Le rôle du PSL dans le gestion des flux physiques dans la SCM

Deuxième Partie : Le rôle du PSL dans le gestion des flux physiques dans la SCM

L’objet de ce travail est de s’interroger sur l’évolution des schémas logistiques dans

les canaux de distribution et sur le rôle que peuvent jouer les prestataires de

services logistiques (PSL), support incontesté dans l’externalisation de la logistique,

dans la diffusion des pratiques logistiques collaboratives entre firmes concurrentes.

Pour mener à bien cette réflexion, nous nous appuyons sur les démarches récentes

de mutualisation logistique entre industriels concurrents fournisseurs de la grande

distribution. Nous mettons en évidence que le PSL est en mesure de jouer le rôle de

facilitateur, de coordinateur et d’architecte dans la formation et le développement

de ces réseaux coopétitifs.

Dans la majorité des cas, la démarche de mutualisation des ressources logistiques est conçue par les industriels concurrents et par les consultants en accord avec un distributeur puis ils recherchent un PSL qui sera apte grâce à ses compétences et son savoir-faire à tenir le rôle de facilitateur et/ou de coordinateur du réseau coopétitif. Plus récemment les PSL semblent développer une nouvelle expertise qui leur permet d’être architecte du réseau coopétitif, en instaurant les relations de coopétition entre les industriels concurrents. Un ou plusieurs PSL semblent pouvoir jouer un ou plusieurs rôles au sein du même réseau coopétitif.

Et par la suite dans notre recherche, on va vous expliquer comment le PSL joue les 3 roles.

1- Le PSL Facilitateur :

Le PSL facilite ici la formation du réseau coopétitif en accompagnant la mise en oeuvre de

la stratégie des membres du réseau, le développement et le bon déroulement des échanges.

Le PSL traditionnel peut prendre en charge une activité support de la mutualisation

logistique entre les concurrents, par exemple en matière de gestion d’entrepôts

multi-clients, de transport, etc. Ce PSL peut à ce titre être qualifié de « operation link » au sens de Zhang (2006). Le PSL crée également des espaces communs de communication et

d’échanges qui favorisent la mise en place de stratégies de coopétition. En effet, il réunit ses

clients industriels dans le cadre de réunions d’informations sur les démarches innovantes.

Le fait d’exposer les démarches de mutualisation logistique mises en place par d’autres

industriels concurrents et les résultats associés diminue les barrières psychologiques

liées au fait de travailler avec des concurrents. Le PSL réalise par ailleurs des études d’opportunités pour un ou plusieurs industriels afin de déterminer quels sont les concurrents

avec qui il serait pertinent de former un pool ; le PSL les fait ensuite se rencontrer et les aide

à se mettre d’accord. Sa connaissance approfondie des acteurs en présence, des besoins,

des produits, mais également des problématiques logistiques lui permet de jouer le rôle de

consultant. Enfin, le PSL facilitateur va jouer le rôle d’acteur tiers en favorisant la création de relations de confiance entre les industriels concurrents. Il se montre garant du respect des règles fixées par les concurrents : organisation (produits stockés dans des espaces cloisonnés), confidentialité des informations stratégiques et égalité de traitement des partenaires. Le PSL

intervient aussi pour jouer le rôle de filtre en rassemblant toutes les informations dont il a

besoin (stratégiques ou non) et en ne restituant à chacun des partenaires que l’information

qui a du sens d’un point de vue logistique. Le PSL va alors faciliter la diffusion de certaines

informations et empêcher l’accès à d’autres informations stratégiques, ce qui constitue

selon Prévot (2007) un facteur clé de succès de la gestion des relations de coopétition. Il

peut également assurer la gestion des conflits entre les partenaires concurrents en intervenant

comme une sorte de régulateur. Dans ce rôle de facilitateur, le PSL semble devoir

mobiliser des compétences logistiques et des compétences relationnelles, plus particulièrement

dans le management des interfaces. « Toutes les réunions de projet se font chez et toujours avec un tiers extérieur. Les industriels concurrents ne se réunissent jamais tout seul. Le tiers apporte de l’impartialité et du savoir-faire. Le tiers a un rôle dans la gestion de conflits »

« On a mis en place des procès qui permettent de coordonner et qui permettent à chacun

des industriels de travailler sur ses données à lui, ses contraintes,

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