Dossier Travail en réseau et en partenariat
Dissertation : Dossier Travail en réseau et en partenariat. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kesavio • 30 Septembre 2018 • Dissertation • 7 078 Mots (29 Pages) • 881 Vues
Introduction
Le travail social, dans ses finalités, missions et modes d’intervention, est étroitement lié aux mutations du contexte social et aux évolutions de la commande publique. Je remarque que ces changements influent sur le métier et la formation d’éducateur spécialisé que je réalise. Cela est notamment perceptible avec l’émergence, en 2007, de la logique de référentiel métier et de domaines de compétences qui s’y associe. Cette apparition renouvelle l’approche du travail social et vient impacter le cadre et les pratiques du métier d’éducateur spécialisé.
Comme le définit l’arrêté du 20 juin 2007, relatif au diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé, ce dossier se rattache au domaine de compétences « travail en partenariat et en réseau » qui me semble être un marqueur révélateur des changements à l’oeuvre dans l’action sociale et médico-sociale. Par l’implication dans les dynamiques partenariales, institutionnelles et interinstitutionnelles, je dois être en mesure de développer des actions en partenariat et en réseau et contribuer à des pratiques de développement social territorialisé. Si je remarque que le référentiel situe toujours le coeur du métier dans le soutien et l’accompagnement des personnes et des groupes à leur socialisation, à leur autonomie, à leur intégration, je constate également qu’une place importante est désormais faite à l’intervention collective, au développement local, aux approches partenariales et territoriales.
Au travers de mes expériences, et notamment durant mon stage de deuxième année au sein d’un foyer de vie, je note que les termes partenariat et réseau intègrent couramment le discours des professionnels. Ces mots semblent s’être imposés dans le champ de l’action sociale. Cependant, mes échanges, mes recherches, révèlent que ces notions font l’objet d’approches plurielles. Ces dernières induisent une certaine confusion et je remarque qu’elles sont parfois employées sans distinction précise, au risque, de mon point de vue, de s’apparenter à des concepts « valise » sans explicitation de leurs sens, de leurs différences. Si ces concepts viennent impacter l’identité professionnelle, il m’apparait essentiel de se pencher sur leurs définitions pour alimenter ma réflexion, mon analyse afin de me les approprier et me positionner. Je m’attacherai ainsi dans ma première partie à saisir ces notions.
Après avoir présenter mon lieu de stage, je viserai, dans ma deuxième partie, à relier ma démarche sémantique au contexte partenarial de la structure. Cela m’amènera à réfléchir sur les actions partenariales ou en réseau à l’oeuvre et tenter d’en ressortir les enjeux. Cette réflexion me permettra de repérer les conditions à réunir pour permettre une relation partenariale et, à contrario, ce qui peut faire frein ou limite.
Pour m’impliquer dans un travail de réseau et de partenariat durant la durée de mon stage, j’ai échangé avec les résidents et les membres de l’équipe professionnelle. Je cherchais une action, situation, à laquelle je participais, qui serait interessante d’évoquer. Cette phase m’a ouvert une autre opportunité. J’ai pu identifier alors un besoin auquel un nouveau projet pouvait répondre. J’exposerai, dans ma troisième partie, les étapes qui m’ont amené à concevoir ce projet et qui ont conduit à la naissance d’un partenariat avec l’école publique de la commune.
- Réseau, Partenariat : De la polysémie à mon appropriation de ces notions
Que ce soit au travers de mes recherches, de mes échanges, des cours qui me sont dispensés dans le cadre de ma formation, les notions de partenariat et de réseau se révèlent être polysémiques. Qu’ils soient employés pour caractériser le cadre de l’action tout autant que l’action elle-même, ces concepts recouvrent un grand nombre de définitions. Ces dernières peuvent alors sembler parfois différentes, voire opposées, ou complémentaires.
1.1 Des lois, des politiques sociales qui initient le travail en réseau et partenariat
Mais avant de m’attacher à saisir le sens de ces termes, il me semble pertinent de les lier à l’évolution des politiques sociales en évoquant notamment une autre notion qui est celle du territoire. A partir des années 80, des choix politiques organisent une nouvelle réponse à de nouvelles problématiques sociales. Ils indiquent, de ce fait, le sens de ce qui est appelé désormais le « vivre ensemble ». Je pense que le « vivre ensemble » appelle le « faire ensemble ». Il s’agit alors, pour l’Etat, de repenser l’action publique.
C’est avec la décentralisation, amorcée par la loi Deferre du 2 mars 1982, dont le processus reste toujours à l’oeuvre, que l’Etat organise le transfert d’une partie de ses compétences au profit des collectivités territoriales. La décentralisation marque un changement important de la place de l’Etat et de la manière de gérer les questions sociales au sens large. Désormais placées dans un cadre de développement social territorialisé, les logiques d’intervention des actions sociales et médico-sociales sont déterminées par des politiques publiques territoriales.
Les politiques de la ville, apparues à la fin des années 70, sont également emblématiques de ce changement. Conçue initialement comme une politique d’exception pour répondre à l’urgence de la situation sur divers territoires, la politique de la ville s’est pérennisée. Le caractère innovant de cette politique a été sa forme contractuelle. Effectivement, la contractualisation entre Etat et collectivités, étendue à d’autres champs, a été initiée par celle-ci. Se construit alors un rapport de partenariat institutionnel entre Etat et collectivités. Cela ouvre la voie aux multiples partenariats noués entre collectivités et acteurs du territoire.
Dans la continuité de ces mutations, les lois propres au secteur social vont venir le restructurer dans son ensemble. Ainsi, la loi 2002-2 du 2 janvier 2002, rénovant l’action sociale et médico-sociale, pose, notamment avec ses articles 20 et 21, comme principe central, le droit de l’usager, institutionnalise des procédures de concertation et de partenariat, insiste sur la nécessité de favoriser les moyens permettant une coordination et une coopération visant à garantir la complémentarité et la continuité des accompagnements. A partir de cette loi, vont découler un ensemble de lois sectorielles qui en reprennent les principes directeurs. Ce sont, entre autres, la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance, la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires.
...