La naturalisation des performances sportives
Étude de cas : La naturalisation des performances sportives. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tmorgane • 29 Mars 2017 • Étude de cas • 1 067 Mots (5 Pages) • 1 200 Vues
TD Sociologie : La naturalisation des performances sportives
1° CONCERNANT LE SUCCÈS DES COUREURS AFRICAINS, QUELS SONT LES PRÉJUGÉS LES PLUS COURANTS ET POURQUOI SONT-ILS RÉSISTANTS ?
Depuis les années 80~90, l’élite sportive dans le domaine de la course à pied (de demi-fond et de fond) est majoritairement composée de coureurs africains. Bien que cela ne soit fondé en rien, ce succès est généralement associé à des caractéristiques naturelles et culturelles basées principalement sur un faux évolutionnisme.
Ainsi, on fait face à de nombreux préjugés selon lesquels, les populations africaines possèderaient des caractéristiques physiologiques (héritées de leurs ancêtres qui les auraient développées grâce à une vie nomade et en confrontation à un environnement particulier) leur permettant de telles performances sportives. Aussi, ces préjugés supposent aussi, pour justifier l’aisance des coureurs africains, des caractéristiques socio-culturelles : les populations africaines vivraient dans des milieux géographiques particulier (ex : altitude) et leur style de vie pourrait justifier leur vitesse innée.
Le démentie de ces préjugés en amène seulement de nouveaux, les « Noirs dotés d’une grande vitesse et peu résistants » sont tout à coup naturellement doué pour les épreuves de fond quand ils commencent à y briller.
Les préjugés sont donc résistants à toute explication rationnelle et continus d’être fondés sur des arguments « ad hoc ».
Pourquoi donc ces préjugés persistent-il dans le temps ?
Plusieurs explications sont possibles :
- Une vision fantasmée de l’Afrique amène certains type d’images qui pourraient justifier les préjugés culturels, on pense surtout à des idées comme « les enfants vont tous à l’école en courant ». Une vision erronée du type de vie mené par les populations africaines conduit à une projection de fantasmes sociaux sur les coureurs professionnels.
- Une méconnaissance des processus de préparation des athlètes et du système de sélection sportif.
- Un refus d’accorder la réussite à l’individu à lui-même ; réussite qui ne peut être acceptable que si elle est due à un facteur génétique contre lequel il est impossible de lutter.
- Une véhiculassions appuyée des préjugés par les médias, notamment par les commentateurs sportifs.
2° Quel rapport entre la réussite des coureurs d’origine d’Afrique de l’Est et du Nord dans l’athlétisme français et la conrtibution coloniale ?
Si les explications culturelles et naturelles ne peuvent être approuvées puisque démentis de façon empirique, on se tourne donc vers une explication socio-historique.
En effet, si l’on reprend les informations tirées de l’entretien avec Manuel Schotté sur son ouvrage la construction du « talent », on comprend que le développement des sports de courses est étroitement lié à la période du Protectorat.
Les « nobles » peuvent exercer des sports nécessitant du matériel et supposant un certain statut tel que l’équitation par exemple, ils délaissent donc les sports dit populaires tel que la course à pied. Ces sports justement ne nécessitent qu’ « un corps » pour être pratiqués et sont donc accessibles à tous. Très vite, les populations locales des pays colonisés s’en emparent et montrent une réussite notable dans ces domaines.
Si l’on prend l’exemple du Maroc, les épreuves de crosscountry sont la scène du succès des jeunes locaux.
Devant ce succès, les enfants de colons commencent eux aussi à pratiquer ce sport qui devient par le même temps une « spécialité du pays ».
On comprend donc que la diffusion des pratiques sportives n’est pas la même ; selon sa classe (noble ou populaire) on ne pratique premièrement pas le même sport, cela joue un rôle dans l’émergence des disciplines de courses au sein des populations colonisées.
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