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Comment La Société De Consommation Intervient-elle Dans Notre Capacité à rêver?

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Par   •  22 Janvier 2015  •  759 Mots (4 Pages)  •  1 506 Vues

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Tout avoir, tout posséder : la publicité nous promet une réponse à tous nos soucis. Maigrir, payer une assurance moins cher, acheter à moindre coût une nouvelle voiture, se nourrir de façon saine et peu onéreuse, gérer jusqu’à ses obsèques: la vie, tout du moins dans ces espaces de rêve que sont les publicités, semble facile. Pourtant, à force de rendre tout accessible, on peut se demander encore à quoi l’on pourrait rêver. Finalement, nous promettant tous les biens matériels, la société de consommation n’a-t-elle pas tué notre capacité à rêver ?

En effet, la société de consommation semble à même d’anticiper tous nos désirs. Déjà, dans les années 1950 et 1960, en pleine reconstruction de la France et au début des Trente Glorieuses, elle promettait une vie plus facile. Les publicités Moulinex répondaient par exemple au désir d’émancipation des femmes en leur promettant, grâce aux premiers robots ménagers, de gagner en temps et en liberté. Le développement de la consommation de masse semblait rendre ces rêves accessibles à tous. On peut dire qu’à cette époque, la société de consommation venait répondre à des besoins très concrets, liés au quotidien, et semblait réellement pouvoir réaliser des rêves (de confort, d’indépendance, de gain de qualité...). Mais ce processus s’est ensuite développé au point de s’auto-entretenir : le système, fondé sur la consommation, en est venu à anticiper, voire à créer les besoins des individus pour être certain que la consommation ne s’arrête jamais.

Dès ces années-là, les artistes ont porté un regard satirique sur ce phénomène, dénonçant la toxicité de cette soif infinie de consommation orchestrée par les fabricants. Ainsi, le roman Les Choses de Georges Perec, publié en 1965, montre comme la quête incessante des objets matériels peut être vaine. Quelques années plus tôt, en 1956, Boris Vian avait écrit La complainte du progres, une chanson visionnaire sur les objets inutiles qui commençaient à envahir le quotidien. Dans un autre registre, le best-seller de Grégoire Delà- court La liste de mes envies, publié en 2000, met en scène une femme qui gagne 18 millions au loto. De peur de perdre une vie quelle aime et dans laquelle elle s’épanouit, elle renonce à toucher le chèque. Son mari le découvre, s’enfuit et touche l’argent. Alors même qu’il peut s’offrir tout ce dont il a envie, il a alors une vie des plus malheureuses car, comme le narrateur l’écrit, «l’argent ne fait pas l’amour». Toutes ces œuvres tendent à démontrer que la société de consommation contribue à créer chez les individus des rêves biaisés, faux, et qui ne correspondent pas à ce à quoi ils aspirent profondément.

Les artistes et les intellectuels qui se sont penchés sur la question nous montrent, tout d’abord, que consommer pour consommer est un cercle vicieux orchestré par les financiers pour servir leurs propres intérêts, comme l’a montré Frédéric Beigbeder dans son roman 99 francs. Ensuite, la possession n’est pas toujours source de bonheur, et ce pour deux raisons : d’une part, elle peut décevoir, comme le montre le roman de G. Delacourt. D’autre part, l’individu a besoin d’avoir en permanence des envies, des rêves, et le rêve a une place fondamentale dans notre rapport à la consommation et aux biens matériels. Il est

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