La collaboration dans une situation d’urgence.
Analyse sectorielle : La collaboration dans une situation d’urgence.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MGX-GLLRD • 27 Février 2019 • Analyse sectorielle • 1 708 Mots (7 Pages) • 646 Vues
- Description de la situation choisie :
La situation que j’ai choisi d’analyser aujourd’hui se déroule en service de soins de suites et de rééducation dans un centre hospitalier universitaire. Ce service accueille des patients le plus souvent âgés et polypathologiques. Dans le service nous avons la capacité d’accueillir 20 patients. qui sont partagés sur 2 secteurs différents, le secteur rouge et le secteur bleu. Ce jour là, je travaille d’âpres-midi et je suis accompagnée d’une infirmière et d’une aide-soignante sur le secteur bleu. Je suis dans ce service d’hospitalisation depuis 3 semaines lorsque la situation se déroule. Cela fait maintenant plusieurs jours que je travaille avec l’infirmière qui m’accompagne ce jour là. A contrario, je n’ai jamais eu l’occasion de travailler avec l’aide soignante présente. Cette dernière ne connaît pas les patients de notre secteur car elle revient de vacances.
En accord avec l’infirmière, au regard de mes compétences et au regard de mes objectifs de stage, j’assure la prise en charge et la continuité des soins de 6 patients. Lors des transmissions, je prends donc la relève uniquement de mes 6 patients. Mais je reste tout le long des transmissions car il se peut que parfois je sois en possession d’informations que mes collègues n’ont pas. Mais ce jour là, les transmissions sont très difficiles. Nous devons les faire dans le bureau médical car le secteur rouge a prit possession de l’infirmerie. Nous sommes interrompues plusieurs fois par des vas et viens., nous avons du mal à nous entendre, le bruit est pesant et la situation est insupportable.
Pour les 6 patients que j’ai en charge, je dois assurer la totalité des soins, y comprit les soins d’hygiène et de confort. Le soir, après le repas, je vais donc aider un de mes patients à réaliser une toilette intime et le change de sa protection, en raison de sa perte d’autonomie mais aussi en raison de son état de fatigue important.
Pendant ce temps là, l’aide-soignante est en train de réaliser un autre soin d’hygiène et de confort auprès d’un patient, Monsieur D, séjournant dans la chambre en face de celle ou je me situe. Le patient dont s’occupe l’aide-soignante est un patient âgé de 60 ans, atteint d’ostéoporose fracturaire et de tassements vertébraux. Dans ses antécédents nous pouvons voir que le patient est atteint de polymyosite : cette atteinte entraine un déficit moteur et un déficit musculaire chez Monsieur D. Le patient est donc très dépendant pour les soins d’hygiène et de confort. Pour les transferts, il est nécessaire de s’y prendre à 2 soignants de manière à assurer la sécurité du patient mais aussi la sécurité physique des soignants car Monsieur D ne nous aide que très peu. Toutes ces informations sont systématiquement données aux soignants lors des transmissions pour ne pas créer de situation dangereuse.
Pour son tassement vertébral, Monsieur D a du subir une cimentoplastie. Le jour de la situation, le patient s’est bien remit de l’intervention, il ne présente plus de douleurs au niveau du dos, mais il n’empêche que ses vertèbres sont toujours très fragile en raison de l’ostéoporose fracturaire. Sa sortie est programmée dans très peu de temps, en vu d’une institutionnalisation, temporaire, dans une structure Toulousaine.
A la fin de mon soin, alors que je suis encore dans la chambre de mon patient, j’entends l’aide-soignante crier « Elodie ! Elodie ! Elodie ! » et demander de l’aide.
A ce moment la je prend la responsabilité de laisser mon patient seul étant donné qu’il se trouvait dans un milieu sécurisé pour aller voir l’aide-soignante et ainsi lui venir en aide. Lorsque je quitte la chambre, je vois le patient, Monsieur D, a genoux devant son fauteuil roulant. Je croise son regard, il a les yeux grands ouverts. Ses yeux à eux seuls pouvaient traduire la souffrance dans laquelle il se trouvait.
Lorsque le patient m’aperçoit, il crie : « A l’aide ! Mes genoux ! J’ai mal aux genoux ! J’ai mal au dos ! A l’aide ». Mon regard se dirige ensuite vers l’aide soignante qui me crie dessus pour que j’aille chercher l’infirmière en charge ce soir là : « Elodie, va chercher Elodie ! ». Mais je ne lui réponds pas, perturbée par la situation. Mais automatiquement, sans vraiment réfléchir, je décide de ne pas aller chercher l’infirmière car le patient me semblait réellement en souffrance. Le faire attendre aurait été en contradiction avec tous les principes et les valeurs qui me sont propres et qui sont chères à la profession d’infirmière. Rapidement, je me propose donc pour aider l’aide-soignante à relever le patient, en entrant dans la chambre et en me mettant hâtivement à gauche du patient, puisqu’elle se trouvait à droite.
Seulement, la réaction de l’aide-soignante n’est pas celle que j’attendais. En effet, au lieu de donner les commandements pour relever le patient à terre, elle m’a demandé de sortir de la chambre pour aller chercher l’infirmière. Elle me regardait avec de grands yeux qui eux aussi traduisaient de la peur et de l’énervement. Elle continuait de criait : « Appelle Elodie, Appelle Elodie !!! ». Sur le coup je suis restée « bête » et je n’ai pas comprit les raisons de sa demande. Je suis restée, l’espace de quelques secondes, sans rien faire tellement j’étais surprise. Voyant alors que je ne m’exécutais pas immédiatement, l’aide-soignante a commencé à adopter une attitude nerveuse, toujours en continuant de crier. L’infirmière Elodie est ensuite arrivée d’elle-même : elle avait du entendre les cris de sa collègue dans le couloir. Elle a ensuite aidé l’aide-soignante à remettre le patient sur son lit pour soulager ses souffrances et pour enfin terminer les soins d’hygiène et de confort. Pendant qu’elles étaient en train de vérifier que le patient n’avait pas de séquelles physiques de sa chute, je me suis retrouvée seule dans le couloir. A ce moment là, j’ai prit quelques minutes pour réfléchir à la situation. A chaud, mon premier ressenti a était de l’incompréhension. De plus, je me sentais très mal par rapport au patient : j’arrive encore à me rappeler de son regard qui traduisait une profonde détresse et une importante douleur.
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