DE LA PERIODE GALLO-ROMAINE A L’ADAPTATION DES TERROIRS VITICOLES AU CHANGEMENT CLIMATIQUE : PARCOURS DE LA VIGNE ET DU VIN ET DEFIS
Synthèse : DE LA PERIODE GALLO-ROMAINE A L’ADAPTATION DES TERROIRS VITICOLES AU CHANGEMENT CLIMATIQUE : PARCOURS DE LA VIGNE ET DU VIN ET DEFIS. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kay Béni de Dieu • 25 Mars 2020 • Synthèse • 1 882 Mots (8 Pages) • 540 Vues
DE LA PERIODE GALLO-ROMAINE A L’ADAPTATION DES TERROIRS VITICOLES AU CHANGEMENT CLIMATIQUE : PARCOURS DE LA VIGNE ET DU VIN ET DEFIS
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Auteur : Kayodé Hospice OGOUBI, étudiant en Master 1 de Sciences et Technologies de d’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Environnement option Sciences Alimentaires et Qualité
Monsieur Hervé DURAND, vigneron et propriétaire exploitant du Château des Tourelles à Beaucaire dans le Gard, pour mieux nous expliquer la situation de la vigne et du vin à l’époque gallo-romaine affirme : « Au premier siècle, l’empire romain dont les régions françaises d’Occitanie et de Provence actuelles faisait partie, a eu besoin de vin, produisait du vin et buvait du vin. Un adulte buvait environ 1 litre de vin par jour, ce qui faisait du vin déjà à l’époque un élément économique essentiel dans le monde romain ». Ce côté essentiel du vin s’expliquait également par le fait que les marchands romains échangeaient des amphores contre des esclaves. Des amphores du premier siècle retrouvées sur des lieux de consommation du vin permettent de retracer le parcours commercial du vin une fois que le lieu de fabrication de ces amphores ait été identifié. Ces amphores se distinguaient à l’époque entre elles. Certaines contenaient moins d’argiles que d’autres et donc moins lourdes à transporter. Les « gauloises 4 » étaient l’une des amphores qui se distinguaient le plus car étant très légères et très précises. Les noms des propriétaires de ces amphores ont pu être identifiés suite à des fouilles effectuées en se basant sur les ouvrages de Columelle, un agronome romain de la première moitié du premier siècle. Dans ces mêmes ouvrages de Columelle se trouvaient la plupart des techniques des vignerons romains de l’époque. D’autres textes archéologiques permettent également de mieux comprendre ces techniques.
En effet, les égyptiens étaient les premiers à maîtriser la vigne et le vin. Les égyptiens ont transmis leur savoir-faire aux grecs. Les grecs ont ensuite transmis ce savoir-faire sur la vigne et le vin aux romains. Ce sont enfin les romains qui ont apporté ce savoir-faire sur la vigne et le vin en France permettant l’installation des premiers vignobles français. Columelle donne dans ses ouvrages les différentes techniques qu’utilisaient les agriculteurs romains sur la vigne. Selon ces ouvrages, les romains savaient déjà faire la différence à l’époque entre les raisins de table et les raisins de cuve. Ils savaient également qu’on pouvait protéger la vigne en la recouvrant complètement de terre. Ces romains faisaient déjà également pousser de la vigne dans les arbres comme les oliviers pour les protéger. Malheureusement, ces agriculteurs romains étaient totalement désarmés sur les maladies de la vigne et s’en remettaient aux prières ou à des rites pour lutter contre ces maladies.
La technique de vinification à l’époque gallo-romaine consistait à fouler le raisin au pied dans des enclos en terre, à presser ensuite avec des pressoirs de l’époque dans de grandes jarres appelés les « Dolia » qui sont enterrés dans le sol pour permettre un refroidissement de la jarre pendant la fermentation. La remise en suspension des lies était effectuée avec des balais. Le miel était majoritairement utilisé pour sucrer (chaptaliser) le vin. Le vin rouge est souvent mentionné dans les textes romains, par contre aucun texte à nos jours ne décrit leur processus de fabrication. L’utilisation du soufre au cours de la vinification n’est non plus mentionnée dans aucun texte. Selon les écrits de Columelle, des plantes à fort pouvoir bactéricide (Fenugrec) étaient utilisées pour stabiliser le vin. Les textes rapportent également que de l’eau de mer était utilisée pour désinfecter le matériel utilisé pour la vinification et cette eau est également rajoutée au vin pour servir de bactéricide.
