1791 : les frères Bonjour et le bonjourisme
Analyse sectorielle : 1791 : les frères Bonjour et le bonjourisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar goubby • 16 Février 2022 • Analyse sectorielle • 436 Mots (2 Pages) • 627 Vues
« En 1775, alors que le jansénisme et le mouvement convulsionnaire "agonisent" dans le reste de la France, Claude et François Bonjour avaient été successivement curés de la paroisse de Fareins, à 40 kilomètres au nord de Lyon, un petit village alors devenu le lieu de pratiques convulsionnaires, sur fond de conflits religieux, sociaux et générationnels. Les curés Bonjour administraient à leurs paroissiennes les "secours" violents qui caractérisent l’œuvre, tout en les teintant peu à peu d’une certaine dimension érotique. Ces sévices s’accentuent jusqu’au crucifiement en 1787 de la paroissienne Étiennette Thomasson » , à la suite duquel François Bonjour avait été arraché à sa cure, condamné et emprisonné, tandis que son influence sur les paroissiens survivait à son éloignement géographique2.
En 1791, les frères Bonjour s'installent à Paris rue de Montreuil ; Jean-Pierre Thibout fait leur connaissance et devient leur portier1. Des deux maîtresses de François Bonjour, Claudine Dauphin accouche le 18 août 1792 à Paris d'un fils nommé Élie, car considéré à la fois comme le nouvel Élie et le nouveau Paraclet2.
Le groupe bonjouriste a entre 1791 et 1805 une prophétesse nommée Sœur Élisée. Cette dernière « reçoit en elle l'Esprit-Saint lors d’épisodes de transes, de convulsions, ou encore d'état d’enfance » ; pendant plus de cinq ans, elle « tient des séances régulières dans lesquelles elle articule un discours millénariste et apocalyptique - qui repose sur la croyance en un règne terrestre du Christ pendant mille ans, aux côtés des élus et des saints ressuscités - à un discours fortement subversif et anticlérical. » « Dans l’univers conceptuel bonjouriste, Bonaparte apparait comme l’empereur des derniers temps, le bras armé de Dieu, qui précipite l’apocalypse, annonce le retour des juifs et le règne de mille ans du Christ et du Paraclet (l’Esprit-Saint abrité dans le corps humain d’Elie Bonjour). » Ces discours ésotériques, qui nécessitent une connaissance précise de la Bible pour être compris, ont été recueillis par le secrétaire du groupe bonjouriste et publiés en trente-six volumes2.
Élie, fils de François Bonjour et Claudine Dauphin, « laisse en plan ses dévots et épouse la fille d’un industriel du taffetas gommé, dont il reprend le commerce »3. En 1830, il s'engage dans la révolution des Trois Glorieuses et apparaît même dans Les Misérables de Victor Hugo qui l'a connu en son temps3. Élie meurt en 1866. Il reste cependant toujours vénéré et considéré comme un prophète par la Famille aujourd'hui1.
« La majorité des spécialistes pensent que ce [groupe parisien "convulsionnaire" qui s’est formé notamment autour de Claude et François Bonjour] a quasiment disparu au milieu du xixe, mais les bonjouristes perdurent pour devenir la Famille1. »
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