Aspects de l'engagement pour le développement durable

Le premier champ dans lequel la réponse semble pouvoir être affirmative est bien sûr celui de la médecine. Qu’est-ce

qu’un médicament, si ce n’est une substance artificielle destinée à corriger les effets d’une nature déficiente ou

malveillante ? Oui, mais il n’y a pas, du moins en Europe, de publicité pour les vrais médicaments, ceux qui sont

soumis à prescription médicale, et les autres utilisent pour leur communication des thématiques très diverses qu’elles

soient centrées sur la douleur, le désagrément à combattre ou les bienfaits supposés du produit.

Un second domaine pourrait semble-t-il se prêter à la stratégie évoquée ; celui des constructeurs d’infrastructures

routières, de gratte-ciels ou autres démiurges du béton, du verre et de l’acier. Pourtant les ciments Lafarge prennent

pour signature « les matériaux au coeur de la vie » et affichent leur partenariat avec le WWF, Eurovia met en avant ses

responsabilités environnementales et Bouygues son attachement au développement durable. Nul ne semble vouloir

assumer cette vérité somme toute banale : l’homme transforme la nature parce que celle-ci ne lui convient pas… et il

n’y a pas de honte à ça.

Paradoxalement, il semble nécessaire de faire de la gestion de l’environnement son coeur de métier pour oser assumer

une véritable désacralisation de la nature ; c’est du moins le sens que semble prendre la communication de Veolia

Environnement. Dans l’une de ses campagnes, la question est franchement posée : « Si on vous dit environnement, vous

voyez quoi ? » sur un visuel incitant à répondre « un arbre ». Pourtant la réponse apportée par Veolia est tout autre :

« Il faut y voir un défi industriel »…et de mettre en avant son expertise et ses solutions technologiques. Souvent

vilipendée par les antipub comme un modèle de manipulation et de trahison des idéaux écologiques, cette

communication a pourtant le mérite du réalisme, si ce n’est de l’honnêteté : l’homme peut probablement mieux protéger

la nature mais pour cela il doit la modifier plus encore en en adaptant la plus grande partie à ses propres besoins.

Difficile aujourd’hui de ne pas plier aux injonctions de l’écologiquement correct qui, la plupart du temps, consiste à

repeindre en vert des communications sans grande imagination en entonnant des hymnes à l’authenticité des saveurs

rurales ; le tout accompagné, bien sûr, de gazouillis d’oiseaux reconstitués au synthétiseur. Pour autant, il faut

probablement référer cette parole unique au caractère relativement récent de la thématique écologique. On peut espérer

qu’avec le temps le discours sur la préservation de la nature, quelle que soit sa finalité, gagnera en maturité et en

nuances.

Deuxième partie (12 points)

A. Questions d’analyse (4 pts)

Question 3 (3 pts)

La force de la campagne de la société « Aigle » tient probablement à la richesse sémantique de son slogan : « Pour la

réintroduction de l’homme dans la nature ». Il s’agit en effet de positionner l’homme, au singulier, dans un rapport

d’humilité au milieu naturel. L’homme, comme espèce menacée par opposition aux hommes colonisateurs de la

planète…le renversement est fort mais comment

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