Analyse de situation professionnelle
Étude de cas : Analyse de situation professionnelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Laura Vaccaro • 28 Mars 2021 • Étude de cas • 2 322 Mots (10 Pages) • 545 Vues
Analyse de situation professionnelle
Phase de description :
➔ Présentation de la personne :
Mme S* a été transférée le 25 octobre en médecine interne suite à un séjour dans le service de réanimation pour une pneumopathie d’inhalation suite à une embolie pulmonaire. Madame S a 86 ans, elle pèse 48 kg et mesure environ 1,60m. Elle possède un indice de masse corporelle égal à 18,8. Actuellement en retraite, elle vit seule à son domicile avec son mari qui a de plus en plus de mal à s’en occuper. Elle a une fille, qu’elle voit tous les midis. Du point de vue « autonomie », Mme S est totalement dépendante, nous utilisons le lève malade pour la mettre au fauteuil quand celle-ci en a envie, mais la plupart du temps, elle décide de rester couchée.
Cette femme a comme antécédents :
– Diabète insulino-dépendant
– Syndrome extra pyramidal
– Une démence
– De l'hypercholestérolémie.
– Des thromboses veineuses profondes (obstruction d'une veine par la formation d’un caillot sanguin, elle doit être traitée en urgence avant que le caillot migre vers les poumons, provoquant une embolie pulmonaire… cause de son séjour en réa)
– Le syndrome des anti-phospholipides (qui est une maladie auto-immune, caractérisée souvent par la survenue de manifestations thromboemboliques (formation de caillots de sang dans les vaisseaux, veines ou artères et la présence, au moins à deux reprises, à trois mois d’intervalle, d'anticorps appelés anticorps anti phospholipides. Ces anticorps entrainent des thromboses. On parle « SAPL primaire » lorsqu’il est isolé, c’est à dire sans autre maladie auto-immune. Le SAPL est sinon « associé » à une autre maladie auto-immune, et, le plus souvent, il s’agit d’un lupus systémique.
– Un lupus épi myélite (maladie inflammatoire chronique caractérisée par une production démesurée d’anticorps dirigés contre les structures du soi et par la diversité de ses manifestations cliniques) et donc d’une paraplégie due à cette pathologie.
➔ Présentation de la situation :
Le jeudi 8 novembre, vers midi, les aides-soignantes ainsi que l’ASH distribuent le déjeuner aux patients du service, je décide d’aller les aider à donner à manger aux patients de mon secteur. Je m’occupe donc de deux personnes, puis arrive plutôt nerveuse à la chambre de Mme S, en effet, cette dernière souffre de fausses routes, et est une patiente compliquée à prendre en charge à cause de ces nombreux antécédents. Malgré mon hésitation, je serai tôt ou tard confrontée à d’autres cas similaires, j’inspire donc un bon coup, je frappe à la porte, entre, puis marque ma présence se trouvant à l'entrée de la chambre pour me diriger vers la patiente. Je lui explique que je viens l’aider à prendre son repas et l’installe à l’aide des lits médicalisés en position assise. Mme S mange « mou » à cause de ses fausses routes, je prends donc le temps de lui reverser ses barquettes dans des bols, afin qu’elle se sente plus à l’aise. Avec son accord, j’approche la première cuillérée, qu’elle met du temps à avaler, la nourriture lui brule sa bouche ensanglantée. Je me demande même si elle prend plaisir à manger. J’approche alors la seconde cuillérée, puis la troisième, Mme S se met alors à tousser mais finit par réussir à l’avaler. C’est à la quatrième, que les larmes aux yeux, elle refuse, elle n’a plus faim, et n’a plus envie. Etant donné son état inquiétant, la diététicienne, qui était passée lui rendre visite quelque jours plus tôt, avait décidé que l’on opterait pour une alimentation « plaisir », je lui propose donc sa crème dessert enrichie, qu’elle refuse aussi, je tente tout de même de lui en faire manger ne serait-ce qu’un peu mais elle se met à crier « elle n’a plus faim, elle ne veut pas manger, elle veut aller au ciel avec sa mère ». Je décide donc d’arrêter là, ne voulant pas la forcer. Selon les transmissions, cela fait quelques jours qu’elle refuse de manger et qu’elle fait part de son envie d’arrêter de vivre. Respectant son choix, je lui sers à boire et je quitte la chambre.
Je rejoins mes collègues, en salle de pause pour manger, quelques minutes plus tard, une dame portant une blouse blanche, venant du service de l’étage dans dessous, nous interrompt, elle me dit être la fille de Mme S, elle demande qui s’est occupé de sa mère, je lui indique que j’ai participé à sa toilette et lui ai donné à manger. La première chose qu’elle me demande est « A-t-elle mangé », je lui transmets donc son refus, et lui explique ce qu’il s’est passé. Je m’attends à ce qu’elle me demande son état du jour, mais celle-ci me demande le plateau repas de sa mère, je me lève, lui donne puis je la vois se diriger vers la chambre de Mme S. Mes collègues m’expliquent alors sur un ton énervé, que cette dame travaille en tant qu’aide-soignante en bas, et qu’elle vient tous les midis donner à manger à sa mère. Je leur demande où est le mal à ce qu’elle en prenne soin, et ces dernières me révèlent que la fille de Mme S, force sa mère à manger, malgré ses nausées, ses refus, ses pleurs, lui donne même du pain alors que celle-ci souffre de fausses routes, et qu’avec son statut d’aide-soignante, elle devrait savoir que l’on ne force jamais un patient, afin de respecter sa liberté, son autonomie, et ses choix.
Interpellée, je décide d’aller vérifier par moi-même, je m’arrête derrière la porte, et constate la véracité de leurs propos : j’entends Mme S crier, refuser, et même supplier sa fille de la laisser tranquille, tandis qu’a contrario, celle-ci lui adresse des paroles encourageante d’une voix douce mais ferme.
Je décide de m’en aller, choquée. C’est environ quinze minutes plus tard que sa fille revient nous voir en vitesse pour nous confier sa mère et nous dire que Mme S a fini son plateau repas avant de repartir.
Je reste coite, tandis que le reste du personnel secoue la tête avec lassitude et
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