Les amphores qui avaient un volume d’environs 26 litres servaient de contenants pour emmener le vin sur les tables de consommation. La commercialisation du vin se faisait par voie terrestre mais surtout à travers les fleuves. A l’époque, les femmes n’avaient pas le droit de boire du vin. Mais avec le temps, les femmes avaient fini par acquis le droit de boire du vin. Les accords mets et vins n’étaient mentionnés nulle part dans les textes. Les textes laissaient croire même que les romains ne buvaient pas le vin pendant les repas. Les meilleures amphores de vin étaient réservées pour les maîtres de maison, les employés et les invités prenaient des vins de moindre qualité et les vins abimés étaient donnés aux esclaves.
Depuis lors, l’eau a coulé sous les ponts et la vigne et le vin ont connu des changements fondamentaux. La science a connu des avancées spectaculaires à tel point que de nos jours, les techniques de production du raisin et du vin ne constituent plus pour autant des problématiques très compliquées à solutionner. La menace liée aux effets des changements climatiques sur la vigne, pouvant affecter considérablement cette production, constitue la problématique majeure actuelle.
Dans ce contexte, pour simuler un peu ce qui va se passer dans le futur, le chercheur Hervé QUENOL, spécialiste des conséquences climatiques aux échelles fines sur le vin, nommé par le Ministère de l’Agriculture comme expert scientifique dans la Commission « Environnement viticole et évolution climatique » de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, et son équipe de recherche proposent aux viticulteurs des modèles mathématiques d’adaptation climatique aux effets de ces changements climatiques. Ces modèles devraient comporter le moins d’incertitudes ou de biais possibles même si le futur est quelque chose de très incertain. Ces modèles sont basés sur les estimations largement partagées par les scientifiques sur les augmentations de température dans le futur sur l’échelle de la planète. Toutefois des incertaines demeurent sur l’amplitude d’augmentation de cette température, autrement dit si cette augmentation sera de 2, 4, 8 ou 100 degrés et également la localisation spatiale des effets de ces augmentations. Ainsi une estimation d’ici 2050-2100 prévoit une augmentation moyenne selon l’indice RCP à l’échelle de la planète d’environ 4-5 degrés. On constatera probablement des augmentations des précipitations dans certaines régions et des diminutions dans d’autres. Particulièrement, ces estimations révèlent que la moitié Nord de la France connaîtra plutôt une légère augmentation des précipitations alors que la moitié Sud connaîtra plutôt une légère diminution. Cela pose évidemment des problèmes sur le modèle proposé par Monsieur QUENOL et son équipe de recherche vu qu’il faut trouver un modèle cohérent qui s’adapte à toutes les régions et qui prend en compte toutes ces disparités en termes de précipitations. Les résultats des travaux de ce scientifique a permis dans un premier temps de définir les régions de l’Europe où il serait difficile de faire de la viticulture à l’avenir en fonction des estimations d’augmentations de température. Les recherches sont toujours en cours actuellement. La modélisation de l’indice de HUGLIN qui est basé sur des sommes de température journalière est un exemple de modèles qui permettent à partir d’une augmentation de température journalière maximale, c’est-à-dire au-dessus de 10 degrés, de donner de manière théorique différents climats viticoles dans les différentes régions de France. Selon ces estimations d’augmentation de température maximale au-dessus de 10 degrés, on remarque qu’à l’horizon 2050, on n’a pas une grosse évolution du climat. Par contre, si on passe l’an 2100, on remarque un climat chaud voire très chaud sur quasiment toute la France. Toutefois, rappelons qu’il est difficile de valider le futur et qu’il s’agit d’un modèle avec ses incertitudes. Ces modèles ne prennent également pas en compte la capacité de la vigne à s’adapter à ces changements climatiques.
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