Sociologie des politiques sociales
Cours : Sociologie des politiques sociales. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar titine94 • 20 Décembre 2017 • Cours • 18 011 Mots (73 Pages) • 834 Vues
Sociologie des politiques sociales
Pascal.barbier@univ-paris1.fr
De quelles manières les dispositifs sont mis en place pour prendre en charge les risques sociaux.
Partiel : commentaire de texte. Dégager les questions principales, reliées à des connaissances extérieures, puis proposer une argumentation sous forme de plan.
Notation en TD :
- Choisir un texte pour faire commentaire de texte.
- Devoir sur table.
- Fiche de révision sur un texte.
Première partie : éléments d'introduction sur l'émergence des politiques sociales et la question sociale en France.
Chapitre 1 : faire la sociologie des politiques sociales ?
- Les préoccupations de la sociologie.
La sociologie est une science sociale qui se développe dans la plupart des pays occidentaux à la fin du 19ème siècle. Elle essaie de comprendre les incidences pour les individus du fait d'appartenir à des groupes.
- Des nouvelles préoccupations sociales : une science née dans son contexte.
Avant la fin du 19ème siècle, nous n'avions jamais cherché de solutions à des problèmes humains. Un tas d'idées germent des lumières, qui vont chercher des solutions par rapport à la vie des hommes en société. Deux phénomènes vont aider à faire émerger cette société.
- La révolution française de 1789
Avec la révolution, on balaie des idées qui fondaient la société (hiérarchie sociale, autorité, statuts). On remplace l'idée de tradition et de hiérarchie par les notions de liberté et d'égalité. De 1789 à 1795, des lois affectent la structure de la société :
- La loi Le-chapelier : elle organise le monde du travail et met fin aux corporations.
- La loi de la propriété individuelle.
- L'abolition des ordres : on supprime les anciennes hiérarchies sociales.
- L'autorisation partielle du divorce et la remise en cause du pouvoir tout puissant du père (La famille n'est plus une démocratie).
- La remise en cause des systèmes de mesure, de comptage.
- Séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Robert Nisbet : l'objectif de ces mesures était de « rompre les liens qui asservissaient l'individu au pouvoir traditionnel », de La tradition sociologique.
- La révolution industrielle.
Elle commence en Angleterre, à travers les manufactures de coton. C'est le dépeuplement des campagnes et la migration vers les villes (urbanisation). La différenciation sociale devient de plus en plus forte selon les fonctions et les individus (Alexis de Tocqueville). La société change, les sociologues s'inquiètent des conséquences sur l'ordre social. Dans les effets de l'industrialisation, ce qui inquiète, ce sont tous les maux qui concernent la classe ouvrière (concentration de la population, conditions de travail difficiles, manque d'hygiène, prostitution, alcoolisme, maladie etc.). L'émergence de ce prolétariat et de ses problèmes inédits, provoque une crainte chez les intellectuels : la perte de cohésion sociale, la disparition du lien social. C'est l'individualisation qui inquiète : le fait de libérer l'individu de ses contraintes collectives.
C'est ce qui intéresse Durkheim lorsqu'il explique que l'on est passé d'une société traditionnelle à une société moderne, d'une solidarité mécanique à une solidarité organique. Les intellectuels du 19ème vont chercher à interpréter cette solution. Cela va donner lieu à la naissance de la sociologie.
Emile Durkheim est né en 1858 et est mort 1917. Il va chercher à définir les objets d'études de la sociologie, et la manière dont elle l'étudie.
- Définir la sociologie avec Emile Durkheim.
Durkheim est un philosophe : Les règles de la méthode sociologique ; Le suicide ; De la division du travail social ; Les formes élémentaires de la vie religieuse.
Dans son premier ouvrage, il explique ce à quoi la sociologie s'intéresse. Son objectif est de trouver un type de fait que les autres sciences n'étudient pas. Les faits sociaux sont des manières de faire, d'être qui s'impose à nous sous la contrainte. Ce sont des influences qui pèsent sur nos comportements, qui sont produites par le groupe dans lequel on est. À la naissance, on est contraint de respecter un certain nombre de règles. La sociologie va chercher à comprendre ce qui influence le comportement. Si l'on prend le fait de manger, on peut le considérer comme un fait biologique. Mais le fait de manger à certaines heures spécifiques, correspond à une société et est considéré comme un fait social.
« Est fait social toute manière de faire, fixée ou non susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure » : ce sont des règles soit fixées de manière explicite, ou informelle. On reconnaît un fait social parce qu'il est extérieur, et coercitif : il provoque une contrainte qui se reconnaît à la sanction si la règle n'est pas respectée. Cette sanction peut être fixée ou non (dans le droit ou dans les mœurs), et peut être positive ou négative.
On va distinguer deux règles de la méthode sociologique :
- Il faut traiter les faits sociaux comme des choses : il faut avoir un avis objectif, traiter les faits comme une chose extérieure, et se débarrasser des prénotions. On se contente donc de décrire des faits. Quand on étudie le crime par exemple, on est tentés de considérer cela comme quelque chose d'anormal, mais il faut enlever tout jugement de valeur sur le crime.
- Il faut expliquer le social par le social : il fait des statistiques et cherche un lien de causalité, une corrélation entre les évolutions des phénomènes.
Exemple du suicide : en 1897, il décide de faire une grande étude sur le suicide pour montrer que sa méthode fonctionne. Il va prendre en apparence un sujet qui a l'air psychologique. Il cherche à savoir si le suicide est un fait social. Pour objectiver le suicide, il trouve une définition du suicide, en regroupant les actes qui renvoient au suicide : « On appelle suicide, tout cas de mort qui résulte d'un acte accompli par la victime elle même et qu'elle savait devoir produire ce résultat ». Il explique que l'acte de mort peut être un acte par omission, ou par violence.
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