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Analyse croisée tweets et résolutions d'actionnaires industrie pétrolière

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Par   •  29 Octobre 2018  •  Analyse sectorielle  •  2 300 Mots (10 Pages)  •  641 Vues

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Analyse croisée sur les tweets des ONG et les résolutions d’actionnaires des entreprises

Sujet qui mobilise de plus de plus de monde, la responsabilité sociale des entreprises est aujourd’hui un facteur clé de succès pour celles qui veulent réaliser des profits intemporels. Même si quelques grandes entreprises maximisent leur valeur en orientant leur stratégie vers l’utilisation des énergies renouvelables protégeant à la fois leurs investisseurs et les citoyens, d’autres, comme les compagnies pétrolières poursuivent leur objectif économique à court terme.

Parmi les partie prenantes de l’écosystème d’une entreprise, il y des ONG dont le rôle sur le sujet des compagnies pétrolières et de l’empreinte écologique qu’elles laissent sur leur passage est primordiale. Elles sont nombreuses à porter ce combat, protégeant elles aussi notre Société. Elles sont très actives et interviennent régulièrement notamment grâce au tweet, moyen d’expression moderne.

Pour analyser la dynamique qui existe entre l’entreprise et l’ONG j’ai choisi de m’intéresser aux compagnies pétrolières internationales américaines ExxonMobil et Chevron et à leurs interactions avec Greenpeace et CeresNews sur la période qui s’étend du mois de septembre 2015 au mois de juin 2017, un peu avant et après la COP21. Pour réaliser cette analyse je me suis posée les questions suivantes : Quelle dynamique existe t-il entre ces compagnies pétrolières et les ONG ? Quels sont les enjeux soulevés et comment évoluent-ils? Qui joue le rôle de catalyseur? Et enfin, comment les ONG ou les autres parties prenantes parviennent-elles à faire fléchir ces multinationales aux pleins pouvoirs ? Pour répondre à ces questions je me suis appuyée sur de nombreux articles parus dans la presse mondiale ainsi que sur le modèle d’évolution des enjeux qui nous a été présenté dans le cours.

Commençons par mentionner qu’entre le 30 novembre et le 12 décembre 2015 s’est tenue la Cop 21, sommet international de l’ONU, qui a réuni 195 pays et débouchée sur les accords de Paris. Ces accords ont été fixés en collaboration avec les États dans l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius d’ici 50 ans.

En menant mes recherches sur ExxonMobil, j’ai constaté qu’un immense scandale la concernant avait fait la Une de l’actualité deux mois avant la COP21. Avant d’entrer dans l’analyse il me semble important de vous partager le scandale en question ainsi que la chronologie des évènements qui l’ont suivi.

Le 16 septembre 2015, l’Inside climate news, un journal américain créé en 2007 consacré au réchauffement climatique titrait : “ExxonMobil : the road not taken”, dénoncant à travers son étude qu’ExxonMobil savait depuis les années 80 que ses activités créaient le réchauffement climatique faisant preuve de manque de transparence vis à vis de ses actionnaires et de notre société, et recourant intensément au lobbying pour parvenir à ses fins allant même jusqu’à payer des pots de vins et à financer de fausses campagnes publicitaires.

Pour réaliser cette étude, les journalistes de l’Inside climate news ont mené de nombreuses entrevues auprès d’anciens employés, de chercheurs et de fonctionnaires fédéraux. Ils ont aussi procédé à l’analyse de centaines de documents internes et strictement confidentiels rendant ainsi leur étude extrêmement crédible et percutante.

En portant attention aux actions prises par les ONG sur cette période, j’ai constaté que Greenpeace avait tweeté plus de 40 fois sur la période qui nous intéresse. Ces tweets reprochent à ExxonMobil d’avoir été leader dans la recherche climatique et d’avoir caché à la société ainsi qu’à ses propres actionnaires la vérité sur les risques liés au changement climatique crée par l’exploitation des énergies fossiles. En voici quelques extraits : “Incroyable. En 1977, @ExxonMobil était leader dans la recherche climatique. Puis ... ça s'est arrêté ; @ExxonMobil a mené le monde dans la recherche sur le climat. Puis il a commencé à financer le déni de profit ; Comment @ExxonMobil a changé l'histoire pour le pire tout pour Profit ; @ExxonMobil déni de changement de climat de @ExxonMobil ;@peabodyenergy assignation à comparaître pour tromper le public sur les risques du changement climatique ; ExxonMobilKnew ; Dans sa cupidité @ExxonMobil a aidé à tuer notre planète ; @ExxonMobil a menti au sujet du changement climatique et s'est fait prendre. Par leurs propres employés. Brûler ».

Quelques jours après la publication de l’étude, le scandale a largement été relayé par la presse mondiale. Certains congressistes, sénateurs américains, et groupes écologistes se sont saisis de ce dossier et ont demandé qu’une enquête sur ExxonMobil soit réalisée auprès du procureur des États Unis Loretta Lynch. L’enquête a ainsi été ouverte par la Justice américaine le 6 novembre 2015 afin de déterminer si le géant pétrolier avait délibéremment trompé les citoyens et les investisseurs. Une assignation à comparaître a donc été remise à ExxonMobile qui a nié en bloc ces accusations .

Les actionnaires d’ExxonMobil, qui avaient le pouvoir de contraindre ExxonMobil à revoir son modèle d’affaires en réorientant ses activités vers les énergies renouvellables ont étonnemment été peu nombreux à voter les résolutions proposées portant sur le changement climatique.

Selon l’article qui s’intitule « La lutte contre le changement climatique chez ExxonMobil et Chevron attendra » publié dans le journal La Presse par le journaliste Luc Olinga le 26 mai 2016, au lendemain de l’assemblée générale annuelle d’ExxonMobil « Quelque 38,2% seulement des actionnaires d'ExxonMobil ont approuvé une résolution demandant au géant texan d'évaluer l'impact financier des politiques publiques environnementales sur son activité suite à l'accord de Paris sur le climat…Une politique limitant le réchauffement climatique à 2°C par rapport à la période pré-industrielle n'a recueilli que 18,5% des suffrages exprimés chez ExxonMobil… une proposition portant sur la nomination d'un expert climat au sein des conseils d'administration respectifs des deux entreprises n'a recueilli que 21%. » Comme Luc Olinga le mentionne dans son article l’entreprise a demandé à ses actionnaires de rejeter les motions, ce qu’ils ont fait.

Le 8 Novembre 2016, Donald Trump est devenu Président des États Unis et a donné le ton sur la question du changement climatique

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