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L'intervention systémique dans le travail social

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Par   •  6 Mai 2017  •  Cours  •  6 256 Mots (26 Pages)  •  2 613 Vues

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L’intervention systémique dans le travail social         Repères épistémologiques, éthiques et méthodologiques

AMIGUET  Olivier, Claude JULIER. 1996. L’intervention systémique dans le travail social  Repères épistémologiques, éthiques et méthodologiques. Genève/Lausanne : coédition Les éditions I.E.S. et Editions EESP. 351p.

Olivier AMIGUET est spécialisé dans le domaine de la formation systémique auprès des professionnels de l’action sociale et psychosociale depuis les années 1990. Il a fondé avec Claude JULIER  les  Journées francophones intitulées « Travail Social et Approche Systémique » sous l’égide de la Haute Ecole de Travail Social de Genève en 1992 et qui se tiennent tous les deux ans. Les neuvièmes journées étaient centrées autour du thème : « ouvrir le champ des possibles : interventions systémiques et pratiques émancipatrices ». La visée des ateliers proposés était de réfléchir à une contribution au développement des pratiques qui aident les personnes accompagnées à acquérir davantage d’autonomie et de pouvoir d’agir.  

L’approche systémique est largement diffusée dans le domaine du travail social. Elle fait partie des thèmes de réflexion dans la formation des éducateurs spécialisés. Le concept de système est une porte d’entrée dans le travail social : il propose une complexification des approches qui s’adapte à certains critères d’évolution de notre société. Des outils sont utilisés dans l’accompagnement des personnes : représentations graphiques (notamment le génogramme), entretiens à caractère systémique, objets dits flottants. Cette approche est d’abord le fruit d’une évolution profonde qui touche «  tout autant les sciences « dures » (physique, biochimie, mathématiques, biologie, etc.) que les sciences « molles » telles que la psychologie, la sociologie, l’histoire, ou l’anthropologie. Les sciences sociales sont donc en première ligne dans cette évolution.

  1. Introduction à la pensée systémique        

Notre monde vit des  bouleversements dans les domaines techniques et idéologiques très profonds .Philosophes, scientifiques, politiques, se réinterrogent sur  les modes de vie sur notre planète en société. Les réponses données jusque maintenant ne font plus sens. Il en découle une remise en question de  notre activité de connaissance qui nous permet d’étudier le monde qui nous entoure. «  De tout temps, l’homme s’est efforcé de comprendre et d’expliquer le monde dans lequel  il vivait. Toutes les philosophies, les religions et les sciences apportent des réponses à cette quête. Réponses qui évoluent, bien sûr, comme se modifient les idées véhiculées par les différentes cultures quant à la place de l’homme dans son environnement matériel et naturel. » (M.Balmary, La divine origine).

  1. Pensée analytique et pensée holistique :   deux grands courants de pensée qui  ont historiquement structuré les tentatives de compréhension du monde :

Pour la pensée analytique, l’objet de connaissance est divisé en plusieurs parties. C’est le détail qui compte et pas les relations qui lient les parties. La méthode cartésienne est une mise en pratique de cette pensée. Par exemple, le corps est divisé en parties (organes) mais il n’y a pas de mise en  lien de ces différents organes. C’est l’hémisphère gauche du cerveau qui est sollicité dans le processus  de cette analyse.  Pour la pensée holistique, il existe une compréhension intuitive du monde, celui-ci est appréhendé de manière globale. L’intuition et la créativité sont stimulées, mais cette pensée manque de nuances. Exemple : une personne me parait sympathique ou antipathique. Il ‘agit pour ces deux types de pensées d’approches  rationnelles des phénomènes sensibles. C’est la partie droite du cerveau qui est utilisée.

  1. Nouveau discours sur la méthode et dépassement des courants analytiques-cartésiens et holistiques : vers la pensée systémique et l’introduction du paradigme systémique et de la complexité.

La méthode cartésienne ne parait plus pouvoir répondre aux questions complexes de notre monde. Il devient alors nécessaire de changer de discours. Nous pourrions dire alors que la pensée systémique est une pensée bi-hémisphérique. Elle tente de lier ces deux pensées. C’est un mode de pensée inclusive et non exclusive dans le sens où elle relié, elle est à la fois analytique et holistique. La critique de Lemoigne (spécialiste français de la systémie) par rapport à l’approche cartésienne dans son nouveau discours de la méthode insiste sur le caractère douteux du concept cartésien d’évidence : c’est un concept qui parait douteux car il s’applique au monde des vivants. Une hypothèse, une action ne seront jamais des évidences. En termes d’intervention sociale, la question sera  essentiellement : quel est le projet, le but, la finalité. C’est pourquoi  Lemoigne introduit le contraire complémentaire du concept d’évidence, celui de pertinence. Les moyens que sont par exemple le placement, la détention, la thérapie familiale seront plus ou moins pertinents par rapport à une finalité.                                                                                                        

 Le paradigme est un ensemble de règles implicites qui nous font appréhender le monde d’une certaine manière. Les principes cartésiens ont construit l’opposition de concepts comme conscient et inconscient, sciences et philosophie. La «  manière de comprendre le monde » systémique est intéressante notamment dans le champ de l’intervention sociale. Elle s’appuie sur le paradigme structuraliste et le dépasse. Dans l’approche structuraliste,  on explique le comportement toxicomaniaque par sa structure (comment il s’organise ?), par son évolution (comment se transforme-t-il ?) et par sa fonction (que fait’ il ?). Dans les «  lunettes systémiciennes se rajoute les finalités  (le projet de la personne accompagnée et le projet de l’éducateur) et l’influence de la personne vers son environnement et vis et versa. L’approche et la vision systémique introduisent à la complexité. L’intelligence humaine intègre des paramètres complexifiant  notre manière de comprendre les phénomènes. Les paradigmes s’englobent, se complètent…Morin  rappelle ainsi que l’humanité a été soumise à une nécessité, celle de mettre d l’ordre dans les connaissances afin de chasser les désordres.  Les paradigmes de simplification ont eu ainsi la primauté avant l’émergence d’une pensée à caractère systémique.

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