Quels sont les impacts des technologies de l’information et de la communication chez les jeunes ayant des difficultés d’apprentissage?

Question : Quels sont les impacts des technologies de l’information et de la communication chez les jeunes ayant des difficultés d’apprentissage? 

L’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le milieu scolaire est un sujet d’actualité intéressant. Malgré les nombreux programmes d’implantation de TIC en milieu scolaire, les impacts sont souvent méconnus. En 2012, le ministère de l’Éducation a prévu un budget de 6.6 millions de dollars afin d’offrir une aide technologique pour les élèves ayant des difficultés d’apprentissage (Côté et Beaupré, 2013). Les difficultés d’apprentissage sont définies différemment en fonction des études. Adam et Tatnall (2012, p.2) les définissent comme des élèves qui ont de la difficulté à se concentrer, à être calme, s’exprimer ou comprendre les tâches. Généralement, elles incluent le trouble de déficit d’attention, la dyslexie et l’hyperactivité. Ce texte explora les avantages et inconvénients sur l’utilisation de ces technologies auprès des jeunes ayant des difficultés d’apprentissage.

Article professionnel

Selon un article professionnel diffusé en ligne sur Carrefour éducation, les besoins d’un élève en difficulté sont premièrement évalués par une équipe professionnelle afin de pouvoir déterminer l’aide technologique idéale et personnalisée (Côté et Beaupré, 2013). Toutefois, ce long processus porterait fruit; une mère témoigne qu’avec l’aide de la technologie, les notes de son fils passent de 30 à 70%. Par ailleurs, les jeunes ayant des difficultés d’apprentissages sont de plus en plus nombreux à fréquenter l’université. Jean-Louis Tousignant, président du conseil d’administration de l’Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap, affirme qu’il y a eu une augmentation de plus de 400 élèves en 5 ans. Selon Nadia Rousseau, professeure à l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’aide technologique permet à l’élève d’ajouter une rétroaction immédiate ainsi que de progresser à son propre rythme (Côté et Beaupré, 2013).

Articles scientifiques

Selon The value of using ICT in the education of school students with learning difficulties, les TIC aident les étudiants à mieux développer des capacités et les connaissances nécessaires au marché du travail. Dirigée par Adam et Tatnall (2017), professeurs en technologie et éducation à l’université internationale Asie Pacifique et à l’université de Melbourne (respectivement), cette étude a été menée auprès de 2 écoles spécialisées à Melbourne composées d’étudiants entre 14-18 ans. Puisqu’il s’agit d’une recherche explorative, les chercheurs ont décidé d’adopter une approche qualitative. Entre 2003 et 2008, les chercheurs ont donc observé régulièrement les étudiants ayant des difficultés dans les 2 écoles (Adam et Tatnall, 2017, p.4). Les chercheurs ont remarqué que la plupart des difficultés liées aux compétences motrices, tel que l’écriture et le dessin, peuvent être surmontées à l’aide de la technologie (Adam et Tatnall, 2017, p.7). Par exemple, un élève qui n’est pas capable physiquement de plier une feuille peut le faire à partir d’un programme numérique. Par ailleurs, l’utilisation de la technologie permet aux élèves ayant des difficultés d’apprentissage de développer des connaissances liées à la technologie qui peuvent augmenter leurs opportunités de travail ainsi que minimiser leurs difficultés (Adam et Tatnall, 2017, p.9). Ils concluent donc que la technologie permet aux jeunes avec des difficultés d’avoir une vie normale. Malgré leur petit échantillon, Adam et Tatnall observent que les élèves deviennent plus indépendants lorsqu’ils sont accompagnés par la technologie en classe (Adam et Tatnall, 2017, p.12). Ils mentionnent aussi la responsabilisation des étudiants à travers l’utilisation de la technologie. En effet, les élèves ont souvent une meilleure estime de soi ainsi qu’une meilleure compétence de communication. Toutefois, l’entourage des élèves est essentiel à la réussite; le directeur, les enseignants et les parents doivent être impliqués dans le processus (Adam et Tatnall, 2017, p.8).

En 2017, Andersen et Sorensen, professeurs en éducation et technologie à l’université Aalborg, ont effectué une recherche explorative et qualitative sur les différentes méthodes d’utiliser la technologie afin d’augmenter l’inclusion, le « flow » et le sentiment d’auto-efficacité chez les étudiants ayant des difficultés en classe (Andersen et Sorensen, 2017, p. 4). L’étude a porté auprès de 56 élèves danois ayant des difficultés d’apprentissage (Andersen et Sorensen, 2017, p. 6). L’étude a testé l’utilité des manuels électroniques, des portails de cours, des vidéos, des exercices en ligne, des jeux éducatifs, des programmes d’écriture et de lecture et des outils électroniques améliorant la compréhension (Andersen et Sorensen, 2017, p. 10). La plupart des outils semblent avoir eu des impacts positifs sur leur motivation, leur sentiment d’auto-efficacité ainsi que leur « flow ». Par exemple, l’utilisation des manuels électroniques encore la lecture car les étudiants ont la possibilité de choisir leur livre et d’avoir des questions personnalisées. Toutefois, certaines technologies peuvent être nuisible à l’apprentissage des élèves. Par exemple, les jeunes avaient tendance à se déconcentrer lorsqu’ils utilisaient le site Youtube.com (Andersen et Sorensen, 2017, p. 12). Par ailleurs, les élèves apprennent à travailler de manière plus indépendante ainsi qu’être plus autonome. Pour conclure, les chercheurs rapportent que l’utilisation des TIC semble être parfois efficace mais les résultats ne sont pas toujours cohérents (Andersen et Sorensen, 2017, p. 17).

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