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La Revolution Française -TOCQUEVILLE

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Par   •  18 Mars 2012  •  2 482 Mots (10 Pages)  •  1 496 Vues

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Commentaire de la citation :

«La révolution a achevé soudainement par un effort convulsif et douloureux, sans transition, précaution sans égards, ce qui se serait achevé peut à peu de soi-même à la longue»

« Elle n'était que le complément du plus long travail, la terminaison soudaine et violente d'une œuvre à laquelle la génération des hommes avaient travaillés »

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En étudiant attentivement l'histoire, nous pouvons remarquer que rien ne prédisposait la France à devenir, plus que d’autres, le théâtre d'un soulèvement populaire à vocation démocratique. Au contraire, la France était le pays où l’égalité des conditions était la plus aboutie en Europe et où le Tiers-Etat était le plus affranchi de la tutelle nobiliaire. Alors pourquoi donc la France a fait ce que les autres n’osaient pas faire ?

Cette question fut longuement étudiée par Alexis de Tocqueville, historien, écrivain français et aristocrate, connu entre autre pour ses analyses de la révolution française et de la démocratie. Celui-ci avait pour motivation de replacer la Révolution dans le temps et dans l’espace, de la conceptualiser, car « pour comprendre la Révolution, il faut étudier ce qui l’a précédée ». Il apprit en effet de Guizot, dont il suivit les cours à la Sorbonne, à restituer les événements dans le long terme, à l’image de ce que préconisera plus tard l’Ecole des Annales : « Des liens invisibles mais presque tout puissants attachent les idées d’un siècle à celles du siècle qui l’a précédé ».

Ainsi, sa démarche méthodologique, très novatrice, s’oppose à l’approche événementielle et quasi mythologique de la Révolution qui était celle des historiens de son époque. En ce sens, son travail s’apparente à une analyse historique pluridimensionnelle (aspects sociologiques, sociaux, sociétaux, moraux, religieux, etc.) de l'Ancien régime (XVe-1789), fondée sur des preuves empiriques (actes administratifs, cahiers de doléances, etc.). Ce travail va l’amener à la rédaction de son œuvre l'Ancien Régime et la Révolution, qui dégage les racines de la Révolution et son bilan « objectif ».

Il découle de ces études, que la Révolution ne s'est pas produite sans fondements, mais au contraire était «  la terminaison soudaine et violente d'une œuvre à laquelle dix générations d'hommes avaient travaillé ».Celle-ci n’a pas été faite pour détruire l’empire des croyances religieuses et perpétuer le désordre et l’anarchie, mais fut avant tout une révolution sociale et politique qui cherchait à accroître la puissance et les droits de l’autorité publique, abolir les institutions féodales de l’ancienne société, y substituer un ordre social et politique plus uniforme et poser comme base l’égalité des conditions.

A travers l'étude des chapitres V, VIII et IX de l'oeuvre de Tocqueville L'ancien Régime et la Révolution, nous tenterons d'expliquer en quoi la révolution fut elle l'aboutissement d'un long processus de lutte pour la démocratisation ?

L'étude abordera tout d'abord les facteurs sociaux de la révolution engendré par le fait générateur de la Révolution démocratique, puis les bouleversements politiques et idéologiques qui menèrent à la Révolution.

I- Un bouleversement du lien social

1) Un processus d'égalisation entraîné par le fait générateur 

Afin d'étudier le long processus qui amena la France jusqu'à la Révolution, il convient tout d'abord d'analyser la première conséquence du fait générateur qui est le commencement d'une révolution démocratique par l'intermédiaire d 'une égalisation graduelle des individus.

Ainsi, dès le XVIIIe siècle on constata en France l'apparition d'une certaine uniformisation de la population due à plusieurs facteurs. En premier lieu, on remarque que déjà environ 30 ans avant la révolution, l’idée d’une législation commune se développe. («on voit s’accroître le nombre des édits, déclarations du roi, arrêts du conseil, qui appliquent les mêmes règles, de la même manière, dans toutes les parties de l’empire »). Les provinces tendaient par conséquent à se ressembler. Ajoutons que non seulement les provinces se ressemblaient de plus en plus, mais aussi que dans chaque province les hommes des différentes classes (qui n’appartiennent pas «au peuple») venaient à se ressembler. Qu’ils soient bourgeois ou nobles, ils avaient la même éducation théorique et littéraire, une même forme et allure commune d’esprit, les mêmes idées, les mêmes goûts, les mêmes plaisirs… Seuls les droits et les manières pouvaient les différencier. L'écart entre les nobles et les bourgeois diminuait aussi du fait de l'appauvrissement des nobles avec l’achèvement du système féodale, en contrepartie la bourgeoisie et le tiers-état s'enrichissaient de ces pertes. La population Française, en dehors du peuple, s'homogénéisait donc petit à petit.

1.

2) Naissance de rivalités accrues entre les classes

Nous avons pu remarquer que la population française au cours du XVIIIe siècle tendait à s'homogénéiser. Cependant, les classes se rapprochant, celles-ci conservaient encore plus la volonté de se distinguer et de s'éloigner les unes des autres. Ainsi, malgré l'affaiblissement de la noblesse, celle-ci marquait sa distinction avec le reste de la société car, dès le Moyen Age, elle s'était définie comme une caste et non pas comme un ordre social. Dès lors, l'appartenance à la noblesse était définei par la naissance et ne faisait que renforçait les barrières qui la distinguait de la bourgeoisie. Tocqueville s'efforça de mettre en évidence que cette conception de la noblesse était particulière à la France, en abordant le cas de la noblesse anglaise. En effet, la noblesse anglaise ne se distinguant pas comme une caste, montrait son ouverture social, et sa démocratisation plus poussée. En Angleterre, la noblesse à proprement parlé n’existait plus : les mots en sont «témoins» (cf. : la tradition sociologique, de Robert NISBET qui lui-même cite dans son livre E.J.Hobsbawm). Le mot «gentilhomme» (quelqu’un de race noble) a perdu son sens et le mot «roturier» (qui n’est pas noble) n’existe même plus !

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