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Le Primat De L'individu Remet-il En Cause Le Lien Social?

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Par   •  26 Avril 2014  •  1 521 Mots (7 Pages)  •  4 856 Vues

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Comment les sociétés où s’affirme le primat de l’individu parviennent-elles à créer du lien social ?

Les sociétés modernes produisent de plus en plus de richesses, nous l'avons vu dans les chapitres sur la croissance. Cependant, cela ne les empêche pas de connaître à la fois des inégalités variées et des conflits qui peuvent être considérés comme des moteurs de changement social mais qui sont aussi parfois les conséquences des transformations en cours. Parce qu’une société moderne est une société différenciée, dans laquelle les écarts se creusent entre les rôles occupés par chacun en fonction des progrès de la division du travail, elle est donc menacée de dissociation ou d’affaiblissement du lien social. Pourtant, finalement, au cours du temps, nos sociétés se perpétuent tout en se transformant, elles ne disparaissent pas sous la pression des inégalités et des conflits. Comment est-ce possible ? Autrement dit, la question que nous allons aborder ici consiste à se demander comment les sociétés « tiennent », quels sont les mécanismes qui les cimentent, qui relient les individus les uns aux autres suffisamment solidement pour que la vie en société ne dégénère pas en guerre civile.

Comment les sociétés modernes surmontent- elles la montée de l’individualisme (défini ici comme synonyme d’émancipation des individus) ? Quelles sont les initiatives (individuelles ou collectives à l’origine du lien social dans les sociétés modernes ?

Plan

I. le lien social entre solidarité mécanique et solidarité organique

II. Les liens nouveaux liés à la division du travail et aux initiatives individuelles

III. L’Etat contribue également à créer du lien social en créant des structures de protection sociale et en scolarisant les enfants

Développement

I. le lien social entre solidarité mécanique et solidarité organique

Avec le développement du capitalisme, la société connaît un changement social qui s’accélère au 19ème siècle : urbanisation, développement de l’industrie, exode rural, montée de l’individualisme, etc. A la fin du 19ème siècle, Durkheim (considéré comme le père de la sociologie en France) est le témoin de toutes ces transformations et va se demander comment la cohésion sociale peut demeurer possible dans une société où le lien social (ce qu’il appelle la solidarité) ne va plus de soi et est mis en péril par la montée de l’individualisme. Il va théoriser le passage d’une société à solidarité mécanique à une société à solidarité organique.

A. Solidarité mécanique et solidarité organique

Durkheim parle de société à solidarité organique en faisant une comparaison avec le corps humain. Chaque individu jouerait dans la société un rôle différent, mais complémentaire, interdépendant de celui des autres, à l’instar des différents organes du corps humain qui remplissent des fonctions différentes les unes des autres mais tout autant nécessaires à la vie.

Durkheim pense que c’est la division du travail fondée sur la spécialisation des individus qui impose aux hommes d’entrer en rapport les uns avec les autres. Je suis solidaire des autres, je crée des liens, car j’ai besoin d’eux et ils ont besoin de moi. Il y a interdépendance entre des individus rendus complémentaires par la division du travail. La division du travail a donc d’abord une fonction sociale : créer le lien social, ciment de la société (solidarité de type organique

B. Préserver la solidarité malgré la différenciation sociale

La structure même de la société salariale présente une association fortement articulée de différenciation sociale et de solidarité organique qui paraît relever le défi de la cohésion sociale dans les sociétés modernes.

L’entreprise constitue pourtant en dépit des antagonismes qui la traversent un espace de socialisation ; le travail se fait sous l’intégration à des collectifs lieux où se forge une solidarité entre salariés. Des solidarités concrètes voient le jour. La société industrielle est également contrôlée et encadrées par des régulations collectives (syndicats) qui intègrent les individus dans des réseaux de solidarité ;

II. Les liens nouveaux liés à la division du travail n'ont pas fait pour autant disparaître ceux qui reposent sur les initiatives individuelles (famille, associations).

Comme on l’a vu dans la première partie, Durkheim considère que les deux types de liens (organique et mécanique) sont présents dans la société moderne. Il théorise simplement le passage d’une solidarité mécanique dominante à une solidarité organique dominante, mais les deux coexistent. Nous allons voir que les liens relatifs à la division du travail (solidarité organique) n’ont aucunement fait disparaître les liens qui reposent sur le partage de croyances et de valeurs communes (solidarité mécanique).

En effet, les sociétés où domine le primat de l’individu créent du lien social à travers trois mécanismes : la division du travail plus poussée, les initiatives institutionnelles (protection sociale) et les initiatives individuelles.

A. Des liens fondés sur la complémentarité des fonctions (division du travail) ont gagné de l’importance et sont aujourd’hui

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