Évolution Du Chômage En France

La phase la plus importante de progression du chômage en France a eu lieu entre 1975 et 1987. Les « Trente glorieuses » sont alors terminées. La croissance s’affaiblit, le développement des services ne compense pas le déclin de l'industrie et la hausse du taux d’activité féminin. Le nombre de chômeurs (selon la définition du Bureau international du travail) passe alors de 700 000 à 2,2 millions, le taux est multiplié par trois de 3 à 9 %.

Depuis, le chômage fluctue autour de 9 % et de 2,5 millions de personnes. Les phases de diminution peuvent être importantes, comme entre 1997 et 2001 ou 2006 et 2008. Mais, à chaque fois, le chômage repart à la hausse. La récession qui suit la crise financière de 2008 reconduit le taux de chômage vers de nouveaux sommets. Fin 2014, le taux atteint 10 % et l'on compte 2,8 millions de chômeurs, selon l'Insee, un record historique.

La phase d'oscillation enregistrée depuis le milieu des années 1980 ne doit pas faire illusion. Elle masque les situations des jeunes, desnon-diplômés, ou de certains territoires, bien plus difficiles que ne le disent les moyennes. Depuis un quart de siècle le chômage demeure à un niveau élevé : la part de la population active qui a été demandeur d’emploi au moins une fois dans sa vie s'est considérablement accrue. Pour ces personnes , le résultat est souvent une baisse du niveau de vie. Le manque d'emploi impose progressivement sa marque dans la société française. Il rend particulièrement difficile l'insertion des jeunes générations, attise la concurrence entre salariés et rend les horizons de vie de beaucoup plus précaires.

Conjoncture : la reprise tarde

Selon les données de l'Insee, le chômage stagne autour de 10 %, son niveau le plus élevé atteint fin 2013. Mais ces données, mesurées selon la définition du Bureau international du travail, tendent à minimiser le phénomène car il suffit d'avoir travaillé une heure dans la semaine pour ne pas être compté comme chômeur. Le développement d'emplois très partiels fait donc baisser les statistiques. Le nombre des demandeurs d'emploi (catégories A,B et C) enregistrés par Pôle emploi, lui, ne cesse d'augmenter : il dépasse les cinq millions. Depuis mi-2008, ce chiffre a augmenté de deux millions, une hausse de 70 %.

Une inversion de situation ne peut venir que d'une phase de relance de l'activité solide, durant plusieurs années. Même la très forte croissance des années 1997 à 2011 a été insuffisante. Il est de plus en plus difficile de parler de crise pour un déséquilibre sur le marché du travail qui dure depuis 30 ans, et qui, pour l'essentiel, pénalise les jeunes et les personnes peu qualifiées.

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