Quelles sont les conséquences des images violentes sur l'ordre social?
Dissertation : Quelles sont les conséquences des images violentes sur l'ordre social?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clemrocla • 5 Mai 2024 • Dissertation • 1 107 Mots (5 Pages) • 101 Vues
Après la sortie du dessin animé Toy Story en 1995, la marque de jouets Mattel a vu ses ventes du jouet « M. Patate » augmenter de 800%. Le cinéma prouve alors avoir un fort pouvoir d’influence sur les téléspectateurs. Si cette anecdote semble assez inoffensive, elle m’a poussé à m’interroger sur les conséquences bien plus néfastes que pourrait engendrer l’industrie cinématographique : Comment la représentation des violences sexuelles et physiques au cinéma peut-elle altérer les comportements sociaux ? Nous verrons donc comment le cinéma peut inspirer certains actes violents puis, comment celui-ci peut altérer les liens sociaux entre genres. Enfin, nous verrons que les films seuls ne peuvent pas être désignés coupables d’un parcours déviant.
Il nous faut nous interroger sur les effets réels des images violentes sur les actions des téléspectateurs car alors qu’il est assez communément admis dans l’opinion publique que les films violents pourraient accroitre les comportements déviants des plus jeunes cette thèse est toujours questionnée. Il est compliqué d’établir un véritable lien de causalité entre le fait de s’exposer à des images violentes et le fait de commettre des actes violents bien qu’il est commun de trouver une corrélation entre ces deux données. Toutefois, dans certains cas nous remarquons l’impact central du cinéma sur les comportements déviants des individus. Cela est motivé par le fait que les films d’horreur proposent au travers de leur visionnage une violation des normes sociales. Notre société condamnant si fermement la violence, le film d’horreur nous permet de toucher cet interdit et attise notre volonté de transgresser les codes établis en altérant notre perception de la fiction et de la réalité. Nous pouvons ainsi utiliser l’exemple d’une série de meurtre et agressions commis aux Etats Unis par deux adolescents en 1995 (Benjamin Darras+ Sarah Edmondson) qui ont affirmé s’être inspirés du célèbre film de Stone « Tueurs nés ». Et cela ne touche pas que les Etats Unis puisque à Nantes en 2002 un lycéen poignarde son amie de 15 ans, un acte inspiré du film scream selon ses propres mots.
Néanmoins, les violences physiques ne sont pas les seules omniprésentes au cinéma. Les violences sexuelles illustrées dans de nombreux films ont-elles aussi tendance à altérer les liens sociaux entre genres. Si les scènes de violence sexuelles pourraient agir comme des outils de prévention, bien souvent elles servent surtout le sensationnalisme du film. En effet, les films comme Orange Mécanique de Stanley Kubrick et Irréversible proposent des scènes détaillées et spectaculaires de ces actes de violence. Pour le film Irréversible, c’est d’ailleurs sa longue scène de viol de 9min qui a constitué une grande partie de sa communication et a attiré de nombreux curieux dans les salles de cinéma. Dans notre société où la culture du viol et le fantasme du viol sont très présents, ces mises en scène ne laissent pas indifférents et nourrissent la fascination malsaine des spectateurs. Selon un rapport de l’IPSOS en 2019, 36% des jeunes 18-24 ans affirment qu’une femme est susceptible de prendre du plaisir à être humiliée et injuriée et 25% des 18-24 ans disent même qu’une femme peut prendre du plaisir à être forcée. Ces chiffres sont irrémédiablement liés à l’exposition des jeunes aux images pornographiques et aux films violents. Au-delà de cette romantisation du viol, le film Léon de Luc Besson dans lequel une enfant tombe amoureuse d’un tueur à gage, a
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