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Dissertation mérite scolaire

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Par   •  22 Avril 2019  •  Dissertation  •  2 851 Mots (12 Pages)  •  956 Vues

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Evaluation_EC_35.2_Préparation au concours

GALOP D’ESSAI - DISSERTATION

Master 2 MEEF/MEDU CPE_Semestre 3

GONCALVES Olivier                                                                                         Mme DE MECQUENEM Isabelle [pic 3]

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        Jean Jacques Rousseau disait, « L’ordre social ne vient pas de la nature, il est fondé sur des conventions. » L’Ecole de la République, dans une certaine mesure, et jusqu’à une certaine époque était en mesure de garantir ascension et réussite sociale à tout les jeunes. Sur cette garantie se fondait la convention « symbolique » qu’elle signait avec les élèves et leurs familles, garantissant ainsi tranquillité et ordre social. Aujourd’hui, et au vu des récentes mobilisations lycéennes exposées par les médias, on peut lire l’inquiétude de ces élèves quant à l’espoir de réussite et de mobilité sociale qu’ils fondent en l’institution.

Ces chahuts, que l’on peut qualifier d’anomiques comme le souligne l’auteur Jacques Testanière, sont définis comme étant des manifestations collectives visant à troubler l'ordre scolaire et les relations entre éduqués et éducateurs.

Or l’institution, pilier de la République, est vu comme un sanctuaire à l’abris de tous ces maux, où la vie et l’ordre scolaire sont des maîtres mots, et où discipline et apprentissage vont de pairs (Kant). Mais, dès la seconde partie du XXème siècle, et suite à la massification de l’enseignement secondaire, de nouvelles aspirations viennent troubler cette culture scolaire.

        Dans un nouveau contexte d’incompréhension, où une « nouvelle culture » s’oppose aux valeurs et principes de l’Ecole, comment cette dernière peut-elle, en s’appuyant sur l’ensemble de la communauté éducative et notamment le CPE, considérer la dignité de chacun, tout en relevant le défi d’une éducation exigeante, émancipatrice et la formation de ses futurs citoyens?

        Pour répondre à cette question, nous établirons tout d’abord un état des lieux historique, pour ensuite expliquer quelles peut être la genèse de ces revendications adolescentes. Enfin, nous verrons dans un dernier temps pourquoi le rôle du CPE et de la communauté éducative peut être essentiel pour le bien-être des élèves et le climat social.

                

        Historiquement, l’école est resté élitiste un long moment, le secondaire étant réservé aux classes aristocrates et le primaire aux classes populaires.

En effet, si aujourd’hui le système éducatif cherche à offrir l’égalité d’accès aux apprentissages et l’égalité des chances pour tous et chacun d’accéder à toutes positions sociales, entre 1880 et 1940, l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire était séparé par une logique de classe sociale des élèves, et non pas sur leur âge.

L’objectif à cette époque était de produire, ou plutôt de reproduire les positions sociales des notables, assurer un statut transgénérationnel. Le système éducatif qualifié à ce moment de l’histoire de système « élitaire » ou élitiste, dans son organisation, son recrutement, il cherche à favoriser les enfants issus d’élites, laissant les plus populaires de côté.

L’enseignement primaire était alors dispensé gratuitement pour les enfants du peuple, à l’inverse, l’enseignement secondaire est strictement réservé aux enfants de la bourgeoisie qui avaient alors les moyens de s’acquitter des frais. A cette époque, l’Ecole garantit aux classes sociales de l’élite une certaine assurance d’ascension sociale.

Plus tard, on assiste au regroupement des deux ordres scolaires grâce aux revendications pour la gratuité, l’obligation et la laïcité scolaire, mais surtout pour un système désormais fondé sur le principe d’équité. L’Ecole doit désormais offrir à chacun les mêmes chances et les mêmes probabilités de réussite et de mobilité sociale, c’est à cette époque, dans la seconde partie du XXème siècle, et notamment suite aux manifestations de mai 68 et la loi Haby de 1975, que débute la massification du système scolaire ; faisant apparaître alors de nouvelles problématiques sociales jusqu’alors restées extérieures à l’école.

        Cette récente massification de l’enseignement ne signifie pas démocratisation, celle-ci aurait seulement déplacer les inégalités à l’intérieur et/ou entre les établissements. Pierre Merle parlait du phénomène de massification comme étant « une démocratisation ségrégative ».

On assiste donc dans les années 70 à une arrivée massive de publics peu ou mal adaptés aux normes scolaires, puisque jusqu’alors, ces élèves, ces familles étaient tenues à l’écart du système. Elles apportent avec elles des espoirs, des aspirations quant à leur avenir et surtout celui de leurs enfants ;et s’accompagne à cela des problématiques d’échec scolaire, d’absentéisme scolaire mais aussi et surtout, de violence, d’incivilités.

Comme nous l’avons évoqué, les événements de mai 68 ont entraîné la massification, et avec elle, l’émergence d’une nouvelle problématique, celle de la culture adolescente et de ses revendications, l’exigence d’être prise en compte dans sa spécificité au sein de l’institution scolaire. Le sanctuaire de l’Ecole républicaine, jusqu’alors à l’abris de ces maux, est remis en cause et les problèmes dont elle était préservée jusqu’à présent pénètrent les établissements. On parle de revendications, de manifestations adolescentes, politiques, ou encore identitaires, sexuelles et/ou religieuses. Elles entrent en conflit avec la tradition scolaire qui se voit bouleversée dans ses fondamentaux. Les pairs, l’importance pour ces adolescents d’adhérer au groupe, ce qu’Hannah Arendt appelait la tyrannie des pairs, entre en conflit avec la légitimité institutionnelle habituellement reconnue aux adultes. Dubet et Martuccelli dans le livre, A l’école, sociologie de l’expérience scolaire, disait d’ailleurs que dorénavant, « Les frictions entre groupe de pairs et les exigences de l’école dominent le collège ».

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