LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Sociologie de la santé

Mémoire : Sociologie de la santé. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Octobre 2017  •  Mémoire  •  4 240 Mots (17 Pages)  •  1 033 Vues

Page 1 sur 17

Dossier Final de sociologie

Sociologie de la santé : Le choix de la contraception contribue-t-il à la construction identitaire de la femme ?


Dossier final de Sociologie :

Le choix de la contraception contribue-t-il à la construction identitaire de la femme ?

Introduction :

L’entrée des femmes dans le monde du travail s’effectue en France notamment pendant la première guerre mondiale. La guerre totale impliquant la contribution de toute la société oblige les femmes à occuper des postes à l’origine réservés aux hommes dans les fabriques d’armement ou encore les transports, pendant que ceux-ci étaient envoyés pour combattre au front. Si l’entre-deux guerres voit le travail de la femme fustigé par les partis traditionnels catholiques pointant du doigts un danger pour l’organisation du foyer familial, leur implication dans la vie active ne recule pas, le pays en ruine a toujours besoin d’une main d’œuvre importante pour se reconstruire. Après la seconde guerre mondiale et le gain historique du droit de vote, leur place dans le monde du travail s’affirme grâce aux trente glorieuses, à la révolution sexuelle et à l’entrée des femmes en politique qui permet notamment l’adoption, non sans difficultés majeures, de lois en faveur des femmes, en ce qui concerne leur émancipation de la sphère familiale et de l’autorité de leur mari ou encore en mettant en avant leur droit à disposer de leur corps. Dans les années 60 après des avancées considérables sur le plan légal en matière d’égalité entre les femmes et les hommes " l'émancipation sexuelle " se place comme barrière ultime à l’intégration totale des femmes dans la société. La loi Neuwirth, en 1967, autorise l'utilisation des moyens contraceptifs. Dans les années 70 Le combat pour le droit à l'avortement, dont la pratique est sévèrement réprimée depuis une loi de 1920, jouit d’une forte médiatisation mettant en lumière le danger sanitaire des avortements clandestins mais aussi le poids de l’injuste condamnation des femmes violées souhaitant avoir recours à l’avortement, comme ce fut le cas pour le procès de Bobigny en 1972. L'avortement est finalement légalisé par l'Assemblée nationale, le 20 décembre 1975, pour une période probatoire de cinq ans, terme au bout duquel il sera définitivement autorisé, en 1979. Aujourd’hui encore la pratique reste controversée et il est souvent difficile de garantir un accès facilité à la contraception d’urgence ou de trouver un médecin pratiquant l’avortement et la recrudescence de collectifs jeunes comme celui des « Survivants » met en avant la fragilité de ce droit des femmes à disposer de leur corps dans la société actuelle.

Cette rétrospective rapide sur l’entrée des femmes dans le monde du travail montre l’existence effective d’une corrélation entre le travail des femmes et l’utilisation de contraceptifs en France. Cette utilisation normalisée des méthodes contraceptives permet aux femmes de ne plus avoir à sacrifier leur vie professionnelle pour s’occuper d’enfants parfois non désirés, elles peuvent ainsi, d’une certaine manière s’affranchir des barrières naturelles pour tenter de se hisser sur un pied d’égalité avec leurs homologues masculins. Ainsi, on compte aujourd’hui en France dans le monde du travail 60,2 % de femmes contre 68,1 % d’hommes. Il faut nuancer ces chiffres en rappelant que la femme reste encore en majorité cantonnée à des métiers plus précaires et écartée des postes de direction bien que la France fasse figure d’exemple dans l’ensemble de l’Union Européenne sur le sujet puisque la proportion de femmes dirigeantes dans les principales entreprises cotées en bourse était la plus importante e s’élevant à 41% en 2016.

Le métier exercé par un individu a toujours été considéré comme partie intégrante de la fiche d’identité des individus, c’est-à-dire que celui-ci se définit lui-même traditionnellement par son nom, son âge et son activité professionnelle qui détermine la place qu’il occupe dans le monde social. En ce qui concerne la femme, on peut ainsi noter que cette coutume n’est que très récente et remonte seulement à un demi-siècle, quand celles-ci ne sont plus définies par l’intermédiaire de la place de leur mari dans la société mais bien par celle qu’elles ont-elles même acquise en travaillant.  

Admettre que le travail est un déterminant social permettant de définir l’identité des individus c’est admettre que celui-ci permet d’une part à une échelle micro-sociétale de distinguer les individus les uns des autres et d’autre part, à une échelle macro-sociale de les inclure dans des groupes de pairs plus larges interagissant les uns avec les autres. En ayant précédemment mis en lumière l’influence certaine de la contraception dans l’entrée des femmes dans le monde du travail, il semble logique d’étendre ce lien contraception/travail à un lien contraception/construction identitaire.

Autrement dit cet essai de sociologie a pour objet l’hypothèse de départ suivante : l’usage de la contraception est déterminante de la place occupée par les femmes dans la société. On notera que l’emploi du mot « construction » dans la question de départ insiste sur le parcours individuel des femmes avec la contraception et que le « choix » reste surtout un terme employé pour souligner l’idée que toutes les femmes n’ont pas recours à la contraception, et que si celle-ci est utilisée, les méthodes de contraception restent diversifiée, on cherchera donc à savoir si le choix d’une méthode de contraception en particulier est, si on peut le formuler de cette façon, la marque de l’appartenance à un groupe social en particulier.  Les lectures présentées, ainsi que données empiriques statistiques utilisées nous permettrons d’affirmer ou d’infirmer et surtout de nuancer cette hypothèse issue de la mise en relation simpliste entre plusieurs phénomènes de société.

Etat des lieux :

Pierre Bourdieu, La Domination Masculine :

Dans cet ouvrage le sociologue Pierre Bourdieu tente de comprendre l’origine de la domination masculine, fait établit dans une majorité des sociétés contemporaines. Dans la mesure où le sujet de cet essai nous amène à nous intéresser à l’utilisation sociale du corps de la femme et à ce que dit le travail exercé par la femme dans son intégration à la société, ce sont les articles concernant la violence symbolique du langage ainsi que la somatisation des rapports de domination masculine, la construction sociale du sexe et la femme objet qui ont le plus attiré mon attention.

...

Télécharger au format  txt (28.4 Kb)   pdf (774.3 Kb)   docx (1.2 Mb)  
Voir 16 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com