Langage Des Signes
Dissertation : Langage Des Signes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clic • 29 Décembre 2014 • 1 134 Mots (5 Pages) • 1 229 Vues
Séméiologie[modifier | modifier le code]
Si la langue des signes est enseignée et diffusée, elle est conçue en tant que « reproduction » d'une langue qu'elle visualise et gestualise. Il faut attendre William Stokoe1 pour que la langue des signes soit observée comme une langue à part entière grâce à la description selon le principe de la double articulation que André Martinet2 développe pour le langage humain en général et atteste pour la langue des signes dans l’introduction à l’Essai de grammaire de la langue des signes française de Nève de Mévergnies3. Ces descriptions, très souvent menées selon les critères d'analyse des langues orales, ont contribué à faire peu à peu reconnaître à ces langues leur statut de langues naturelles à part entière. Cependant du fait que les langues des signes utilisent une modalité visuo-gestuelle et non audio-orale, elles mettent en place des structures spécifiques, bien différentes de celles des langues orales et nécessitent donc une description circonstanciée.
Comme toute langue, une langue des signes nécessite un apprentissage mais il n'est pas nécessaire d'avoir une surdité pour apprendre ou communiquer en langue des signes. Pour exemple de nombreux entendants (enfants de sourds, partenaires, ou interprètes et autres professionnels en contact avec des sourds) parviennent à développer un haut degré de bilinguisme. Selon le Ministère de la Culture4, « les langues des signes sont pour les sourds, le seul mode linguistique véritablement approprié, qui leur permette un développement cognitif et psychologique d’une manière équivalente à ce qu’il en est d’une langue orale pour un entendant. »
On parle souvent quand on traite de la langue des signes d'une « pensée visuelle ». Elle remet en question ce que nous considérons habituellement comme appartenant au domaine de la linguistique. En effet, selon Christian Cuxac5, dans une perspective sémiogénétique, le modèle de la langue des signes française propose une bifurcation de visée entre deux types de structures (fréquemment imbriquées dans le discours) :
les structures dites standard ou « signes standard », au caractère conventionnel ;
les structures de grande iconicité, à visée illustrative.
Code gestuel[modifier | modifier le code]
Le verbe « demander » en langue des signes française dans trois phrases : « Je vous demande » ; « Vous me demandez » et « Quelqu’un leur demande ».
Les signes standards sont conditionnés par la gestuelle de la ou des mains, de la tête et du visage, par l’orientation du signe, son emplacement et son mouvement, chaque paramètre correspondant à une liste finie d’éléments qui correspond au phonème de la langue orale. Le dénombrement des éléments par catégorie paramétrique varie selon les descriptions. Pour la seule gestuelle des mains, on en compte entre 45 et 60 différentes en langue des signes française. Ces éléments apparaissent simultanément et peuvent se combiner au sein d'un signe de même que les phonèmes se combinent au sein d'un mot.
Prosodie illustrative[modifier | modifier le code]
Les structures de grande iconicité sont d'un emploi récurrent dans la conduite de récit. Elles sont extrêmement originales et particulières. L'étude poussée de ces structures6 a permis de mettre en évidence différents types de transferts possibles dans un discours. Par exemple, le locuteur prend alors le rôle d’une personne ou encore, met en situation des formes7. Christian Cuxac l'explicite ainsi : « Toutes les langues permettent de reconstruire des expériences, selon des stratégies variées. (…) dans les cas d’ajouts gestuels (ex : un ballon « grand comme ça ») (…), le geste accompagne ou complète la parole, (…) le locuteur prend la voix des
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