Analyse de situation en crèche
Dissertation : Analyse de situation en crèche. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sandrineravenel • 8 Octobre 2017 • Dissertation • 1 072 Mots (5 Pages) • 2 284 Vues
ANALYSE DE SITUATION
Séparation difficile et peur de l’étranger
Chez l’enfant de moins d’1 an
La situation se passe dans une crèche des Hauts-de-Seine qui compte 108 berceaux et où j’effectue mon premier stage de première année d’étude en soins infirmiers. Je suis chez les bébés âgés de trois à douze mois. Je suis en observation les deux premiers jours de mon stage. Le deuxième jour, je remarque Elise, une petite fille de 7 mois et sa maman qui vient la déposer à la crèche. La maman parle beaucoup, elle explique qu’Elise a eu un peu de fièvre la nuit précédente et qu’elle lui a donné du paracétamol à 4h30. Elise s’accroche à sa maman. L’auxiliaire présente ce matin-là, lui tend les bras, mais Elise reste dans ceux de sa mère. Pour accompagner sa fille, la maman la pose sur le sol et joue un peu avec elle. Elise est assise et joue avec les jouets que sa mère lui propose. La maman fait un bisou à Elise et lui dit qu’elle s’en va. Elise attrape sa mère et se met à pleurer, alors la maman reprend sa fille dans les bras lui fait des bisous et reste encore un peu avec elle. Elle dit de nouveau au revoir à sa fille mais cette fois décide de partir. Elise pleure. Cela dure quelques minutes puis Elise se calme en la présence de l’auxiliaire de puériculture. Tout se passe bien jusqu’à ce que la petite fille m’aperçoive. Elle me regarde, puis fronce les yeux et se met à pleurer. Je lui souris, mais rien y fait, l’enfant ne se calme pas, au contraire, ses pleurs se transforment en cris. Il suffit que je sorte de son champ de vision pour qu’Elise se calme mais à chaque fois que j’y réapparais elle se met à pleurer. Parfois c’est elle qui me cherche des yeux, et à chaque fois elle se met sinon à pleurer, à geindre. Très vite, je comprends que la petite Elise à peur de moi. Lorsque j’interroge l’auxiliaire présente avec moi, elle me répond qu’étant donné l’âge d’Elise (7 mois) cela correspond à une étape normale du développement de la personnalité de l’enfant : la peur de l’étranger. Elle me fait remarquer aussi que la maman, le matin, a du mal à laisser son enfant. Elle m’explique alors, qu’Elise souffre de constipation qui lui a provoqué à deux reprises des fissures anales et selon l’auxiliaire c’est ce qui rendrait la maman inquiète et rendrait la séparation difficile le matin.
Cette situation, me fait m’interroger sur l’attitude que je dois avoir envers la petite Elise. Comment dois-je réagir face à elle sans interférer dans le développement de sa personnalité ? Dois-je m’imposer à elle ou au contraire l’éviter ? Je m’interroge également sur le rôle des soignants, pour aider la maman et l’enfant afin de rendre leur séparation moins difficile.
Mon ressenti, à ce moment-là, se traduit par une incompréhension de l’angoisse de la petite Elise parce que je n’ai pas l’habitude d’inciter de la peur chez les enfants, au contraire, ils m’adorent. En tant que professionnelle, je dois surmonter ce désappointement et faire face à la difficulté. Dans un premier temps, j’essaie d’éviter le plus possible Elise, qui ne semble pas rassurée pour autant. Elle continue à me chercher des yeux parce qu’elle sait que je suis dans la pièce. Je décide donc de rester quelque part sans trop bouger et lui impose en quelque sorte ma présence. Ce stratagème semble mieux fonctionner puisqu’elle finit par se calmer : elle sait où le « danger » se trouve. Le comportement d’Elise correspond à ce qu’a décrit René SPITZ, comme étant le deuxième organisateur – il apparait à 8 mois. C’est une réaction d’angoisse à l’approche d’un inconnu ou en l’absence de la mère. A ce stade, l’enfant discrimine les percepts et les visages familiers sont différenciés des autres visages inconnus. L’approche d’un inconnu provoque un refus de contact et une angoisse (dite du huitième mois) qui se manifeste bruyamment : l’enfant pleure, se détourne et repousse l’intrus. Ces réactions indiquent que l’enfant parvient à différencier des objets totaux, c’est-à-dire des individus, et qu’il s’appréhende lui aussi.
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