Diversité floristique et le niveau d'endémisme à Madagascar
Dissertation : Diversité floristique et le niveau d'endémisme à Madagascar. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 30 Juillet 2014 • 3 033 Mots (13 Pages) • 1 383 Vues
CHAP I : DIVERSITE FLORISTIQUE ET LE NIVEAU D’ENDEMISME A MADAGASCAR
INTRODUCTION
Madagascar est une grande île de superficie voisine de 587000 km², avec une longueur de 1600 km et une largeur de 600 km. Elle est caractérisée par une grande variété de substrats géologiques et des types de sols ainsi qu’une variation topographique considérable, plus particulièrement à l’Est, une falaise importante ; Plusieurs grands massifs culminants plus de 2000m d’altitude, dont le plus haut sommet est de 2870m.
La biodiversité Malagasy est exceptionnelle à cause d’une séparation ancienne des autres blocs continentaux. L’endémisme est très fort à tous les niveaux taxonomiques.
Les botanistes étudient la flore malagasy depuis presque quatre siècles : 7400 en 1936 (Perrier de la Bathie) à 7900 en 1959 (Humbert), pour atteindre 12000 en 1971 (Guillaumet & Koechlin) et tout dernièrement 14000 en 2006 (Phillipson et al.) (Goodman, 2008).
* Selon Dransfield (1995) : la famille des Arecaceae comprend 171 espèces dont 70 nouvelles. Madagascar possède trois fois plus d’espèces de palmiers que tout le continent africain.
* Le genre Impatiens (famille : Balsaminaceae) comprend 170 à 190 espèces toutes endémiques à Madacascar (Rahelivololona, 2008).
Pourquoi la flore de Madagascar apparaît aussi diversifiée ? Comment les plantes ont pu aborder Madagascar et atteindre ensuite un degré d’endémisme ?
1). Plusieurs groupes de plantes caractéristiques de la flore malagasy actuelle se sont différenciées bien avant la fragmentation de Gondwana. Il en résulte que l’isolement du bloc « Inde + Madagascar » a entraîné celui des taxons gondwaniens qui croissaient sur le territoire de Madagascar. Le cloisonnement de leur aire de répartition, lié à la tectonique de plaques et connu comme un facteur de vicariance, a conduit à Madagascar, et durant plus de 100 millions d’années, à divers modes de spéciation. Par conséquent, il y a l’émergence de plusieurs familles endémiques dans l’île avec quelques représentants des lignées archaîques gondwaniennes.
Exemples :
a). La famille des WINTERACEAE : les taxons actuels sont dispersés dans les îles sud-ouest Pacifique, à Madagascar et dans quelques régions du nouveau monde. Du pollen a été identifié dans le crétacé inférieur du Proche-Orient (125 à 150 millions d’années) ; ainsi que dans le tertiaire d’Afrique du Sud. L’unique représentant malagasy de la famille est Takhtajania perrieri. (les diaspores (fruits ou graines) de cette espèce n’étant pas dispersés par le vent ou les courants marins, on ne peut guère justifier une colonisation de ce taxon (ou de ses ancêtres) par-dessus les mers après le démantèlement du Gondwana. Ainsi, on doit admettre la préexistence de cette plante (ou de ses ancêtres) à Madagascar, avant tout isolement du bloc « Inde+Madagascar ».
b). Pourquoi les baobabs (g : Adansonia) sont présents à Madagascar ?
La dispersion de ces graines est océanique cad par les courants marins. En tout, huit espèces de baobabs sont reconnus dans le monde : l’une confinée à l’Australie, une autre présente en Afrique, ainsi qu’à Madagascar et aux Comores, où elle a probablement été introduite ; enfin six espèces endémiques Malagasy. Citons : A. madagascariensis, à fruits flottants, trouvée, en 2006 sur la côte du Mayotte (par Dr Vincent Boullet). C’est une découverte particulièrement instructive, car l’aire normale d’A. madagascariensis est le nord-ouest de Madagascar, région précisément en regard de Mayotte. Elle témoigne vraiment de l’installation récente de cette espèce après une traversée océanique réussie.
2). Madagascar est un continent en miniature par sa taille, la variété de ses sols et de ses climats ainsi que celles des autres paramètres abiotiques. Ex : A l’est de Madagascar, il pleut toute l’année contrairement au sud-ouest ou la saison humide est pratiquement absente. Tous ces facteurs, modulés par les grands variations d’altitude, la présence des cours d’eau formant barrières ou au contraire facilitant les échanges, les changements climatiques récents, ainsi que par d’autres aspects, peuvent accélérer des processus de diversification et donc la spéciation, expliquant ainsi pourquoi la biote de l’île sont si riches en endémiques et plus particulièrement en micro-endémiques.
c). Les Ptéridophytes de Madagascar (France Rakotondrainibe et al.)
La flore ptéridologique de l’île comprendrait 586 espèces et variétés, avec quelques espèces nouvelles.
Les fougères sont sensibles aux moindres variations des conditions édaphiques. De ce fait, elles sont considérées comme indicateurs de changement climatiques et de perturbations consécutives aux activités humaines.
d). La famille des EUPHORBIACEAE (P. Hofmann et G. Macpherson)
700 espèces ont été recensées actuellement réparties dans environ 60 genres. Néanmoins, de très nombreuses espèces ont été récemment publiées ou encore en cours de description. Du grand travail reste à faire pour démontrer les modes de répartition, et es délimitations spécifiques de cette famille. Aucune étude écologique sérieuse de ces plantes n’a été commencée.
La poursuite de l’exploration botanique à Madagascar permettra d’éclairer l’histoire évolutive de la flore exceptionnelle de la grande île.
I- L’ETAT ACTUEL DE LA CONNAISSANCE DE LA FLORE
La flore de Madagascar a fait l’objet d’une série de monographies systématiques publiées par le MNHN de paris sous le titre Flore de Madagascar et des Comores. Cette série, initiée en 1936 par Henri Humbert, l’une des principales figures de l’étude des plantes Malagasy, se poursuit et atteint 171 numéros en août 2001 (couvrant 80% des familles de plantes vasculaires Malagasy). Sinon, la famille des Léguminosae récemment publiée dans une autre série (DuPuy et al., 2002) ; les Rubiaceae, 2/3 des Euphorbiaceae, les Asclepiadaceae, et les Acanthaceae.
Il y a ensuite l’étude phylogénique. Ce qui a entraîné la révision de certaines familles traitées avant 1960. Certaines révisions partielles mais significatives ont été déjà entreprises et publiées dans des revues partielles telles que Adansonia, Annals of Missouri Botanical Garden, Blumea, Candollea, Kew Bulletin
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