Communication avec un patient bipolaire.
Dissertation : Communication avec un patient bipolaire.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pierre-guillaume Passat • 20 Novembre 2016 • Dissertation • 1 410 Mots (6 Pages) • 1 266 Vues
Présentation du service :
Le service des Soins intensifs a pour objectif de prendre en charge des patients présentant une défaillance d’une fonction vitale ou qui risque de développer des complications sévères. Le service dispose de chambres équipées de matériels de surveillance spécialisés mis en oeuvre par une équipe pluridisciplinaire pour déceler, prévenir et corriger les déséquilibres aigus et présumés réversibles liés à la pathologie du patient. Le service est dirigé par les médecins anesthésistes et se compose de 2 infirmières et deux aides soignants par poste de 12 h.
Pathologies et/ou situations prévalentes :
- En digestif : colectomie, résection colo-rectale, amputation périnée- abdominale, duodéno-pancréatectomie céphalique, hépatectomie, dérivation digestive, splénectomie, gastrectomie mais aussi beaucoup de chirurgie bariatrique type sleeve ou By pass
- En urologie : cystectomie avec entérocystoplastie, Bricker, néphrectomie, prostatectomie radicale
- En vasculaire : carotide, pontage complexe ou à risque de saignement, anévrisme de l’aorte abdominale
- En orthopédie : arthrodèse lombaire à risques
Dans le service, les 6 chambres individuelles sont équipées de prises à oxygène. Cet équipement impose des règles de sécurité strictes. Il est en effet interdit de fumer ou de vapoter car il y a un grand risque d’explosion ou d’incendie. Durant une hospitalisation d’un patient fumeur les médecins prescrivent systématiquement la pose de patchs nicotiniques.
Description de la situation :
La situation se passe le 08 novembre 2016, je suis de poste 08h00 à 20h00. Il est 19h00 quand madame B, 56 ans, est hospitalisée dans le service de Soins intensifs suite à une opération de colectomie gauche avec la pose d’une colostomie souffrant de troubles bipolaires depuis de nombreuses années. Elle a de plus des antécédents de BPCO post-tabagique et d’HTA. Ayant une saturation limite (89%), elle est placée sous 2L d’O2.
A son entrée dans le service, la patiente a réclamé son sac auprès de l’aide soignant. Celui-ci lui donne. Elle prend sa cigarette électronique pour vapoter. L’AS l’en empêche en lui signifiant qu’il était interdit de fumer ou vapoter dans le service. La patiente refuse de se soumettre et s’empresse de prendre plusieurs bouffées. L’infirmière du service intervient à son tour afin de lui faire entendre raison. La situation est particulièrement dangereuse car la patiente est sous oxygène et la cigarette contient une résistance qui atteint de très hautes températures. La patiente se met à crier, sommant le personnel à respecter son choix. Elle affirme également qu’elle a signé un document l’autorisant à avoir un certain nombre d’objets auprès d’elle à son réveil : la feuille d’inventaire. L’IDE explique la réelle fonction de la feuille d’inventaire mais la patiente refuse de l’écouter et continue à crier. Le ton monte rapidement. L’infirmière lui dit qu’elle peut signer une décharge et partir dans un autre établissement. Pour finir, l’anesthésiste de garde à été appelé. Ce dernier a prescrit une contention, un anxiolytique (ATARAX°) et des patchs nicotiniques. L’infirmière a demandé à une collègue de prendre le relais car elle ne supportait pas les patients psychiatriques.
Analyse de la situation :
Dans le cas de madame B, l’état psychique complique la prise en soins. La maladie mentale fait toujours un peu peur pour le personnel soignant en effet le délire psychique provoque souvent des complications comme l’arrachage de cathéters ou des électrodes des appareils, l’auto-mobilisation même avec les ridelles… Les traitements sédatifs ou anxiolytiques on aussi des conséquences (interactions médicamenteuses ou modifications des paramètres vitaux).
Madame B en vapotant avec des lunettes à oxygène en place, a clairement mis sa vie en danger et celle des autres patients du service ainsi que le personnel soignant. La patiente est dans une phase maniaque. Elle est particulièrement exaltée.
Questionnement :
J’ai été particulièrement choqué par la prise en soins de cette patiente. La confiance entre le personnel soignant et la patiente a été rompue, et elle a été attachée à son lit afin de réaliser les soins. Comment d’une simple envie d’une cigarette, peut-on se retrouver attaché et sous anxiolytiques ? Ne pouvez t-on pas négocier avec elle ? Comment faire accepter les soins entre la patiente et le personnel soignant ?
Savoirs monopolisés :
Oxygénothérapie :
C’est l’administration à but thérapeutique d’oxygène à une concentration supérieur à celle de l’air ambiant pour rétablir et / ou maintenir un taux normal d’oxygène dans le sang. L’oxygène est un médicament. Il faut l’administrer avec une grande prudence et en évaluer attentivement les effets sur les patients.
Cadre législatif :
Décret du 29 juillet 2004 concernant la profession d’IDE, Article R 4311-7
« L’Ide est habilité à pratiquer les actes suivants soit en application d’une prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, soit en application d’un protocole écrit, qualitatif et quantitatif, préalablement établi, daté et signé par un médecin »
31ème alinéa
« Pose d’une sonde à oxygène »
Indication de l’oxygénothérapie :
Tout état pathologique caractérisé par une baisse de la pression partielle en O2.
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