Synthèse du texte d'Alain Touraine - La production de la société

Synthèse du texte d’Alain Touraine : La production de la société, Paris, Seuil, 1973, p. 360-368 (sur « La nature des mouvements sociaux »).

Ce texte a été écrit par Alain Touraine, sociologue et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris. Les points principaux de ses différents travaux de recherche sont l'action sociale et les nouveaux mouvements sociaux. Cet extrait est paru en 1973 et fait partie d’un ouvrage qui s’intitule « La production de la société» : il traite alors de la nature des mouvements sociaux.

Dans ce texte, Alain Touraine explique que le mouvement social se situe à part des autres types de conduites collectives et que ce serait une erreur de juger que cet acte appelle à des valeurs comme la justice ou encore la liberté. Il définit celui-ci comme étant un affrontement d’intérêts opposés, avec une combinaison de principes d’identité, d’opposition et de totalité (ces trois principes définissent le mouvement social) mais plus largement encore, comme un acteur d’un champ historique. Le mouvement social fait « éclater un conflit » et ne correspond pas à l’expression d’une contradiction.

Pour lui, le mouvement social ne doit pas être orienté vers des valeurs qui sont exprimées consciemment. Il fait alors référence au mouvement ouvrier qui n’est un mouvement social « que s’il met en cause la domination de la classe dirigeante ».

Comme évoqué plus tôt, Touraine relève trois principes définissant plus profondément le mouvement social. Le premier étant le principe d’identité : ce principe correspond à la définition de l’acteur par lui-même et, uniquement si cette définition est consciente, le mouvement social peut s’organiser. Pour se définir, l’acteur va alors faire usage des rapports sociaux, mais aussi du conflit : « c’est le conflit qui constitue et organise l’acteur ».

Le second principe se nomme le principe d’opposition : ce principe explique que « un mouvement ne s’organise que s’il peut nommer son adversaire ». Ce principe est lié également au conflit, dont l’acteur doit faire usage précédemment, car c’est celui-ci qui fait apparaître l’adversaire. On parle de ce principe uniquement si l’acteur se sent en pleine confrontation avec une force sociale (un adversaire) mettant alors en cause ce que Touraine appelle des « orientations générales de la vie sociale ».

Le troisième et dernier principe du mouvement social est un principe de totalité : le conflit n’est pas la seule source de mouvement social, tous les mouvements sociaux « possèdent ce que je nomme un principe de totalité », explique Touraine dans ce texte. Il le définit comme étant un système d’action dont les adversaires se disputent la domination, ce qui explique que le mouvement social n’est pas global à chaque fois (il affirme en contrepartie que ce sont les mouvements sociaux « les plus importants » qui sont les plus globaux).

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