Fiche de lecture : regard psychanalyste sur la maladie d'alzheimer
Fiche de lecture : Fiche de lecture : regard psychanalyste sur la maladie d'alzheimer. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar floppy31 • 20 Janvier 2018 • Fiche de lecture • 1 530 Mots (7 Pages) • 894 Vues
COMBE Floriane – 2A
Titre de l'article | Regard du psychanalyste sur l’état de conscience du sujet atteint de la maladie d’Alzheimer pour une prise en charge bien traitante non médicamenteuse |
Auteur | André CHEVANCE |
Nom de la revue | Revue de la Fédération Européenne de sophrologie Dynamique |
Date de parution de l'article | novembre 2008 |
Site internet | http://www.sophro.net/congres2008/CHEVANCE.pdf |
Nombre de pages | 9 |
L'auteur
André Chevance est Docteur en psychologie clinique, psychanalyse et psychothérapie et était enseignant à l'Université de Picardie (Amiens – Jules Verne), à l'Université Catholique de Sao Paulo et d'Arraraguara (Brésil). Aujourd'hui, il possède son propre cabinet de consultation psychologique, intervient à domicile auprès de personnes ne pouvant se déplacer et propose enfin des consultations téléphoniques ou en ligne pour ceux qui le souhaitent.
Depuis 25 ans, il s'est spécialisé dans la recherche et la clinique de la maladie d'Alzheimer, notamment par l'écriture d'une thèse intitulée Psychopathologie de la vie quotidienne du sujet âgé. Alzheimer le mal de Léthé, la première depuis 1985 à étudier cette démence (dans le cadre du doctorat en psychopathologie fondamentale et psychanalyse de l'Université Paris 7). Dès 2003, il a mis en place des groupes de paroles-formation gratuits pour les familles de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, dans l'optique d'améliorer la compréhension de cette maladie et ainsi d'améliorer la qualité de vie du foyer concerné.
Synthèse de l'ouvrage
Dans son article support de conférence, André Chevance tente d'expliciter à des sophrologues sa vision psychanalytique de la maladie d'Alzheimer afin de susciter, par un travail sur soi des patients, un « état de conscience modifié harmonieux » (p. 1), source de bien-être psycho-corporel.
Selon lui, les états de conscience modifiée, ou hallucinations (qu'il rapproche du rêve) peuvent être de deux types : mnésique ou psychique. L’hallucination psychique étant une illusion sensorielle comme on peut la retrouver dans de nombreuses pathologies psychiatriques, et l’hallucination mnésique étant la caractéristique principale chez les patients déments Alzheimer : des troubles du comportement associés à l'oubli. Cette hallucination mnésique permettrait alors aux personnes concernées de vivre dans un nouvel espace-temps qui serait le leur, en réactualisant le passé pour en faire le présent et de cette manière se distancer de l'angoisse de mort approchante et donc de continuer à vivre. Cette « tendance restitutive » (p. 3) qui est une « fonction du moi qui tente de rétablie une situation antérieure à un traumatisme » (p. 3) a donc une visée thérapeutique pour ses utilisateurs. Elle permet d'apaiser leurs tensions internes en permettant une reviviscence des êtres aimés et d'eux même qui ne sont plus.
À travers cet article, l'objectif est pour André Chevance « l'accès au bien-être de l'ensemble des personnes concernées par cette pathologie (malade, soignants et famille) » (p. 3) afin d'offrir un accompagnement adapté. Il explique alors, à partir d'un cas clinique, que la relation entre les soignants (ou tout autre personne) et le dément Alzheimer nécessite une adaptation. Sans cela, la réponse du soignant (opposition physique et psychique) face aux « troubles du comportement » (les hallucinations mnésiques) du patient sera forcément inadaptée car le trouble lui-même n'aura pas de sens pour le soignant. Par un jeu de miroir, une angoisse envahira le malade et pourra dériver vers l'agressivité. Il s'agirait alors d'un « accompagnement maltraitant par défaut » (p. 4) de la part des soignants, en voulant de surcroît éviter le risque de fugue du résident (ce qui entraînerait leur responsabilité pénale). Cette situation d'incompréhension bidirectionnelle est donc source d'angoisse des deux côtés et agissant comme des amplificateurs puisque chacun ressent la crainte de l'autre. Face à une situation d'hallucination mnésique qui se manifeste souvent par une régression (primauté de l'aspect maternel : retour en enfance ou à la place de mère), il ne s'agirait pas de ramener le sujet au réel, mais plutôt de l'accompagner dans sa mise en scène du passé. L'apaisement pourrait ainsi naître grâce à une réponse en adéquation avec l'être du sujet et son passé (histoire de vie) afin que la réalité du soignant épouse la réalité de la personne démente. « Nous devons nous adapter à lui, car lui, n'est plus capable de s'adapter à nous » (p. 8).
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