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Les groupes d'intérêts

Fiche : Les groupes d'intérêts. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Novembre 2017  •  Fiche  •  731 Mots (3 Pages)  •  755 Vues

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Alexandre Borocco                                                                Etudes Politiques

Les groupes d’intérêts

On définit un groupe d’intérêt comme « tout groupement susceptible d’exercer une pression sur la prise de décision des pouvoirs publics. L’analyse des groupes d’intérêt est une entreprise rare et complexe, en effet il en existe une multitude et leur typologie est très différente.  Longtemps, les groupes d’intérêts ont eu une mauvaise réputation en France, accusés de fragiliser l’unité nationale. Ainsi, les groupes d’intérêts français n’ont jamais été reconnus par la loi, contrairement aux groupes d’intérêts aux Etats-Unis. Si l’on considère qu’ils sont créés pour défendre les intérêts de ses membres en exerçant une pression sur les pouvoirs publics, on peut dès lors établir une première caractérisation du groupe d’intérêt. C’est d’abord un groupe organisé et mené par un dirigeant, qui décide de l’action du groupe, le tout formant une entité stable et durable. Ensuite, c’est un groupe qui a pour objectif la défense des intérêts de ses membres contre une action des pouvoirs publics. Enfin, un groupe d’intérêt est un groupe qui va exercer une pression, c’est-à-dire mettre en œuvre tous ses moyens à disposition pour influencer les pouvoirs publics. Par ailleurs, on caractérise aussi un groupe d’intérêts par ses similitudes et ses différences avec le parti politique. Les deux sont à la fois concurrents sur la scène de la sensibilisation et de l’adhésion de membres, complémentaires dans le sens ou les domaines dans lesquels le parti ne peut intervenir sont comblés par le groupe d’intérêt, et dépendant car ils s’entretiennent mutuellement. On peut expliquer l’expansion de la notion de groupe d’intérêt par plusieurs facteurs. Tout d’abord car l’Etat-providence s’occupe de toutes les couches de la société ce qui amène à penser que personne n’est épargné par les interventions étatiques, ce qui favorise l’émergence de mécontentement. Egalement car certaines organisations se voient reprochés de certaines actions par des agents considérant que leurs intérêts cessent d’être représentés, qui vont dès lors se réunir pour former un groupe d’intérêt. On peut également se demander si le système de groupe d’intérêt, qui vise à promouvoir l’intérêt individuel à l’intérêt collectif, est réellement légitime. Selon la conception américaine, et d’après les analyse d’Alexis de Tocqueville, les groupes d’intérêts sont justement le moyen le plus efficace de lutter contre les dérives technocratiques, dans le sens ou faire valoir des revendications permettrait d’améliorer la qualité de prise de décision. En France, la loi Chapelier de 1891 interdisait les associations. Longtemps la mentalité française a considéré que les groupes d’intérêts mettaient en péril le bon fonctionnement de la Nation et également le système de la démocratie représentative. De nos jours, on accepte en France le fait que le groupe d’intérêts permet le pluralisme démocratique, qu’il sait être utile, efficace, et bénéfique. Par ailleurs, il s’agit à présent de distinguer le groupe d’intérêt global du groupe d’intérêt particulier. Dans le premier cas, que Philippe Braud appelle « groupes d’intérêts à caractère identitaire », le groupe d’intérêt s’adresse à une catégorie sociale définie et cherche donc à défendre les idéaux de cette catégorie dans son ensemble. Dans le second cas, que Philippe Braud appelle « groupes d’intérêts supports d’une cause », ce sont des groupes d’intérêts qui regroupent des membres de provenance différente mais qui défendent une cause commune. C’est souvent le cas des ONG ou des associations. Enfin, il est nécessaire d’étudier les modalités d’action des groupes d’intérêts. On différencie par exemple les actions de véto (quand le groupe d’intérêt s’oppose à une réforme) et les actions de changement (quand le groupe d’intérêt pousse à entreprendre une réforme). Enfin, ils disposent de plusieurs formes d’intervention : directe (menée sur les élus directement, en circulant l’information, en utilisant la consultation…), et indirecte (en prenant à parti l’opinion publique, sous une logique de contrainte et/ou de persuasion). Finalement, les groupes d’intérêts entretiennent de plus en plus une relation avec les pouvoirs publics avec qui ils discutent des thèmes à enjeux dans le but de restreindre les mécontentements, ce qui explique la participation des groupes d’intérêts dans les prises de position politique.

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