Sociologie Weber
Fiche de lecture : Sociologie Weber. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marseillle2 • 7 Avril 2014 • Fiche de lecture • 877 Mots (4 Pages) • 721 Vues
ve Weber, «assure
l'uniformité rationnelle de l'obéissance d'une plu
ralité d'hommes» (46) trouve sa justification, sinon
son fondement, dans la lutte, il suffit d'invoquer la
lutte réelle ou potentielle, voire de la raviver plus
ou moins artificiellement, pour restaurer la légiti-
46-M. Weber, op. cit, II, p. 867.
mité de la discipline (47). Il s'ensuit que, comme
dit à peu près Weber, la situation de lutte renforce
la position des dominants au sein de l'appareil de
lutte et renvoie les militants du rôle de tribuns
chargés d'exprimer la volonté de la base qu'ils
peuvent revendiquer parfois au nom de la défini
tion officielle de leur fonction à la fonction de
simples «cadres» chargés de faire exécuter les
ordres et les mots d'ordre de la direction centrale
et voués par les «camarades compétents» à la
«démocratie de ratification» (48). Et rien n'ex
prime mieux la logique de cette organisation de
combat que le procédé du «Qui est contre ?» tel
que le décrivait Boukharine : on convoque les
membres de l'organisation, explique-t-il, et on leur
demande «Qui est contre ?» ; et comme ils ont
tous plus ou moins peur d'être contre, l'individu
désigné est nommé secrétaire, la résolution propos
éeest adoptée, et toujours à l'unanimité (49). Le
processus que l'on appelle «militarisation» consiste
dans le fait de s'autoriser de la situation de
«guerre» à laquelle se trouve affrontée l'organisa
tionet ,q ui peut être produite par un travail sur la
représentation de la situation, afin de produire et
de reproduire continûment la peur d'être contre,
fondement ultime de toutes les disciplines mili-
47— Robert Michels, qui note l'étroite correspondance entre
l'organisation du «parti démocratique de combat» et l'orga
nisation militaire et les emprunts nombreux (particulièr
emechnez tE ngels et Bebel) de la terminologie socialiste au
jargon militaire, observe que les dirigeants, qui, comme il le
rappelle, ont partie liée avec la discipline et avec la centrali
sation( R. Michels, op. cit., pp. 129, 144), ne manquent pas
de faire appel à la magie de l'intérêt commun et aux «argu
ments d'ordre militaire» toutes les fois que leur position est
menacée : «On soutient notamment que, ne fût-ce que pour
des raisons d'ordre tactique et afin de maintenir la cohésion
nécessaire face à l'ennemi, les adhérents du parti ne
devraient en aucun cas refuser leur confiance aux chefs qu'ils
se sont librement donnés» (R. Michels, op. cit., p. 163).
Mais, c'est sans doute avec Staline que la stratégie de la
militarisation qui, comme le remarque Stephen Cohen, est
sans doute la seule contribution originale de Staline à la
pensée bolchevique, donc la caractéristique principale du
stalinisme, trouve son accomplissement : les secteurs
d'intervention deviennent des «fronts» (front du grain,
front de la philosophie, front de la littérature, etc.) ; les
objectifs ou les problèmes sont des «forteresses» que les
«brigades théoriques» doivent «prendre d'assaut», etc.
Cette pensée «militaire» est évidemment manichéenne, célé
brant un groupe, une école de pensée ou une conception
constitué en orthodoxie pour mieux anéantir tous les autres
(cf. S. Cohen, op. cit., pp. 367-368 et 388).
48— On voit que les luttes menées à l'intérieur du parti
communiste
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