benkirane est allé rendre visite aux anciens premiers ministres pour les remercier d’avoir participé pour que le Maroc atteigne ce moment historique.
Benkirane n’a cessé de déclarer qu’il serait prêt à chercher toute alliance sauf avec le parti qui a chamboulé le champ politique depuis son avènement en 2008.
Il avait une priorité idéologique vis-à-vis de la Koutla qui n’a pas participé à l’alliance des huit pour la démocratie.
L’USFP s’est déclaré dès le début qu’il ne pourrait participer à ce gouvernement et ce pour des raisons idéologiques, un choix que je regrette.
Vu cette situation, Benkirane était dans l’impasse de revenir vers ses alliés historiques du Mouvement Populaire, ce parti qui était le premier à signer la mort de l’alliance pour la démocratie en moins de deux mois.
Ensuite, il y avait le vote du Bureau Politique et du parlement du PPS, sans oublier l’accord inévitable du Parti de l’Istiqlal.
Cette coalition constituée, Benkirane est allée faire signer les quatre partis la Charte gouvernementale, encore une première dans les annales, pour ne pas tomber dans les erreurs du passé (les conflits entre le RNI et l’Istiqlal durant les derniers mois du gouvernement Fassi)
3. Les négociations de la coalition
Le 17 décembre 2011, nous verrons le PJD encore innover en mettant une nouvelle procédure de désignation des candidats du parti aux postes gouvernementaux, cela permettra de choisir (et dans les règles les plus démocratiques) les futurs Ministres du parti sans aucune contestation de la part des bases du parti. De l’autre coté, tous les coups sont permis, le plus important c’est le portefeuille, au point de rentrer dans des guerres de rumeurs médiatiques pour obtenir le portefeuille de l’Equipement et des Transports qui devenu une sorte d’un patrimoine spécifique à l’Istiqlal.
Faut-il reconnaitre que la nomination de ce gouvernement a été très bien suivie par l’opinion publique, que le Chef de Gouvernement a bien communiqué avec les organes de la presse pour rompre avec les habitudes de Abbas Fassi.
Il est sans oublier que durant cette période de transition, le Roi a désigné trois conseillers de plus en l’occurrence Yasser Znagui, Fouad Ali El Himma et Taeib Fassi Fihri. Cela porte le nombre de conseillers à onze conseillers.
Le Roi a aussi nommé vingt-huit ambassadeurs. Pour rappel cela n’a existé sur aucun ordre du jour d’aucun Conseil des Ministres.
Il est vrai que la désignation d’un Ambassadeur pourrait prendre plusieurs mois selon le pays d’accréditation et ses lois souveraines en matière de diplomatie étrangère.
Dire que c’est constitutionnel ou non, serait un bon exercice pour découvrir la nature bi-faciale de la constitution marocaine.
Le revers de cette nomination était le moment et le manque d’informations à propos de l’ordre du jour des conseils de Ministres qui on t décidé de cela. Il faut ouvrir une nouvelle ère avec le citoyen pour bien appliquer le droit à l’information spécifié sur la nouvelle constitution.
4. Le délai de constitution
Avant de parler du délai pour constituer ce gouvernement, il faut bien spécifier que la constitution ne dit rien sur le délai et il fallait comparer ce qui est comparable :
Deux éléments de comparaison, le premier consiste à comparer le Gouvernement Benkirane, aux trois derniers gouvernements du Maroc à Savoir Abderrahmane El Youssoufi, Driss Jettou et Abbas El Fassi
Driss Jettou nommé le 4 février 1998 avait besoin de trente-huit jours pour former son gouvernement le 14 mars 1998,
Driss Jettou nommé le 9 octobre 2002 avait besoin de vingt-neuf jours pour former son gouvernement le 7 novembre 2002
Abbas el Fassi nommé le 19 septembre 2007 avait besoin de vingt-six jours pour former son gouvernement le 15 octobre 2007
Et enfin Abdelilah Benkirane, nommé le 29 novembre 2011 a pris trente-cinq jours pour former son gouvernement le 3 janvier 2012.
Donc, le délai de 35 jours reste correct pour former «l’Alternance démocratique 2011 » après « l’Alternance consensuelle 1998 » qui a pris 38 jours.
Deuxième élément de comparaison : Le choix des camps de l’opposition ou de la majorité gouvernementale.
Si des partis comme le PAM ou le RNI se sont prononcés juste quelques jours après leur défaite par une décision unilatérale de leurs chefs Biadillah et Mezouar, d’autres ont préféré entériner cette décision
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