Situation d'étonnement stage IFSI
Étude de cas : Situation d'étonnement stage IFSI. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar junie brehmer • 4 Mars 2020 • Étude de cas • 667 Mots (3 Pages) • 7 851 Vues
SITUATION D’ETONNEMENT
La situation d’étonnement que j’expose aujourd’hui s’est déroulée tout au long de mon stage, au sein d’un établissement pour personnes âgées dépendantes (EPHAD). Etudiante en soins infirmiers en 1ère année, je suis donc à mon premier stage pratique.
Durant une matinée, j’accompagne une aide-soignante qui est ma référente de stage, pour la tournée hebdomadaire des résidents. Nous arrivons dans la chambre de Madame G. pour sa toilette. A peine entrée dans la chambre, l’aide-soignante salua la résidente d’un « Eh bonjour ma Cocotte ! ». Cette patiente est arrivée en 2008. Madame G. est une résidente de longue date, elle est atteinte d’Alzheimer. Du fait de ses troubles cognitifs, elle a besoin d’aide pour réaliser ses soins quotidiens. L’aide-soignante donc s’occupe de la toilette tout en m’expliquant comment faire. J’observe et la questionne sur certains procédés ou ce que je ne comprends pas. Tout au long de notre présence l’aide-soignante n’a cessé d’appeler la patiente par ce surnom « Cocotte » et d’avoir des gestes d’attention et d’affection envers Mme G.
Ayant déjà pu constater que ce n’était pas la seule de l’équipe à donner des surnoms comme « Cocotte, ma douce, ma belle, chef, beau gosse... » aux résidents, j’étais donc étonnée de ces familiarités. N’ayant pas pour habitude d’être aussi familière avec les personnes âgées dans ma vie quotidienne, je demande discrètement à l’aide-soignante si elle travaillait ici depuis longtemps, car je me suis dit peut-être qu’avec le temps passé auprès des résidents, elle avait développé un lien particulier avec eux. Elle m’explique que cela fait cinq mois qu’elle était ici mais qu’elle connaissait déjà les lieux pour y avoir fait des remplacements auparavant. Donc je lui demande pourquoi elle utilise ces surnoms et pourquoi avoir autant de gestes d’affection envers eux, ne sachant plus réellement quelle juste posture de soignante adopter vis-à-vis de mes patients à charge ; avoir des familiarités, des gestes affectifs ou non. Elle m’a répondu qu’elle aimait bien ça pour sa part et que c’était qu’avec certains résidents seulement, ceux de longue date et avec qui elle jugeait qu’elle pouvait se le permettre mais surtout que cet EPAHD était un endroit familial différent des autres EPHAD.
Le comportement et les propos des aides-soignantes me questionnent sur la posture professionnelle à tenir et se réfèrent à l’UE 1.1 s1 Anthropologie, psychologie, sociologie qui constituent la compétence 6 : « Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins » et le consentement qui se réfère à l’UE 1.3 s1 Législation, éthique, déontologie qui constituent la compétence 7 : « Analyser la qualité et améliorer sa pratique professionnelle. J’ai donc cherché dans mes connaissances et je me suis documentée sur les rapports soignants-soignés, sur la distance professionnelle à adopter mais surtout le droit au consentement des patients qui est interprété dans l’article de loi : Art.R.4312-14 qui stipule « Le consentement[..]est recherché dans tous les cas ». (Source référentiel infirmier 2019)
Mon questionnement est tel que moi, étudiante en première année, tout juste arrivée : pouvais-je me permettre d’être familière ? Moi qui ne suis pas une personne familière de premier abord, pourquoi ne pas essayer de créer un lien avec ces résidents que j’allais côtoyer, aider et accompagner pendant 5 semaines, ce que j’ai réussi à faire lors des deux dernières semaines de stage. Il faut un temps d’adaptation, de confiance et pour certains « d’apprivoisement » en faisant preuve de bienveillance, les appelant par leur nom, les vouvoyant, en attrapant les mains tendues vers moi pour les tenir un instant, en m’asseyant a coté d’eux pour de l’écoute active ou simplement être auprès d’eux pour apprendre à les découvrir en tant que personnes et pas seulement des malades. Je me suis mise donc à repenser à mon positionnement en tant que future soignante et à me dire que la distance professionnelle est personnelle à chacun et qu’elle est celle que l’on s’impose dans nos actes tout en ayant conscience du respect des droits, et des valeurs de chacun.
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